Israël se prépare à de nouvelles violences à Gaza vendredi
L'armée a estimé que les organisateurs ne mettraient en place qu'un modeste rassemblement mardi pour la commémoration annuelle de la Naksa, et un plus grand vendredi

Les troupes israéliennes se préparaient mardi matin à un nouvel éclat potentiel de violences le long de la frontière avec Gaza alors que les Palestiniens célèbrent l’anniversaire de la Guerre des Six jours de 1967.
La commémoration annuelle, connue sous le nom de « Naksa » en arabe, est habituellement marquée par des rassemblements, des manifestations et souvent par des affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens en Cisjordanie et à Gaza.
Les responsables en Israël craignent que cette commémoration ne soit susceptible d’entraîner un retour des manifestations violentes sur la frontière avec Gaza même si les responsables de l’armée estiment dorénavant que les Gazaouis attendront vendredi prochain – journée où des mouvements de protestation d’ampleur ont eu lieu au cours des deux derniers mois – pour venir en grand nombre le long de la frontière.
Des soldats supplémentaires ont toutefois été déployés mardi aux abords de la clôture de sécurité au cas où éclateraient des protestations massives, selon des informations parues dans les médias israéliens.

La journée de la Naksa marque la commémoration du début de la guerre des Six jours, le 5 juin 1967, durant laquelle Israël a capturé de larges territoires à la Jordanie et à l’Egypte, notamment la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza. Les Palestiniens maintiennent que Gaza est encore occupé par Israël malgré un retrait unilatéral de l’Etat juif de l’enclave côtière en 2005.
Depuis le 30 mars, il y a eu des affrontements hebdomadaires à la frontière avec Gaza dans le cadre du mouvement de protestation de la « marche du retour », qui avait été prévu à l’origine pour connaître son apogée avec une tentative massive de franchissement de la clôture frontalière à la mi-mai, coïncidant avec la Journée de la Nakba, qui marque la dépossession des Palestiniens durant la guerre entraînée en 1948 par la création d’Israël. Plus de 110 Gazaouis ont été tués et des milliers d’autres blessés par les tirs et les gaz lacrymogènes de l’armée israélienne.
Israël affirme défendre la frontière contre des tentatives d’infiltration des Gazaouis sur le territoire de l’Etat juif ou des dégâts occasionnés à la clôture frontalière, et accuse le groupe terroriste du Hamas d’utiliser ces agitations pour commettre des attentats. Au moins la moitié des personnes tuées ont été identifiées comme des membres du Hamas ou d’autres groupes terroristes.

Le mouvement de protestation a culminé le 14 mai, lorsque 40 000 Gazaouis se sont rassemblés le long de la clôture et que des affrontements violents se sont déclenchés entre les soldats et les Palestiniens. Cette date était celle de l’ouverture par les Etats-Unis de leur nouvelle ambassade en Israël.
Suite aux manifestations, les organisateurs avaient indiqué que la Journée de la Naksa serait le prochain rassemblement d’ampleur. Le Hamas a toutefois tenté d’obtenir le soutien pour un mouvement de protestation plus massif en date du vendredi 8 juin, la journée de la Naksa devant finalement s’avérer plus modeste en termes d’actions, selon des informations parues dans les médias en hébreu qui ont cité des propos tenus par les militaires.
La manifestation de vendredi, intitulée « la marche d’un million de personnes vers Jérusalem », est envisagée comme une nouvelle tentative massive d’ouvrir des brèches dans la frontière, entraînant les craintes d’une mêlée similaire à celle qui avait marqué le 14 mai lorsque les Palestiniens avaient brûlé des pneus, jeté des cocktails Molotov, tenté de couper la clôture et même tiré à balles réelles sur les soldats. Environ 60 Palestiniens avaient été tués par les forces israéliennes ce jour-là, suscitant une vive indignation à l’international en raison de ce que les critiques avaient qualifié de « réponse brutale ».
Les tensions, le long de la frontière avec Gaza, sont restées élevées depuis le mouvement de protestation du 14 mai, avec notamment des incidents transfrontaliers presque quotidiens.