Israël au Conseil de sécurité : Agissez contre la présence iranienne en Syrie
Suite aux incidents frontaliers imputés à la Force Al-Qods de Téhéran, Gilad Erdan déclare que les attaques violent l'accord de 1974 et risquent une escalade régionale

Mardi soir, l’ambassadeur israélien auprès des Nations unies, Gilad Erdan, a exigé que le Conseil de sécurité prenne des mesures contre le retranchement de l’armée iranienne en Syrie, suite à plusieurs incidents au cours desquels des engins explosifs artisanaux ont été placés du côté israélien de la frontière, apparemment par des milices contrôlées par Téhéran.
L’armée israélienne a accusé une unité d’élite iranienne, la Force Al-Qods, une branche du Corps des Gardiens de la Révolution islamique, [IRGC – Islamic Revolutionary Guard Corps], d’avoir posé trois mines anti-personnel sur le territoire israélien le 17 novembre dernier, le long de la frontière avec la Syrie, ce qui a entraîné des représailles israéliennes.
Les mines découvertes ont été placées à l’intérieur du territoire israélien, mais du côté syrien de la clôture de sécurité, une zone où les troupes israéliennes effectuent régulièrement des patrouilles, ce qui indique que les explosifs étaient destinés à être utilisés contre ces soldats. Le porte-parole de Tsahal, Hidai Zilberman, a déclaré aux journalistes la semaine dernière que les mines avaient été posées par des ressortissants syriens qui vivent près de la frontière, sur instruction de la Force Al-Qods de l’IRGC.
L’armée a déclaré que l’unité 840 de la Force Al-Qods était également derrière une tentative similaire en août par quatre hommes armés de placer des explosifs à l’intérieur d’un avant-poste militaire sans personnel le long de la frontière. Les quatre hommes ont été tués par les soldats de Tsahal lorsqu’ils sont entrés en territoire israélien.
Mardi, M. Erdan a écrit une lettre officielle à la présidente du Conseil de sécurité, Inga Rhonda King, et au secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, accusant ces actions de « violation directe » d’un accord de désengagement conclu en 1974 entre Israël et la Syrie, qui a mis fin à la guerre de Kippour et créé une zone tampon le long de la frontière.

Erdan a déclaré que le commandant adjoint de la FNUOD, la force de maintien de la paix de l’ONU le long de la frontière israélo-syrienne, a reçu des détails et des preuves des tentatives d’attaques.
« Ces incidents, menés par les mandataires de l’Iran en Syrie (l’unité 840 de la Force Al-Qods de l’IRGC), prouvent une fois de plus que le territoire syrien, y compris la zone de séparation (AOS – Area of Separation), est malmené par des éléments hostiles », a écrit Erdan.
« Le régime syrien continue de permettre à l’Iran et à ses mandataires d’utiliser son territoire, y compris ses installations et infrastructures militaires, pour asseoir sa présence en Syrie et saper les efforts visant à maintenir la stabilité dans la région », a-t-il ajouté.
« Ces activités constituent une violation grave et flagrante de l’accord de désengagement (1974) ; elles risquent d’entraîner une grave escalade dans la région et constituent un risque non seulement pour la population civile locale, mais aussi pour le personnel des Nations unies sur le terrain.
« Israël attend une enquête approfondie de la FNUOD sur ces incidents et un rapport approprié aux membres du Conseil de sécurité », a déclaré M. Erdan.
« Israël demande au Conseil de sécurité de condamner ces actes dangereux récurrents et exige un démantèlement total de la présence de l’Iran et de ses mandataires en Syrie et le retrait de l’infrastructure militaire iranienne du territoire syrien. »

Israël considère la présence militaire iranienne permanente en Syrie comme une menace inacceptable, contre laquelle il prendra des mesures militaires.
L’armée israélienne a lancé des centaines de frappes en Syrie depuis le début de la guerre civile en 2011 contre les tentatives de l’Iran d’établir une présence militaire permanente dans le pays et contre les efforts de transport d’armes perfectionnées et évolutives vers les groupes terroristes de la région, principalement le Hezbollah.
Alexander Fulbright et Judah Ari Gross ont contribué à cet article.