Israël en guerre - Jour 561

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Israël célèbre la fête de Pourim sans oublier les otages à Gaza

Des familles d'otages écrivent à Donald Trump pour lui demander de l'aide ; l'ex-otage Omer Shem Tov ôte la banderole appelant à son retour et se moque du Hamas

Lecture de la Meguilat Esther - le Livre d'Esther - le soir de Pourim, sur la Place des Otages, à Tel Aviv le 13 mars 2025.  (Crédit : Paulina Patimer)
Lecture de la Meguilat Esther - le Livre d'Esther - le soir de Pourim, sur la Place des Otages, à Tel Aviv le 13 mars 2025. (Crédit : Paulina Patimer)

Des milliers de personnes se sont rassemblées jeudi soir sur la Place des Otages, à Tel Aviv, pour la lecture de la Meguilat Esther – le Livre d’Esther, qui raconte l’histoire de l’héroïne biblique, la reine Esther, qui a sauvé le peuple juif de l’extermination dans ce qui est aujourd’hui l’Iran, alors qu’ils reliaient le sort des Juifs dans l’ancienne ville de Suse à celui des otages, encore détenus dans la bande de Gaza par des terroristes soutenus par l’Iran.

Non loin de là, des centaines de manifestants se sont rassemblés pour soutenir les familles des otages, en ce sixième jour de leur campement devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, où ils tentent de faire pression sur les responsables afin qu’ils concluent un accord pour la libération des 59 otages restants.

Le rassemblement de Pourim sur la Place des Otages, qui a réuni des Israéliens de différentes communautés, secteurs et confessions, a également appelé les parties à conclure un accord global pour libérer en une seule fois les otages restants détenus dans la bande de Gaza, selon une déclaration du Forum des familles des otages et disparus, la principale organisation non gouvernementale représentant les familles d’otages.

Meirav Leshem Gonen, mère de Romi Gonen, qui a été récemment libérée, a participé à l’événement.

L’événement était dédié aux 59 otages toujours en captivité, dont 58 font partie des 251 personnes enlevées lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023. Le groupe terroriste détient également le corps du lieutenant Hadar Goldin, soldat de Tsahal tombé au combat lors des affrontements dans la bande de Gaza en 2014.

Le forum a déclaré qu’il s’agissait d’une « soirée d’unité, d’espoir et de force ».

Des Israéliens lisant le Livre d’Esther, qui raconte l’histoire de la fête juive de Pourim, la veille de la fête, sur la Place des Otages, à Tel Aviv, le 13 mars 2025. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

« Nous prions pour que, comme il est écrit dans la Meguilat Esther, notre situation passe ‘du chagrin à la joie, et du deuil à un jour de fête’ », a déclaré le forum, en employant le terme en hébreu pour désigner le rouleau qui est couramment utilisé pour faire référence au Livre d’Esther, dont la lecture est l’un des commandements de Pourim.

Un cessez-le-feu complexe en trois phases a mis fin à plus de quinze mois de combats en janvier et a permis la libération de dizaines d’otages par petits groupes en échange de la libération par Israël de milliers de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël. Mais la trêve a été rompue après la première étape et les familles des otages ont exigé que le gouvernement parvienne à un accord prévoyant la libération simultanée de toutes les personnes encore retenues en captivité.

Répondant à l’appel en faveur d’un accord global, des centaines de manifestants ont rejoint les familles des otages sur leur campement de la rue Begin à Tel Aviv, près du quartier général de Tsahal, où ils réclament la libération des otages depuis six nuits.

Frappant des tambours et brandissant des silhouettes plus grandes que nature représentant les visages des otages, les manifestants ont envahi la rue animée de Tel Aviv, bloquant temporairement la circulation.

Des manifestants bloquant la rue Begin à Tel Aviv pour demander la libération des otages restants, le 13 mars 2025. (Crédit : Eilat Markovitch/Mouvement de protestation pour la démocratie)

« Tous ! Tous, tous, tous ! Pourquoi sont-ils toujours à Gaza ? ! », scandaient les manifestants.

