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Israël salue l’interdiction de financement de l’UNRWA jusqu’en 2025 de Washington

Le ministre Katz assure que l'agence onusienne pour les Palestiniens ne fera pas partie du futur de Gaza ; le Congrès réaffecte 175 M$ à d'autres projets en Cisjordanie et à Gaza

Illustration : Des personnes devant le siège endommagé de l'Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), dans la ville de Gaza, le 15 février 2024. (Crédit : AFP)
Illustration : Des personnes devant le siège endommagé de l'Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), dans la ville de Gaza, le 15 février 2024. (Crédit : AFP)

Le Congrès américain a adopté tôt samedi un vaste programme de mesures budgétaires comprenant une interdiction d’un an du financement américain de l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  Douze de ses employés ont été accusés d’avoir activement participé à l’assaut barbare du Hamas le 7 octobre et que beaucoup d’autres ont des liens avec des groupes terroristes.

La législation approuvée interdit le financement de l’UNRWA « pour tous les montants alloués au cours des années fiscales précédentes ou au cours de l’année fiscale 2024, ou pour les montants alloués au cours de l’année fiscale 2025, jusqu’au 25 mars 2025 ».

La clause a été dissociée du reste du budget et est stipulée comme une interdiction pour l’année civile, ce qui laisse ouverte la possibilité d’allouer les fonds restants à l’UNRWA après le mois de mars 2025. S’il avait été question d’une interdiction portant sur l’année fiscale, il n’y aurait eu aucune possibilité de financer l’UNRWA avant octobre 2025. En outre, cela aurait créé un précédent beaucoup plus difficile à surmonter pour le Congrès dans les budgets à venir.

Le ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a salué la mesure dans un message publié sur X. « L’interdiction historique du financement américain de l’UNRWA, adoptée aujourd’hui avec un soutien bipartisan écrasant, démontre ce que nous savions depuis toujours : l’UNRWA fait partie du problème et ne peut pas faire partie de la solution. »

« L’UNRWA ne fera pas partie du paysage de Gaza après la chute du Hamas. Des milliers d’employés de l’UNRWA sont impliqués dans les activités terroristes du Hamas et leurs installations ont été utilisées à des fins terroristes. »

Il a également appelé les autres pays à interdire le financement de l’agence onusienne en raison de ces allégations.

« L’interdiction frappant l’UNRWA laisse la décision à celui qui sera au pouvoir en mars 2025 de financer ou non l’agence », a déclaré Joël Braunold, directeur-général du S. Daniel Abraham Center for Middle East Peace.

« L’interdiction législative est irrégulière parce qu’elle dépasse le cycle annuel des crédits et ne porte que sur la moitié de l’année suivante. En pratique, cela signifie qu’une administration pourrait décider de financer l’UNRWA si le Congrès ne parvient pas à se mettre d’accord sur un budget l’année prochaine », a-t-il souligné.

Au Congrès, cependant, la reprise du financement de l’UNRWA dans les projets de loi de finances ultérieurs sera probablement beaucoup plus difficile, étant donné qu’un nombre croissant de Démocrates modérés se sont joints aux Républicains pour se détourner de l’agence onusienne depuis que les dernières allégations contre son personnel ont été rendues publiques.

Au lieu de financer l’UNRWA, les projets de loi de finances adoptés samedi prévoient 175 millions de dollars pour d’autres projets humanitaires en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, qui passeront par l’Agence américaine pour le développement international (USAID).

Ce chiffre représente une baisse de 50 millions de dollars par rapport à l’année dernière, dans le cadre d’un ensemble de mesures qui ont entraîné des réductions générales.

Certains Démocrates ont tenté de bloquer l’interdiction de l’UNRWA, arguant du fait qu’il s’agit actuellement de la principale agence fournissant de l’aide aux Palestiniens dans la bande de Gaza déchirée par la guerre, mais ils ont été largement surpassés en nombre lors du vote.

L’UNRWA a déclaré dans un communiqué en début de semaine que « cette décision saperait les efforts déployés pour aider les habitants de Gaza affamés et risquerait d’affaiblir encore davantage la stabilité régionale ».

Les États-Unis ont gelé leur financement immédiatement après l’apparition des allégations israéliennes contre des membres du personnel de l’UNRWA, qui ont tous été rapidement licenciés par l’agence.

L’extérieur du Capitole américain, le 22 mars 2024. (Crédit : Pedro Ugarte/AFP)

Les États-Unis ont toujours été le principal donateur de l’UNRWA, versant entre 300 et 400 millions de dollars par an – à l’exception d’une période de trois ans sous l’administration Trump, où tous les financements ont été supprimés.

