KamaTech et iAngels lancent le premier fonds de capital-risque pour les haredim
12 Angels VC investira 5M$ dans 30 start-ups ultra-orthodoxes sur 3 ans
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

KamaTech, un accélérateur destiné aux start-ups ultra-orthodoxes d’Israël, et le réseau d’investissement israélien iAngels ont lancé le premier fonds de capital risque destiné exclusivement aux entrepreneurs haredim de Tel Aviv mercredi dernier.
Dans les trois prochaines années, le fonds, intitulé 12 Angels, investira cinq millions de dollars dans une trentaine d’entreprises portant sur la technologie pédagogique, le commerce électronique, l’intelligence artificielle, la cyber-sécurité et les technologies financières.
L’initiative aidera les entrepreneurs à établir leur affaire sur la scène des start-ups ultra-orthodoxes qui croit rapidement, a déclaré Moshe Friedman, PDG et cofondateur de KamaTech.
« Pour la première fois, des investisseurs, pas des philanthropes, placent leur confiance dans le talent et l’engagement des entrepreneurs haredi », a déclaré Friedman.
KamaTech a été fondé en 2013 pour être un accélérateur dédié aux entrepreneurs haredim. L’organisation aide les membres de la communauté qui ont une bonne idée commerciale mais peu de compétences techniques ou entrepreneuriales.
Les bénéfices pour les participants comprennent des mentors personnels, issus de l’industrie high-tech israélienne, des aides de cabinets juridiques ou d’experts-comptables sur la propriété intellectuelle, le financement et d’autres sujets, une équipe de développement de projet gratuite, et de l’aide pour l’embauche, le financement et la présentation.
iAngels, l’un des réseaux d’investissement leader en Israël, a été fondé il y a trois ans, et emploie à présent 20 personnes. Il a levé 50 millions de dollars et a investi dans plus de 60 start-ups, selon Mor Assia, qui a cofondé iAngels avec Shelly Hod Moyal.
iAngels et KamaTech ont commencé à discuter pour travailler ensemble il y a plusieurs mois, a déclaré Assia.
« Nous avons compris qu’ils cherchaient une solution logicielle pour les aider à construire leurs entreprises », a-t-elle déclaré. Elle voit les efforts comme une valeur ajoutée à la communauté haredi et à Israël en général.
Friedman, 37 ans, vient d’une famille ultra-orthodoxe de Jérusalem et est l’arrière petit-fils d’un grand rabbin de Jérusalem. Il a étudié dans des yeshiva pendant son enfance, mais a ensuite décidé d’intégrer le monde des start-ups quand il avait 31 ans. Il a rapidement réalisé qu’il existait un besoin pour une meilleure intégration des ultra-orthodoxes sur la scène high-tech israélienne.
« Il n’y avait pas de start-up haredi florissante ou de modèle, a-t-il déclaré. Des milliers de personnes voulaient construire des entreprises mais n’en avaient pas l’opportunité parce qu’elles étaient en dehors de l’écosystème. »
Il a lancé KamaTech pour répondre à ce besoin. L’accélérateur n’avait trouvé que cinq start-ups haredi à son lancement, a dit Friedman. Il y en a maintenant plus de 500, a-t-il ajouté.

Chedva Kleinhandler a déclaré que les conseils qu’elle avait reçus de KamaTech étaient inestimables pour la construction de sa start-up, Lean On. La compagnie gère une application de mentorat pour les femmes et d’autres groupes minoritaires.
Kleinhandler est née à Brooklyn et a été élevée dans la communauté ultra-orthodoxe israélienne de Bnei Brak. Après la naissance de son fils à 20 ans, elle a commencé un blog sur des sujets de styles de vie et de design tout en travaillant comme traductrice. Elle a lancé Lean On en 2015, quand son blog a pris fun, et a alors été présentée à Friedman et KamaTech par des amis.
« Le mentorat a changé énormément de choses pour moi, en venant d’un autre environnement, a déclaré Kleinhandler. Ils sont là pour nous et ils nous soutiennent, nous apprennent les processus des investisseurs providentiels et du capital risque et comment naviguer dans cet écosystème. »
Beaucoup des start-ups liées à KamaTech sont situées à Jérusalem, Bnei Brak et Beit Shemesh, a déclaré Friedman mercredi. Le lancement de 12 Angels était organisé en partie par l’association Israël Project, et le grand rabbin de Tel Aviv-Yafo, Yisrael Meir Lau, était présent. Il a été organisé dans une soucca sur le chic boulevard Rothschild de Tel Aviv.
Selon Friedman, le secteur des start-ups haredi connait une croissance rapide, en partie due à la pression économique. « Les gens doivent vivre, construire des maisons, et la population haredi est très pauvre », a-t-il déclaré.
A présent que l’intérêt et la dynamique sont là, la prochaine étape est le financement, a-t-il déclaré. Il a souligné avoir le soutien des rabbins de la communauté, qui considère qu’aider les gens à trouver du travail et à être indépendant financièrement est une mitzvah.
Les start-ups ne se concentrent pas uniquement sur la niche ultra-orthodoxe, a-t-il déclaré, mais sont en concurrence avec un plus large marché.
« Ils apportent un esprit frais, une perspective nouvelle, une pensée différente. L’innovation vient de la diversité », a déclaré Friedman.