Irak : interpellations après des attaques contre des enseignes associées aux US
La milice locale Kataeb Hezbollah, soutenue par l'Iran, appelle les Irakiens à "boycotter et expulser" les marques américaines
Les autorités irakiennes ont interpellé plusieurs personnes parmi lesquelles des membres des forces de sécurité soupçonnées d’avoir attaqué à Bagdad des enseignes associées aux Etats-Unis, sur fond d’appels au boycott en pleine guerre à Gaza, a annoncé le ministère de l’Intérieur mardi.
La semaine dernière, plusieurs enseignes occidentales ont fait l’objet d’attaques qui ont causé des dégâts sans faire de blessé.
Elles ont pour objectif « de nuire aux intérêts américains », a expliqué le ministère qui a précisé que plusieurs hommes soupçonnés d’avoir participé aux premières attaques avaient été arrêtés.
« Il apparaît malheureusement que certains d’entre eux appartiennent à l’appareil de sécurité », a ajouté le ministère.
Lundi encore, des dizaines d’hommes ont attaqué deux restaurants à Bagdad, notamment un KFC, d’après une source sécuritaire.
Une source de sécurité a affirmé à l’AFP que 13 personnes avaient été interpellées lundi alors qu’une autre source sécuritaire a déclaré que ces personnes avaient été relâchées.
Kataib Hezbulla attacking restaurants in Baghdad earlier tonight. KFC and other brands were attacked pic.twitter.com/QTXakHgtEF
— Steven Nabil (@thestevennabil) June 3, 2024
Peu avant l’attaque de lundi, le Hezbollah irakien avait appelé à « boycotter et renvoyer » ce qu’ils qualifient d’entités « espionnes » affiliées à « l’occupation », faisant référence à Israël.
Ce groupe, considéré par Washington comme terroriste et qui a appelé à plusieurs reprises au retrait des troupes américaines d’Irak, appartient à la « Résistance islamique en Irak », nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran.
Les forces de sécurité ont augmenté leur présence dans les quartiers où se trouvent des enseignes américaines face à ces attaques qui se multiplient.
Un mouvement de boycott vise de grandes marques occidentales telles que Starbucks et McDonald’s, en soutien aux Palestiniens de la bande de Gaza.
Jeudi matin, deux grenades assourdissantes ont explosé à Bagdad devant un magasin Caterpillar et un Cambridge Institute.
Le 26 mai, une bombe artisanale a été lancée sur un autre restaurant KFC, provoquant des dommages mineurs. La nuit suivante, des hommes masqués se sont introduits dans une autre succursale de la marque de restauration rapide, brisant des vitres.
L’ambassadrice américaine en Irak, Alina Romanowski, a dénoncé jeudi plusieurs « attaques contre des entreprises américaines et internationales » dans la capitale.
L’Irak ne reconnaît pas l’Etat d’Israël et tous ses partis politiques soutiennent la cause palestinienne.
Fin mai, l’influent leader religieux chiite irakien, Moqtada Sadr, a renouvelé son appel à fermer l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad après une frappe israélienne sur un camp de déplacés palestiniens qui a fait des dizaines de morts dans le sud de la bande de Gaza