Herzog exhorte les responsables à « laisser la police en dehors de la politique »
Le president s'est exprimé lors de la cérémonie d'adieu au chef de la police Kobi Shabtaï, qui quitte ses fonctions après de nombreuses querelles avec le ministre de la Sécurité nationale
Lors de la cérémonie d’adieu au chef sortant de la police israélienne qui s’est tenue dimanche, Kobi Shabtaï, le président Isaac Herzog a exhorté les forces de l’ordre à rester apolitiques.
« Nous nous trouvons au milieu d’une période difficile et compliquée, qui vous impose, ainsi qu’à tous les officiers de police, une énorme responsabilité », a déclaré Herzog en présence d’officiers rassemblés, selon son bureau.
« Il est important pour moi de clarifier et d’insister sur le fait que les forces de police n’appartiennent pas et n’appartiendront pas à une seule personne. La police n’est liée à aucun parti politique », a-t-il ajouté. « La police doit appartenir à chacun d’entre nous […] Je demande et j’appelle tous les responsables politiques à laisser la police en dehors de la politique. »
Shabtaï quitte ses fonctions après une période agitée au cours de laquelle il s’est opposé publiquement et à de multiples reprises au ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui a été accusé d’essayer de politiser les forces de police et d’exercer un plus grand contrôle sur leurs opérations.
Shabtaï a appelé lors de sa cérémonie d’adieu à ne pas faire de la police un organe politique, faisant allusion au comportement du ministre de Ben Gvir, sans le nommer directement.
Ben Gvir, dont le ministère supervise la police, n’a pas été invité à la cérémonie. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a choisi d’envoyer des commentaires vidéo préenregistrés.
« Il est interdit de politiser la police – c’est ainsi que nous perdons notre légitimité publique et notre droit d’exister », a déclaré Shabtaï dans son discours, s’adressant aux officiers présents, à Netanyahu et au président Herzog, qui a tenu des propos similaires lors de la cérémonie.
« Nous sommes un corps professionnel dont le travail consiste à protéger le bien-être et la sécurité des citoyens. Ne portez pas atteinte à la police et laissez-la en dehors du dialogue politique. Ce dialogue affaiblit l’institution et nuira à sa capacité à atteindre ses objectifs. »
Shabtaï a déclaré qu’il travaillait dans la police depuis 39 ans, dont les trois dernières années et demie en tant que commissaire. Sa période à la tête de l’institution « a été caractérisée par une grande tension » sur le front politique, « certainement pour moi, en tant que dirigeant de la police israélienne ».
Le chef sortant a déclaré qu’il quittait son poste « avec un sentiment de malaise. La lutte contre la politisation de la police et sa déviation de sa voie professionnelle bat son plein ».
La procureure générale a contesté du choix de Ben Gvir pour le prochain chef de la police, Avshalom Peled.