Israël: le chef présumé d’un réseau de vente de drogue extradé depuis l’Ukraine
Amos Dov Silver a été soutenu par une foule alors que le tribunal a ordonné sa détention provisoire
Le fondateur du site d’achat en ligne de cannais que la police a accusé de diriger une organisation criminelle a été accueilli par les cris d’encouragement de ses partisans, alors qu’il était déféré devant un tribunal après son extradition vers Israël.
Amos Dov Silver a été placé en détention après être arrivé tôt dimanche matin en Israël depuis l’Ukraine, où il a été arrêté en mars à la demande de la police israélienne.
Silver, qui est accusé d’avoir fondé et dirigé l’application Telegrass, a brièvement échappé à la vigilance de la police vendredi alors qu’on le transportait vers un aéroport ukrainien pour être extradé. Mais il a été arrêté un jour plus tard.
Présenté au tribunal de Rishon Lezion pour une audience de mise en détention, Silver a été soutenu par ses partisans, qui lui ont fait fait une standing ovation. Certains ont scandé son nom.
Le tribunal a ordonné que Silver soit placé en détention pour 12 jours alors que la police avait demandé 15 jours. Le juge a dit qu’il y avait un risque important qu’il tente de prendre la fuite.
Silver n’a pas beaucoup répondu aux questions des journalistes. Se tournant vers un des policiers de son escorte, il a dit, « le jour viendra où je leur dirai tout ».
Amos Dov Silver avait été arrêté en Ukraine en mars pour avoir monté, via Telegrass, un réseau de vente en ligne de drogue dont les recettes totalisent « des centaines de millions de shekels », soit des dizaines de millions d’euros, selon la police.
Il devait être extradé vendredi mais alors qu’il devait s’envoler depuis l’aéroport de Kiev vers son pays, il a réussi à prendre la fuite. Il a été retrouvé samedi à près de 200 kilomètres au sud de Kiev puis a été extradé vers Israël.
Fondé en 2017, le réseau Telegrass a été lancé dans un premier temps en Israël. M. Silver assurait alors que sa motivation consistait non pas dans l’argent, mais dans la légalisation de l’usage du cannabis en Israël.
Sur son smartphone, il suffisait de quelques clics pour découvrir des vendeurs postant des photos de leur produit. Les acheteurs envoyaient aux vendeurs un message, qui s’effaçait ensuite de lui-même, pour fixer un rendez-vous et ainsi acheter du cannabis à moindre risque.
Israël a donné cette année son feu vert à l’exportation de cannabis médical et la législation sur la consommation vient d’être assouplie, mais la vente de marijuana reste une infraction pénale.
Selon la police israélienne, l’homme arrêté en Ukraine et ses complices présumés vendaient non seulement de la marijuana, mais également de l’ecstasy, du LSD, de la cocaïne et d’autres types de drogues.
Selon l’Autorité de lutte contre la drogue, 27 % des Israéliens fument au moins une fois par an du cannabis, mais ce pourcentage grimpe à 41 % chez les 18-25 ans.