Harris : Le moment est venu de conclure une trêve pour « ramener les otages »
S'arrêtant pour saluer les anti-guerre de Gaza manifestant en Arizona, la candidate démocrate à affirmé travailler avec Biden "24h/24, tous les jours" pour parvenir à un accord
La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a marqué une pause lors d’un rassemblement de campagne en Arizona vendredi pour s’adresser directement aux chahuteurs qui l’avaient interrompue pour la deuxième fois cette semaine avec des slogans sur la guerre menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, et a réitéré son appel à un cessez-le-feu et à la libération des otages détenus par les terroristes depuis le pogrom du 7 octobre.
« Attendez une seconde », a-t-elle déclaré à la Desert Diamond Arena de Glendale, en attendant que la foule se calme. « Nous sommes tous ici ensemble […] parce que nous aimons notre pays. Nous sommes ici pour nous battre pour notre démocratie, ce qui implique de respecter les voix que nous entendons. »
« Permettez-moi d’en parler un instant, puis je reviendrai à mon sujet. Laissez-moi vous dire que j’ai été claire. C’est maintenant qu’il faut conclure un accord de de ‘trêve contre libération d’otages’. C’est maintenant qu’il faut agir », a-t-elle martelé.
Harris a ajouté qu’elle et le président américain Joe Biden « travaillaient jour et nuit pour conclure cet accord de cessez-le-feu et ramener les otages chez eux », sous les acclamations et les applaudissements de l’assistance.
« Je respecte donc vos voix, mais nous sommes ici pour parler maintenant de cette course de 2024 », a-t-elle dit, avant de revenir parler de son colistier, Tim Walz, gouverneur du Minnesota, qui vient d’être choisi.
En début de semaine, des manifestants en faveur de la poursuite de la guerre avaient interrompu Harris lors d’un rassemblement dans la région de Détroit. Elle avait dit au groupe qui scandait le « génocide » à Gaza de se taire à moins qu’ils « ne veuillent que Donald Trump gagne ».
Kamala Harris responds to Gaza demonstrators in Arizona: “Now is the time to get a ceasefire deal and get the hostage deal done.” pic.twitter.com/M7bhIFXkG4
— Keith Boykin (@keithboykin) August 10, 2024
La candidate démocrate à la présidence se rendra dans le Nevada samedi accompagnée de Walz, lors de la dernière étape d’une campagne éclair dans laquelle les Démocrates font preuve d’une nouvelle énergie après que Biden s’est retiré de la course et que Harris l’a remplacé en tête de liste. Ce nouvel enthousiasme leur a permis d’intensifier leurs efforts de mobilisation dans des États clés tels que le Nevada et l’Arizona.
En choisissant Walz comme colistier, Harris a réaffirmé sa volonté de gagner des voix dans le Midwest. Il a été choisi après que la gauche du parti démocrate a mené une campagne féroce contre le choix du gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, un centriste juif pro-Israël, qui était considéré comme le favori pour être le colistier de Harris. La campagne de Harris a rejeté les allégations selon lesquelles elle avait cédé aux efforts de la gauche, les qualifiant de « ridicules et offensantes ».
La vice-présidente des États-Unis a été accusée de ne pas adopter le même ton que Biden, qui s’est retiré de la course à la présidence le 21 juillet, au sujet de la guerre entre Israël et le Hamas. Après avoir rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche le 25 juillet, Harris avait déclaré qu’elle « ne passerait pas sous silence » les souffrances des Palestiniens, ce qui avait suscité la plainte d’un haut responsable israélien qui l’a accusée d’encourager le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Un collaborateur de Harris a rejeté jeudi l’affirmation selon laquelle elle avait accepté de discuter de l’imposition d’un embargo sur les armes à Israël lors d’un échange avec des militants anti-Israël qui font pression pour que la politique américaine soit modifiée.
Avant un rassemblement à Detroit mercredi, Harris s’était brièvement entretenue avec les fondateurs du mouvement « Uncommitted », qui a mené un vote de protestation massif lors des primaires du parti démocrate contre le soutien de Biden à Israël dans la guerre contre le Hamas.
Le groupe d’extrême gauche a ensuite publié un communiqué de presse indiquant qu’au cours de leur brève conversation avec Harris, la vice-présidente s’était montrée disposée à discuter de leur demande d’embargo sur les armes en provenance d’Israël et avait demandé à ses collaborateurs de prendre contact avec les deux dirigeants d’Uncommitted.
Le conseiller à la sécurité nationale de Harris, Phil Gordon, a ensuite publié une déclaration disant que Harris s’opposait à un embargo sur les armes en direction d’Israël.
« La vice-présidente Harris a été claire : elle veillera toujours à ce qu’Israël soit en mesure de se défendre contre l’Iran et les groupes terroristes soutenus par l’Iran. Elle ne soutient pas un embargo sur les armes à destination d’Israël. Elle continuera à œuvrer pour la protection des civils à Gaza et pour le respect du droit humanitaire international », avait écrit Gordon sur le réseau social X.