Iran: 4 000 grévistes de l’industrie pétrochimique vont être licenciés
Les travailleurs du secteur du pétrole et du gaz de la République islamique ont demandé des augmentations de salaire et de meilleures conditions de logement et de transport
Quatre mille ouvriers de l’industrie pétrochimique iranienne, en grève pour dénoncer les bas salaires et les conditions de travail dans une région clé de la production énergétique du sud du pays, vont être licenciés et remplacés, a rapporté un média d’Etat.
« Un certain nombre de travailleurs saisonniers se sont mis en grève » dans l’industrie pétrochimique de cette région, « invoquant des conditions (de travail, ndlr) problématiques », a déclaré Sekhavat Assadi, le patron de la zone économique spéciale d’énergie de la province de Fars, cité vendredi par l’agence de presse officielle iranienne IRNA.
Après l’expiration d’un « délai légal », « 4 000 d’entre eux vont être remplacés par de nouveaux travailleurs », a ajouté le PDG, sans plus de précisions.
Les travailleurs du secteur du pétrole et du gaz de la République islamique ont demandé des augmentations de salaire et de meilleures conditions de logement et de transport.
La zone économique spéciale d’énergie de Fars est située dans le sud-est de la province méridionale de Bushehr et vise à extraire les ressources pétrolières et gazières de l’immense champ gazier de South Pars-North Dome dans les eaux du Golfe.
Il s’agit de la plus grande réserve de gaz connue au monde, que l’Iran partage avec le Qatar. Quelque 40 000 personnes y travaillent.
En octobre, les autorités ont arrêté des travailleurs lors d’un rassemblement syndical, alors qu’ils manifestaient contre le non-paiement des salaires à Asalouyeh (sud-est), le port de la province de Bushehr où se trouve le complexe de South Pars.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré samedi que certaines manifestations syndicales avaient été utiles au pays.
En 2022, l’Iran a connu plusieurs vagues de grèves d’enseignants et de chauffeurs de bus qui dénonçaient les bas salaires et le coût élevé de la vie.
« Ces manifestations aident le gouvernement et le système à comprendre. Et dans certains cas, lorsque les institutions responsables, telles que le pouvoir judiciaire, sont intervenues, elles ont constaté que les travailleurs avaient raison », a déclaré M. Khamenei lors d’une réunion avec des salariés.
« Heureusement, les travailleurs n’ont pas permis à des personnes mal intentionnées d’abuser des manifestations et des rassemblements », a-t-il ajouté.
Depuis 2018, l’économie iranienne est touchée par des sanctions imposées par les Etats-Unis et par une inflation galopante, ainsi que par une dépréciation record de sa monnaie nationale, le rial, par rapport au billet vert, après que Washington s’est retiré d’un accord nucléaire historique avec Téhéran.