Depuis le début de la dernière année fiscale en octobre jusqu’au gel de janvier, l’administration Biden a alloué 121 millions de dollars à l’UNRWA.

Le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller, avait déclaré en janvier qu’environ 300 000 dollars destinés à l’UNRWA avaient été retenus à la suite du gel, ajoutant que Washington cherchait à réaffecter les fonds à d’autres agences telles que le Programme alimentaire mondial et l’UNICEF, l’agence de secours pour les enfants.

Aucun de ces organismes n’est censé être équipé pour distribuer l’aide à l’échelle de l’UNRWA, compte tenu des disparités considérables au niveau du personnel local à Gaza.

Un Palestinien transportant des sacs d’aide humanitaire au centre de distribution de l’UNRWA à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 3 mars 2024. (Crédit : AFP)

L’UNRWA a été créé en 1949 par une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies à la suite de la Guerre d’Indépendance de 1948, lorsque 700 000 Palestiniens ont fui.

L’UNRWA emploie 30 000 Palestiniens pour répondre aux besoins civiques et humanitaires des 5,9 millions de descendants de ces réfugiés, dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et dans les vastes camps des pays arabes voisins.

À Gaza, l’UNRWA gère les écoles, les dispensaires et les autres services sociaux de l’enclave, et distribue l’aide humanitaire.

Le soutien américain représenterait un tiers du budget de l’UNRWA, ce qui soulève des questions quant à la capacité de l’agence onusienne à surmonter cette réduction à long-terme.

Les États-Unis ont été les premiers des quatorze pays à annoncer le gel en janvier du financement de l’UNRWA, qui emploie environ 13 000 personnes à Gaza et est le principal fournisseur de nourriture, d’eau et d’abris dans la région.

Une poignée de ces pays, dont le Canada, la Finlande et l’Australie, ont depuis annoncé la reprise de leur financement, alors que les craintes d’une famine imminente à Gaza se font de plus en plus vives.

Les États-Unis ont fait savoir qu’ils attendraient qu’un groupe indépendant de l’ONU termine son enquête sur l’UNRWA avant de reprendre les dons qu’ils avaient déjà accordés.

Mardi, ce groupe d’experts a publié un rapport provisoire indiquant que l’UNRWA dispose de mécanismes garantissant sa neutralité, mais qu’il présente également des lacunes auxquelles il convient de remédier.

Des soldats israéliens à l’intérieur d’un complexe évacué de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), à Gaza City, sur une photo prise lors d’une visite média organisée par l’armée israélienne, le 8 février 2024. (Crédit : Jack Guez/AFP)

La commission d’examen élaborera son rapport final, qui contiendra des recommandations sur la manière dont l’UNRWA devrait répondre aux problèmes de neutralité à l’avenir, et le présentera au public le 20 avril.

Israël réclame depuis longtemps la fermeture de l’UNRWA, arguant qu’il contribue à perpétuer le conflit avec les Palestiniens puisqu’il confère le statut de réfugié aux descendants des personnes déplacées à l’époque de la Guerre d’Indépendance d’Israël, contrairement à tous les autres groupes de réfugiés dans le monde.

Il a également été prouvé que l’agence employait du personnel antisémite et utilisait des manuels scolaires jugés antisémites et incitatifs par Israël.

L’UNRWA a licencié douze de ses employés en janvier après avoir reçu d’Israël la preuve qu’ils avaient participé à l’attaque menée par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre. Mais depuis, Israël a fourni aux parties prenantes des renseignements montrant que quelque 1 200 des 13 000 employés de l’UNRWA ont des liens avec les terroristes de Gaza.

Un diplomate européen de haut rang a déclaré sous le couvert de l’anonymat que Jérusalem lançait « cyniquement » de telles allégations afin de forcer la dissolution de l’UNRWA, alors qu’elle n’avait jamais contesté les listes d’employés que l’agence lui avait fournies les années précédentes.

Un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a rejeté cette version, déclarant au Times of Israel que les listes reçues de l’UNRWA étaient partielles, ne contenaient pas les numéros d’identification nécessaires à la vérification des employés et étaient parfois envoyées une année entière après que les employés ont commencé à travailler pour l’agence.

Néanmoins, Israël a identifié à de nombreuses reprises des terroristes du Hamas parmi les employés de l’UNRWA. En 2012, Israël avait alerté l’UNRWA que l’un de ses directeurs, Sohail al-Hindi, était un terroriste du Hamas, mais il avait fallu attendre l’élection d’al-Hindi au bureau politique du groupe terroriste palestinien en 2017 pour que l’UNRWA le licencie, d’après le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

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