Israël/Indonésie : Levée réciproque des restrictions touristiques
Le ministère des Affaires étrangères et Jakarta saluent la "bonne nouvelle" pour la levée des restrictions imposées aux touristes des deux pays suite aux morts à Gaza

Israël a levé son interdiction d’entrée sur le territoire pour les touristes indonésiens, après que Jakarta a accepté de lever son propre moratoire sur la délivrance de visas à des groupes d’Israéliens, a déclaré mercredi le ministère des Affaires étrangères.
Le mois dernier, l’Indonésie a déclaré qu’elle ne délivrera plus de visas pour les Israéliens lors de visites de groupes, pour protester contre le fait que l’armée israélienne a tué plus de 110 Palestiniens à la frontière de Gaza lors d’émeutes, de manifestations et d’affrontements hebdomadaires organisés par l’organisation terroriste du Hamas. La plupart des personnes tuées ont été identifiées comme étant membres d’organisations terroristes.
Israël a réagi de la même manière en annonçant l’interdiction des touristes indonésiens.
Les responsables de l’industrie du tourisme Israélien avaient protesté contre l’interdiction de Jérusalem, affirmant qu’elle mettait en danger une industrie qui accueille chaque année quelque 30 000 pèlerins chrétiens indonésiens, pour un séjour de cinq nuitées en moyenne.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, a tweeté mercredi matin qu’à la suite de contacts « non officiels » entre les pays par le biais de réseaux internationaux, « les restrictions en matière de visas sur le tourisme indonésien en Israël ont été levées, parallèlement à la levée des restrictions imposées par l’Indonésie aux touristes israéliens. Bonne nouvelle ».
L’Indonésie, pays à majorité musulmane, n’entretient pas de relations diplomatiques avec Israël.
L’interdiction israélienne devait à l’origine entrer en vigueur le 9 juin, mais a été repoussée au mardi de cette semaine, rapporte le quotidien The Marker.
Yossi Fatael, le chef de l’Association des voyagistes réceptifs israéliens, avait insisté pour que la décision soit annulée.

Début juin, Fatael a envoyé une lettre au directeur général du ministère des Affaires étrangères, Yuval Rotem, et au ministre du Tourisme, Yariv Levin, leur demandant de tenir une réunion d’urgence sur les conséquences de cette mesure, soulignant les « conséquences financières insoutenables » pour les agences de voyages, hôtels, compagnies de bus, guides touristiques et autres.
Sana Srouji, qui gère la société Eternity Travel à Jérusalem, a été citée par The Marker comme disant que la décision condamnerait son agence, ainsi que 10 autres agences, à la faillite puisque 70 % de leurs revenus proviennent du tourisme indonésien.
« Ce sont des amoureux d’Israël qui veulent visiter et aussi qui dépensent beaucoup d’argent », a-t-elle dit, ajoutant que cette mesure nuirait également aux guides touristiques et autres professionnels du tourisme qui ont appris la langue indonésienne.