Israël critique le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour avoir donné la parole à l’Iran
Mercredi, l'ambassadeur iranien auprès de l'ONU, à Genève, a pris la parole devant le Conseil ; il a estimé que les frappes israéliennes étaient "acte de guerre à l'encontre de l'Humanité"

L’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, à Genève, a fait part vendredi de sa « vive objection » à l’intervention de l’Iran devant le Conseil des droits de l’Homme en amont des pourparlers avec ses homologues européens à Genève, où les responsables évoqueront les moyens d’apaiser le conflit entre Israël et l’Iran, selon une lettre qui a été consultée par Reuters.
« Donner la parole au ministre iranien des Affaires étrangères devant cette instance continue de porter atteinte à la crédibilité du Conseil et constitue une trahison flagrante des nombreuses victimes de ce régime à travers le monde », a déclaré Daniel Meron dans une lettre adressée au président du Conseil, Jurg Lauber.
Le Conseil a indiqué que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, devait prendre la parole plus tard dans la journée de vendredi. Peu après, il devait s’entretenir avec le chef de la diplomatie européenne et ses homologues britannique, français et allemand, avec pour objectif de désamorcer le conflit.
Dans son courrier, Meron a accusé l’Iran d’utiliser le Conseil comme tribune internationale pour « promouvoir la campagne despotique du régime ».
Mercredi, l’ambassadeur iranien auprès de l’ONU, à Genève, avait pris la parole devant le Conseil. Il a estimé que les frappes israéliennes étaient un « acte de guerre à l’encontre de l’Humanité ».
Le bureau de presse du Conseil des droits de l’Homme a diffusé le compte-rendu d’une réunion qui a eu lieu jeudi – il y est indiqué que Lauber a autorisé Araghchi à s’adresser aux membres, conformément aux règles de l’ONU qui permettent aux chefs d’État ou aux ministres de haut rang de s’adresser au Conseil à titre exceptionnel.
Affirmant que l’Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique, qui a déclenché la riposte iranienne. Depuis, les frappes israéliennes sur l’Iran et les tirs de missiles iraniens contre le territoire israélien se succèdent.
Le 5 février, Israël, suivant une décision similaire des Etats-Unis prise la veille, a annoncé ne plus participer aux réunions du Conseil des droits de l’homme, qu’il accuse de « propager l’antisémitisme ».
Israël participait auparavant à tous ses examens périodiques, auxquels les membres de l’ONU doivent se soumettre. Mais il boycottait déjà en revanche, depuis plusieurs années, les débats portant sur la « situation des droits de l’homme en Palestine et dans d’autres territoires arabes occupés ».
Israël et ses soutiens accusent depuis longtemps le Conseil des droits de l’homme de partialité, soulignant le fait qu’Israël est le seul pays à avoir un point de l’ordre du jour dédié, ce qui signifie qu’il est systématiquement discuté lors de chaque session régulière du Conseil…