Italie : Des appels à la rupture des liens avec les universités israéliennes
Comme aux États-Unis, les campus italiens font face à des tensions en raison du conflit entre Israël et le Hamas
Depuis le 7 octobre, les campus des universités américaines font face à des troubles en raison du conflit entre Israël et le Hamas, avec diverses actions pro-palestiniennes, anti-Israël voire clairement antisémites.
En Italie aussi, le milieu universitaire fait face à des tensions en raison de la guerre, et près de 4 000 professeurs et chercheurs, sur un total d’environ 100 000, ont lancé un appel afin de demander aux instances directrices de toutes les universités italiennes de boycotter les relations avec les universités israéliennes « jusqu’à ce que le respect du droit international et humanitaire soit rétabli », a rapporté la presse italienne.
Leur lettre a été envoyée à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et au ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, lui demandant de se mobiliser pour réclamer la fin immédiate des opérations militaires et une fourniture d’aide et de protection des Nations unies à l’ensemble de la population palestinienne.
Dans leur missive, ils condamnent les frappes à Gaza, utilisant les mots « crimes de guerre » et « génocide », et les décrivant comme « une punition collective contre une population sans défense et emprisonnée ». Ils jugent que celles-ci surviennent après « les actions brutales commises par le Hamas » le 7 octobre, une brutalité justifiée par « l’oppression inhumaine et colonialiste et le système d’apartheid » qui seraient en place selon eux depuis la naissance d’Israël.
Peu avant, 150 enseignants de l’Université de Bologne avaient signé un appel similaire, ce à quoi le recteur avait répondu : « Ce n’est pas à nous de prendre telle ou telle position. »
Ces deux appels représentent ainsi un désaveu de la position prise par la Conférence des recteurs il y a plusieurs semaines, avec la condamnation de « toute forme de guerre » et la demande faite aux universités d’afficher des drapeaux de la paix.
La semaine dernière, des étudiants de Naples ont eux occupé leur université pour exiger un cessez-le-feu entre l’Etat d’Israël et le groupe terroriste du Hamas et la fin de la coopération entre leur université et les institutions israéliennes.
L’Université de Padoue a, pour sa part, adopté une « motion pour la paix » au ton très différent de ces initiatives. Elle condamne ainsi fermement « les atrocités commises par l’organisation terroriste du Hamas » et exprime en même temps « son inquiétude et sa perplexité face à l’évolution dramatique de la situation dans la bande de Gaza où l’intervention de l’armée israélienne, frappant également des cibles non militaires, impose des pertes humaines et des désagréments inacceptables à la population palestinienne ».
Elle se dit « profondément convaincue que seule la suspension immédiate des opérations militaires permettra d’affronter la complexité du conflit en cours et de promouvoir des solutions pacifiques fondées sur les droits de l’homme internationalement reconnus » et exprime « sa proximité et sa solidarité à l’égard de toutes les populations touchées » et s’engage à collaborer à des initiatives visant à « accueillir et soutenir les communautés universitaires des zones touchées ».