Hamas-Israël: veto américain à une résolution devant le Conseil de sécurité de l’ONU
Washington a fustigé le texte soumis par le Brésil qui ne mentionnait pas le "droit d'Israël à se défendre"
En pleine visite de Joe Biden en Israël, les Etats-Unis ont mis leur veto mercredi à une résolution du Conseil de sécurité qui appelait à une « pause humanitaire » entre le Hamas et l’Etat hébreu, Washington fustigeant un texte qui ne mentionnait pas le « droit d’Israël à se défendre ».
Sur 15 Etats membres du Conseil, 12 ont voté pour un projet porté par le Brésil, deux se sont abstenus, dont la Russie, mais les Etats-Unis, un des cinq membres permanents, ont voté contre.
Cela a suffi à bloquer l’adoption d’une résolution qui dénonçait aussi les « attaques terroristes » du Hamas le 7 octobre et « toute violence » contre les civils.
« Les Etats-Unis sont déçus que cette résolution ne mentionne pas le droit d’Israël à se défendre », tel qu’inscrit dans le droit international, a martelé, lors d’une séance tendue du Conseil de sécurité, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield.
La diplomate, seule à voter contre un texte rédigé par Brasilia qui préside le Conseil en octobre, s’exprimait au moment où le président américain assurait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de son soutien face au Hamas.
Joe Biden s’est rendu en Israël au lendemain d’une explosion près d’un hôpital de Gaza, qui a fait des centaines de morts et provoqué un vent de colère au Moyen-Orient.
Israël a présenté des preuves indiquant que le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien était responsable de l’explosion.
« Pauses humanitaires »
Le texte de la résolution demandait à ce que « toutes les parties se plient complètement aux obligations du droit international, notamment des droits humains internationaux, y compris dans la conduite des hostilités ».
« Des pauses humanitaires dans le conflit (auraient) permis un accès humanitaire complet, rapide, sûr et sans entrave pour les agences des Nations unies et leurs partenaires », plaidait le document.
La France a voté pour cette « bonne résolution », a critiqué devant la presse son ambassadeur Nicolas de Rivière, disant « regretter que ce texte ait été rejeté » et qualifiant le vote « d’opportunité manquée ».
Juste avant, le Conseil de sécurité avait écarté deux amendements proposés par la Russie à cette résolution brésilienne.
La Russie avait soumis lundi soir son propre texte, réclamant « un cessez-le-feu immédiat », ce qui avait été sèchement rejeté par trois membres permanents (Etats-Unis, France, Royaume-Uni) et le Japon.
« Des pauses humanitaires ne contribueront pas à arrêter l’effusion de sang. Seul un cessez-le-feu pourra le faire », a protesté l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia.
Le projet brésilien condamnait « fermement toutes les violences et les hostilités contre des civils et tous les actes de terrorisme », y compris « les attaques terroristes odieuses par le Hamas le 7 octobre 2023 et la prise d’otages ».
Pas de mention d’Israël
Le texte demandait en outre à ce que « toutes les parties se plient complètement aux obligations du droit international, notamment des droits humains internationaux, y compris dans la conduite des hostilités ». Mais sans cibler Israël nommément pour ses bombardements sur Gaza.
Les Etats-Unis, son principal allié, se sont opposés à la résolution car elle ne mentionnait pas « le droit d’Israël à se défendre », a fait valoir Mme Thomas-Greenfield.
Sur X, ex-Twitter, l’ambassadeur israélien à l’ONU Gilad Erdan a « remercié » les Etats-Unis pour leur « veto contre une très mauvaise résolution » et salué leur « vraie amitié ».
Son homologue palestinien Riyad Mansour a lui prévenu devant le Conseil que « tuer davantage de Palestiniens ne rendra jamais Israël plus en sécurité ».
Enfin, la résolution du Brésil réclamait « de fournir aux populations civiles (de Gaza) des biens essentiels, de manière continue et sans blocage : électricité, eau, carburant, nourriture et médicaments, conformément au droit international humanitaire ».
En parallèle de la diplomatie à l’ONU, Israël a annoncé mercredi autoriser l’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Gaza depuis l’Egypte.