Afin d’accroître la pression sur toutes les parties travaillant à la négociation d’un accord entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, plusieurs familles d’otages ont envoyé une lettre au président américain Donald Trump pour lui demander son aide, a rapporté jeudi la chaîne publique Kann.

Lishi Miran Lavi, épouse de l’otage Omri Miran ; Liran Berman, frère aîné de deux otages, deux jumeaux Gali et Ziv Berman ; Dalia Kushner, belle-sœur de l’otage Eitan Horn et de l’ex-otage Iaïr Horn ; Yotam Cohen, frère du soldat captif Nimrod Cohen, et Einav Zangauker, mère de l’otage Matan Zangauker ont rédigé la missive, selon Kann.

« Depuis plus d’un an et demi, le gouvernement israélien joue avec la vie de nos proches », ont-ils écrit.

« Des assurances ont été données et violées. Des espoirs ont été donnés et piétinés. Pendant que le Premier ministre [Benjamin Netanyahu] et les membres de son gouvernement se dérobent, se cachent et attendent leur heure, nos otages sont gravement torturés, et nous avons vu les résultats des terribles sévices qu’ils ont été amenés à subir lorsqu’ils nous ont été rendus dans des cercueils ou décharnés et torturés. »

Trump, qui a rencontré la semaine dernière un groupe d’otages libérés dans le Bureau ovale, aurait été ému par l’état de certains otages qui sont revenus après des mois de privation de nourriture et de mauvais traitements de la part de leurs geôliers.

Les familles de certains otages, ainsi que certaines des personnes libérées, encensent de plus en plus Trump, qu’elles considèrent comme leur espoir et leur sauveur, tout en accusant le gouvernement d’inefficacité et d’enlisement dans un bourbier de coalition.

« Quand il n’y a plus personne sur qui compter, nous nous tournons vers vous, Monsieur le président Donald Trump », ont-elles imploré.

« Vous êtes la seule personne qui puisse maintenant s’impliquer et mettre fin à ce cauchemar. »

Les familles ont accusé le gouvernement « d’abandonner la vie de nos fils et de nos filles en s’obstinant à défendre des positions qui n’ont aucun rapport avec une menace pour la sécurité » et de leur dire une chose à huis clos et « de raconter une toute autre histoire en public ».

« S’il n’agit pas immédiatement pour libérer tous les otages vivants, nous révélerons au peuple tout ce qu’il nous a dit. Toutes les promesses non tenues. »

Des milliers d’Israéliens rassemblés pour une lecture de Pourim du Livre d’Esther (Meguilat Esther), sur la Place des Otages, à Tel Aviv, le 13 mars 2025. (Crédit : Paulina Patimer/Forum des familles des otages et disparus)

Les ministres d’extrême droite de la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu s’opposent à la prolongation de l’accord de cessez-le-feu au-delà de sa première phase, qui s’est terminée à la fin du mois dernier, insistant au contraire pour que la guerre se poursuive jusqu’à la destruction totale du Hamas. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, qui a affirmé que le maintien du Hamas à Gaza constituait une menace majeure pour la sécurité du pays, a menacé de retirer son parti HaTzionout HaDatit du gouvernement, ce qui entraînerait la perte de sa majorité parlementaire, si sa demande de poursuivre les combats n’était pas satisfaite.

Parmi les otages libérés lors de la première phase de l’accord figurait Omer Shem Tov, 22 ans, originaire de Herzliya, qui a décroché jeudi soir une banderole appelant à sa libération qui était affichée dans sa ville natale depuis son enlèvement au festival de musique Nova le 7 octobre 2023.

Shem Tov, qui a été libéré le 22 février après 505 jours de captivité dans les geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas, était accompagné lors de la cérémonie par Maya et Itay Regev, un frère et une sœur qui ont été libérés pendant une trêve d’une semaine en novembre 2023 et dont les noms figurent sur la banderole à côté du sien.

