Israël « a des alternatives » au charbon de Colombie, dit la compagnie d’électricité
Le pays d'Amérique latine fournit plus de la moitié du charbon israélien ; l'IEC négocie avec d'autres fournisseurs pour "augmenter la marge de manœuvre"
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
L’Israel Electric Corporation (IEC) a déclaré dimanche qu’elle avait des alternatives au charbon provenant de Colombie, après l’annonce samedi par ce pays d’Amérique latine qu’il suspendait ses exportations de charbon vers Israël en raison de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza.
Un porte-parole a déclaré que l’entreprise « n’achète pas directement à la Colombie et ne participe pas à ses appels d’offres pour la vente de charbon. Nos accords sont conclus avec de grandes sociétés commerciales internationales et nous disposons d’alternatives pour les différentes sources ».
Il a ajouté : « Nous sommes en train de négocier avec d’autres fournisseurs […] afin d’accroître encore notre marge de manœuvre ».
Le gaz naturel étant largement disponible dans les eaux de la Méditerranée, Israël a réduit la part du charbon dans sa production d’électricité à environ 20 %.
Mais la Colombie assure plus de la moitié des exportations de charbon vers Israël, dont le coût pour Israël s’est élevé l’an dernier à quelque 450 millions de dollars.
Jeudi, l’Association minière colombienne a exprimé ses craintes face à une possible suspension des exportations de charbon.
« Israël est une destination clé pour les exportations de charbon thermique de la Colombie », a déclaré l’organisation représentative dans un communiqué, ajoutant que cette mesure mettrait en péril « la confiance vis-à-vis des marchés et des investissements étrangers ».
La guerre de Gaza, déclenchée par l’invasion meurtrière d’Israël par le groupe terroriste Hamas le 7 octobre, a souligné à quel point la dépendance d’Israël à l’égard du gaz naturel – un combustible fossile – peut être problématique.
La plateforme gazière israélienne de Tamar avait été fermée au début des hostilités par crainte d’une attaque. Le gouvernement a approuvé l’importation de quantités plus importantes de diesel et de charbon et a même autorisé la compagnie pétrolière nationale – l’Europe Asia Pipeline Company – à décharger davantage de pétrole des pétroliers dans son port d’Eilat, sur la mer Rouge, dans le sud du pays, à condition qu’il soit destiné à l’usage israélien.
Jusqu’à présent, le pays n’a pas atteint l’objectif qu’il s’était fixé pour 2020, selon lequel 30 % de l’énergie devait provenir de sources renouvelables d’ici à la fin de la décennie. À la fin de l’année dernière, les énergies renouvelables ne représentaient que 10 % de l’électricité israélienne.
Le ministère de l’Énergie a entre-temps reporté l’arrêt complet de l’utilisation du charbon de 2025 à 2026.
Le président colombien Gustavo Petro, qui a rompu ses relations diplomatiques avec Israël en mai, a écrit sur X samedi que les exportations de charbon ne reprendraient que « lorsque le génocide » à Gaza aura cessé. Il a également publié un projet de décret stipulant qu’elles ne reprendraient que si Israël se conformait à une récente injonction de la Cour internationale de justice (CIJ) d’arrêter immédiatement tout assaut militaire sur Rafah susceptible de détruire la population civile qui s’y abrite.
Israël a réfuté les accusations selon lesquelles sa guerre violerait la convention internationale sur le génocide, soulignant que ses opérations militaires visent des organisations terroristes opérant au sein d’infrastructures civiles.
Le mois dernier, la Turquie a suspend ses relations commerciales avec Israël en raison de la guerre à Gaza, et ce mois-ci, les Maldives ont interdit aux détenteurs de passeports israéliens d’entrer sur leur territoire.