Israël en guerre - Jour 368

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Israël propose la fin des combats et de laisser partir Sinwar contre la libération des 101 otages – média

Le projet d'accord, discuté à Washington, prévoit de nouvelles dispositions pour une bande de Gaza démilitarisée ; les proches d'otages se sont réjouis de ce plan, aussitôt rejeté par le Hamas

Des manifestants appelant à la libération des Israéliens retenus en otage par les terroristes du Hamas à Gaza, et à la fin de la guerre, devant les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 19 septembre 2024. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)
Des manifestants appelant à la libération des Israéliens retenus en otage par les terroristes du Hamas à Gaza, et à la fin de la guerre, devant les quartiers généraux de l'armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 19 septembre 2024. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Israël a mis sur la table une proposition d’accord susceptible de mettre fin aux combats dans la bande de Gaza et d’assurer au chef de l’organisation terroriste palestinienne du Hamas le passage hors de l’enclave en échange de la libération immédiate de tous les otages détenus à Gaza, de la démilitarisation de la bande et de la mise en place d’un gouvernement alternatif sur place, a rapporté jeudi la chaîne publique Kan.

Un membre des autorités israéliennes a confirmé au Times of Israel les grandes lignes de cette information et déclaré que Gal Hirsch, en charge de la question des otages, avait présenté le plan aux autorités américaines, qui devaient le transmettre à des autorités non spécifiées au sein du monde arabe.

Hirsch a dit aux familles des otages que la proposition avait été présentée la semaine dernière lors d’une réunion avec des responsables de la Maison Blanche et du Département d’État, a précisé Kan.

Mais Ghazi Hamad, membre du bureau politique du Hamas, a rapidement rejeté cette offre, déclarant à Al-Araby Al-Jadeed : « La proposition de laisser sortir Sinwar, ridicule, est le signe de la faillite de l’occupation [la présence israélienne] en matière de négociation. »

Elle « confirme la négation, par l’occupation, de ce qui s’est passé lors de ces huit derniers mois de pourparlers. Les négociations sont bloquées à cause de l’intransigeance de la position israélienne », a estimé Hamad.

Depuis le début de la guerre contre le Hamas et des pourparlers en vue de la conclusion d’un accord dit « trêve contre libération d’otages », l’organisation terroriste palestinienne s’est montrée déterminée à garder un certain contrôle au sein de la bande de Gaza, quel que soit l’accord conclu.

Ce dernier cadre proposé semble marquer un recul par rapport aux desiderata du Premier ministre Benjamin Netanyahu de poursuivre les combats jusqu’à la destruction du Hamas et la mort de son chef, Yahya Sinwar, tout en demeurant fidèle aux objectifs officiels de la guerre – le démantèlement effectif du Hamas et la libération des otages.

Un panneau indiquant « assez » en hébreu et décomptant les jours de détention d’otages à Gaza, sur la Place des Otages, à Tel Aviv, le 17 septembre 2024. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Il permettrait en outre de faire baisser la pression intérieure exercée sur le gouvernement pour sauver la vie des otages, comme les pressions internationales en faveur de l’arrêt des hostilités, ce qui permettrait à Israël de se concentrer sur l’organisation terroriste chiite libanaise du Hezbollah, son ennemi au nord, soutenu par l’Iran.

Selon Kan toujours, dans le cadre de cette proposition qui renonce à la libération échelonnée des otages et au retrait progressif des soldats – hypothèses jusque là à l’étude –, les 101 otages encore séquestrés dans la bande de Gaza seraient immédiatement libérés et Israël mettrait fin à la guerre.

Israël libérerait également un nombre indéterminé de détenus palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël et autoriserait Sinwar – considéré par beaucoup comme le cerveau du pogrom du 7 octobre – à quitter la bande de Gaza avec tous les autres Gazaouis qui le souhaitent.

Aucun autre détail n’a été fourni.

Un fonctionnaire anonyme cité par Kan a qualifié ce plan d’alternative aux principaux pourparlers menés par les chefs des agences de renseignement israéliennes David Barnea et Ronen Bar, sous médiation des États-Unis, de l’Egypte et du Qatar.

Yahya Sinwar, chef du Hamas à Gaza, saluant ses partisans à son arrivée à une réunion dans une salle sur le bord de mer de Gaza City, le 30 avril 2022. (Crédit : Adel Hana/AP/Dossier)

Les proches des otages se sont rapidement prononcés en faveur de cette proposition, et ont appelé le gouvernement à la soutenir officiellement.

« Un accord unique concernant les 101 otages est ce que souhaitent tous les Israéliens et proches des otages. La proposition renforce la sécurité en Israël et permet de parvenir à un règlement régional global », a déclaré le Forum des familles d’otages et de disparus par voie de communiqué.

Bien que l’offre comprenne le retrait du Hamas du pouvoir à Gaza, tout accord comportant l’engagement des autorités israéliennes à mettre fin à la guerre et permettant à Sinwar de sortir librement risque de faire face à une forte opposition de la part des alliés de la coalition de Netanyahu.

