Incendie criminel en Cisjordanie: possible vengeance de résidents d’implantations
Selon les témoins, des extrémistes ont lancé des cocktails Molotov sur la maison dont les occupants ont été évacués. Des coups de feu auraient visé l'implantation Avnei Hefetz

Une maison palestinienne du village de Sinjil, dans le nord de la Cisjordanie, a été incendiée dans la nuit de samedi à dimanche.
Les habitants accusent des résidents d’implantations extrémistes d’avoir jeté des cocktails Molotov sur la bâtisse.
Les occupants de la maison et leurs enfants auraient été évacués sans dommages.
Selon la radio de l’armée, les soupçons pèsent sur des résidents d’implantation, qui auraient voulu se venger de la fusillade terroriste de samedi, qui a touché deux soldats israéliens à Huwara.
Comme l’a expliqué l’armée, les deux soldats ont été touchés par des tirs alors qu’ils sécurisaient la Route 60 à Huwara, au sud de Naplouse, en Cisjordanie.
L’un des soldats se trouve dans un état grave, et l’autre souffrirait de blessures modérées, a fait savoir Tsahal.
Il s’agit de la troisième attaque à Huwara en l’espace de quelques semaines.
Par ailleurs, des coups de feu auraient été tirés sur l’implantation d’Avnei Hefetz en Cisjordanie, dimanche matin.
Le service d’urgence Rescuers Without Borders a déclaré qu’une maison avait été touchée par des coups de feu, sans occasionner de blessures physiques.
Une personne a été prise en charge sur place pour un choc traumatique, a-t-il précisé.
À ce stade, l’armée israélienne n’a pas fait de commentaires à propos de l’incident.
Les actes de vandalisme anti-palestinien par des extrémistes juifs sont fréquents en Cisjordanie.
Parfois également dirigés contre les forces de l’ordre israéliennes, ils sont souvent revendiqués par leurs auteurs comme le « prix à payer », en représailles des violences palestiniennes ou des politiques officielles considérées comme hostiles au mouvement des implantations.
Leurs auteurs sont très rarement interpelés et les organisations de défense des droits de l’homme déplorent que les condamnations soient plus exceptionnelles encore.
Dans la majorité des cas, les charges sont en effet abandonnées.
En 2015, trois membres d’une famille palestinienne ont été tués dans l’incendie de leur maison par des résidents d’implantations, dans le village de Douma, en Cisjordanie. Un Israélien, Amiram Ben Uliel, a été condamné à trois peines d’emprisonnement à perpétuité plus 20 ans pour l’attentat à la bombe incendiaire meurtrier.
Les crimes nationalistes contre les Palestiniens en Cisjordanie ont augmenté ces dernières semaines, dans le sillage de plusieurs attentats terroristes.
La semaine dernière, un Israélien a été grièvement blessé par balle lors d’un attentat terroriste alors qu’il traversait Huwara en voiture, trois semaines exactement après la mort de deux jeunes frères israéliens, abattus par un terroriste dans la même ville.
Suite à l’attaque du 26 février dernier, des émeutiers originaires d’implantations voisines avaient dévasté la ville, incendiant des maisons et des voitures.
Un Palestinien a été abattu dans des circonstances toujours peu claires.
Huwara est depuis longtemps un haut lieu des tensions en Cisjordanie, car c’est l’une des seules villes palestiniennes régulièrement empruntées par des Israéliens pour se rendre dans les implantations.

Les tensions entre Israël et les Palestiniens sont très élevées depuis ces douze derniers mois : l’armée israélienne mène des opérations nocturnes quasi-quotidiennes en Cisjordanie suite à une série d’attentats terroristes palestiniens particulièrement meurtriers.
Ces tensions se sont accrues ces dernières semaines, à la défaveur de raids israéliens meurtriers et d’attentats palestiniennes, ainsi qu’une recrudescence de la violence des résidents d’implantations.
Les attentats terroristes palestiniens de ces derniers mois en Israël et en Cisjordanie ont fait 15 morts, dont plusieurs enfants, et plusieurs blessés graves.
On estime à 86 au moins le nombre de Palestiniens tués depuis le début de l’année, la plupart lors d’attentats ou d’affrontements avec les forces de l’ordre.
Toutefois, un certain nombre de civils ont également été tués dans des circonstances qui font toujours l’objet d’une enquête.