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Israël, « un puits de force » : Un chanteur liturgique envisage l’alyah depuis la France

Gabriel Ohayon, né au Maroc, dit ne pas pouvoir porter la kippa chez lui, à Strasbourg et il raconte que chanter avec l'Orchestre andalou est un rêve devenu réalité

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Le chanteur né au Maroc Gabriel Ohayon est en Israël pour chanter avec l'Orchestre andalou israélien d'Ashdod, au mois de mars 2024. (Autorisation)
Le chanteur né au Maroc Gabriel Ohayon est en Israël pour chanter avec l'Orchestre andalou israélien d'Ashdod, au mois de mars 2024. (Autorisation)

Le chanteur liturgique Gavriel Ohayon a rêvé de se produire aux côtés de l’Orchestre andalou israélien, à Ashdod, depuis son enfance passée au Maroc.

Maintenant, il est l’un des chanteurs en tête d’affiche de l’orchestre avec le ténor Shimon Siboni. Il va donner huit concerts sur tout le territoire israélien entre le 3 et le 25 mars.

Cette série de concerts, « le Café d’Oran », célèbre la musique des années 1950 en Algérie, pendant la naissance d’un nouveau son qui combinait musique algérienne et classiques français, le tout avec un brin d’influence latine.

Comme tout le monde, Ohayon n’était pas vraiment sûr que les concerts auraient lieu après le massacre commis dans le sud d’Israël par le Hamas, le 7 octobre.

Dans les semaines qui ont suivi l’attaque, certains musiciens de l’orchestre ont été mobilisés dans le cadre de la réserve, et les autres ont offert des concerts et des spectacles improvisés aux évacués du nord et du sud du pays.

Ohayon, 35 ans, devait aussi faire face à ses propres problèmes en matière de sécurité.

L’Orchestre andalou israélien jouera de la musique algérienne aux tons français et latins pendant sa tournée « Café d’Oran », au mois de mars 2024. (Autorisation)

Il habite, avec sa famille, à Strasbourg, en France – où l’antisémitisme a grimpé en flèche dans le contexte de la guerre qui oppose Israël au groupe terroriste à Gaza.

La majorité des voisins français d’Ohayon ne soutiennent pas Israël, explique-t-il, et ils n’ont jamais reconnu les souffrances endurées par les Israéliens, le 7 octobre, lorsque les terroristes du Hamas avaient pris d’assaut les communautés frontalières, tuant 1 200 personnes environ, des civils en majorité, et kidnappant 253 personnes, prises en otage à Gaza.

« Nous ne portons pas nos kippot ou nos tzitzit à l’extérieur, ni moi, ni mes enfants », dit-il.

Sa mère, qui passe la moitié de l’année au Maroc, assiste également à un essor de la haine anti-juive mais elle est protégée par ses voisins « parce qu’elle est née et parce qu’elle vit là-bas », ajoute Ohayon. « Là-bas, ils protègent les Juifs ».

Ohayon a vécu au Maroc jusqu’à l’âge de 18 ans. Ses frères et sœurs vivent en France, en Suisse et à Los Angeles et se rendent fréquemment en Israël.

« A chaque fois qu’on vient, on se demande : ‘Est-ce qu’on devrait venir vivre ici ?’, » explique Ohayon. « Depuis le 7 octobre, c’est un puits de force pour nous, une reconnaissance de notre part que oui, c’est notre terre. Nous savons que la France et ces autres pays ne sont pas pour nous et que nous finirons ici ».

Alors qu’il se trouve en Israël depuis déjà plusieurs semaines, Ohayon consacre tout son temps aux répétitions avec l’Orchestre andalou.

« Même avec ce qui est arrivé ici, nous tentons de donner aux gens un peu de bonheur et c’est un sentiment vraiment agréable », indique-t-il.

Chanter au sein de l’Orchestre andalou est la réalisation d’un rêve pour Ohayon, qui dit avoir voulu avoir cette chance depuis qu’il était petit, au Maroc.

« Je veux chanter ce que nous chantions au Maroc, je veux transmettre ces chansons au public », s’exclame-t-il. « Le public qui les écoute est transporté dans le passé et il y a cette idée que ces chansons continueront à être entendues, qu’elles sont dorénavant protégées dans le répertoire. »

Les billets des concerts dans le cadre de la tournée « Café d’Oran » coûtent 140 shekels l’unité, et des spectacles sont donnés à Ashdod, Tel Aviv, Kfar Saba, Jérusalem, Rishon Lezion, Beer Sheva et Kiryat Motzkin.

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