Les pourparlers actuels, centrés sur la proposition de libération progressive des otages et de retrait des soldats, se sont enlisés en raison de désaccords concernant la présence israélienne le long du corridor stratégique dit de « Philadelphie », qui sépare l’Egypte de la bande de Gaza et l’identité des prisonniers palestiniens de sécurité susceptibles d’être remis en liberté. Israël dit attendre une nouvelle proposition des États-Unis pour surmonter ces divergences.

Roger Carstens (à gauche) et Gal Hirsch, au Département d’État américain, à Washington, le 9 septembre 2024. (Crédit : Bureau du Premier ministre)

« Compte tenu des difficultés rencontrées lors des négociations et du fait que la vie des otages est en jeu, nous aimerions proposer un plan secondaire susceptible d’écourter les étapes et de conclure un accord plus rapidement », a déclaré le fonctionnaire anonyme à Kan.

« Cela se produira si Sinwar quitte [Gaza] et met fin à la guerre. Cela nous permettra d’atteindre les objectifs de guerre et aux dirigeants du Hamas à Gaza de se mettre en lieu sûr. »

Un membre des services de Netanyahu a indiqué jeudi que l’information de Kan n’avait « rien de neuf ».

« Le Premier ministre en a parlé dans [son discours au] Congrès. Il a dit que la guerre pourrait prendre fin dès maintenant si Sinwar partait en exil, si nous récupérions les otages, si le Hamas n’était plus au pouvoir et s’il y avait une démilitarisation et une déradicalisation. Ce serait la victoire et la fin de la guerre », a rappelé le responsable.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu se tenant devant une carte de la bande de Gaza alors qu’il s’exprime lors d’une conférence de presse, au bureau de presse du gouvernement, à Jérusalem, le 4 septembre 2024. (Crédit : Abir Sultan/POOL/AFP)

Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a confirmé que ce point avait été évoqué lors de ses entretiens à Washington avec le secrétaire d’État Antony Blinken, entre autres personnes, en début de semaine.

« Il y a un sentiment, une prise de conscience, chez de nombreuses personnes, à commencer par moi, que la guerre, en fin de compte, ne sert plus les intérêts d’Israël », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision.

« Et donc, si nous mettons fin à la guerre parce que c’est dans notre intérêt, nous devrions parvenir à un accord global pour ramener tous les otages en une seule fois, et non par étapes. »

Les demandes adressées à Netanyahu pour accepter un accord, fût-ce au prix d’une relative impunité pour le Hamas, se sont intensifiés ces dernières semaines après la découverte par l’armée israélienne, à Gaza, des corps de six otages exécutés à bout portant par leurs geôliers dans un tunnel de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Sur les 251 otages enlevés le 7 octobre, il en reste 97 à Gaza, dont les corps d’au moins 33 morts confirmés par Tsahal.

Des destructions dues aux bombardements israéliens, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 septembre 2024. (Crédit : Abed Rahim Khatib/Flash90)

Le Hamas a relâché 105 civils à la faveur d’une trêve d’une semaine fin novembre, auxquels s’ajoutent quatre otages remises en liberté un peu avant, huit otages vivants secourus par les soldats et les dépouilles de 37 otages, trois d’entre eux tués accidentellement par l’armée.

Le Hamas détient par ailleurs depuis 2014 les corps sans vie de deux soldats morts au combat, Oron Shaul et Hadar Goldin, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore en vie après être entrés dans la bande de plein gré, respectivement en 2014 et en 2015.

La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges et commis des atrocités en faisant des violences sexuelles une arme à grande échelle.

Les tensions croissantes avec le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah ont également fait pression sur Israël pour mettre fin aux combats à Gaza. Mercredi, le ministre de la Défense Yoav Gallant a déclaré que le « centre de gravité » de l’armée se déplaçait vers le nord.

« Nous détournons des forces, des ressources et de l’énergie vers le nord », a déclaré Gallant. « Je pense que nous sommes au début d’une nouvelle phase de cette guerre et que nous devons nous adapter. »

Depuis plus de onze mois qu’Israël combat le Hamas à Gaza, le Hezbollah a attaqué le pays chaque jour, officiellement par solidarité avec Gaza.

Cela a donné lieu à d’incessants tirs transfrontaliers, mais les deux parties en présence sont parvenues à éviter une guerre totale. Néanmoins, vingt-six civils, côté israélien, et vingt soldats et réservistes de l’armée israélienne ont été tués lors de ces affrontements à la frontière nord, tandis que 478 terroristes du Hezbollah auraient été tués, auxquels s’ajoutent une centaine de civils au Liban.

Cette semaine, le Liban a connu deux jours consécutifs d’attaques sans précédent contre des terroristes du Hezbollah, dont l’explosion d’appareils de communication utilisés par les éléments du groupe terroriste chiite libanais qui aurait fait des dizaines de morts et des milliers d’autres. Le Hezbollah a accusé Israël d’être à l’origine de ces attaques et a promis de riposter, ce qui laisse craindre une nouvelle escalade.

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