« La dernière fois que je me suis tenu sur une scène, c’était sur celle du Hamas alors pardonnez-moi si je trépigne d’impatience à cette occasion », a déclaré Shem Tov avec un large sourire, provoquant les rires de la foule rassemblée autour de lui au « Rond-point des Danseurs » à Herzliya.

L’ex-otage Omer Shem Tov (au centre), Itay (à gauche) et Maya Regev alors qu’il s’adresse à une foule rassemblée pour le regarder décrocher une banderole appelant à sa libération, à Herzliya, le 13 mars 2025. (Crédit : Adar Eyal/Mouvement de protestation pour la démocratie)

« Si quelqu’un veut un baiser sur la tête, il peut venir ici », a-t-il ajouté, faisant référence au moment de sa libération où il a été sommé d’embrasser deux des terroristes armés masqués du Hamas sur le dessus de la tête.

Sa mère a accepté son offre et il l’a embrassée sur le front.

« Je suis Omer Shem Tov, et je suis libre ! », a-t-il déclaré sous les applaudissements.

Alors que l’ambiance redevenait sérieuse, il a déclaré : « J’ai été enlevé le 7 octobre et retenu en otage pendant 505 jours. »

L’otage civil israélien Omer Shem Tov (au centre) vêtu d’un uniforme ressemblant à celui des soldats de l’armée israélienne, est entouré de terroristes armés du Hamas avant d’être remis à la Croix-Rouge lors d’une cérémonie de propagande à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 février 2025. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)

« Je n’ai pas perdu espoir un seul instant. J’ai toujours cru que je rentrerais chez moi, même si j’ai traversé des moments difficiles. »

Il a poursuivi en expliquant qu’après la libération d’Itay Regev le 29 novembre 2023, ses geôliers l’avaient transféré dans un tunnel à 40 mètres de profondeur où il avait été détenu seul, « avec peu de nourriture et sans lumière », pendant 50 jours.

Le 50ᵉ jour dans ce tunnel noir comme la nuit, Shem Tov « avait prié Dieu de le faire sortir de là, car il n’en pouvait plus ».

« Au bout de cinq minutes, mon geôlier est arrivé et m’a dit que j’allais être transféré dans un autre tunnel », a-t-il raconté.

Il a déclaré que lorsqu’il était seul en captivité, il « imaginait poser [sa] tête sur les genoux de [sa] mère. Je nous imaginais assis dans le salon en train de regarder un film ».

« Ce rêve est devenu réalité. »

À Jérusalem, près de la résidence du Premier ministre, des dizaines de personnes avaient également participé à la lecture du Livre d’Esther dans la rue, tout en marquant leur solidarité avec les otages toujours retenus à Gaza.

Shem Tov était l’un des 30 otages libérés depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu et de l’accord de libération des otages en janvier.

Le Hamas a jusqu’à présent libéré 30 otages – 20 civils, 5 soldates et 5 ressortissants thaïlandais – au cours d’un cessez-le-feu qui a débuté en janvier. Le groupe terroriste a également rendu les corps de huit otages tués. Il avait précédemment libéré 105 civils au cours de la semaine de trêve de la fin novembre 2023, et quatre otages avaient été libérées avant cela.

Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 41 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal, et le corps d’un soldat tué en 2014.

L’accord de cessez-le-feu, négocié par les États-Unis, a été suspendu à la fin de sa première phase fin février, en raison d’accusations mutuelles de violations par Israël et le Hamas.

Selon des informations parues jeudi, l’envoyé spécial américain Steve Witkoff aurait présenté à Israël et au Hamas un nouveau projet visant à prolonger le cessez-le-feu de plusieurs semaines en échange de la libération de cinq otages vivants et de dix otages morts.

Les familles des otages ont exprimé leur inquiétude, affirmant que l’accord, s’il était conclu, laisserait nombre de leurs proches en captivité pour une « période longue et indéterminée ».

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.

Plus de 48 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes.

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