Katz : Barghouthi aurait dû être exécuté
Le ministre du Likud affirme que c’est “la seule solution” à la grève de la faim massive des prisonniers sécuritaires palestiniens
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Yisrael Katz, le ministre des Transports et des Renseignements, a déclaré mardi que le terroriste palestinien condamné Marwan Barghouthi aurait dû être condamné à mort et non à perpétuité. Barghouthi mène actuellement un mouvement massif de grève de la faim pour améliorer les conditions de détention.
Rallumant un ancien débat sur les peines des terroristes palestiniens, Katz a écrit sur Twitter lundi soir que mettre en place la peine de mort aurait empêché la grève de la faim menée par Barghouthi.
« Quand un méprisable meurtrier comme Barghouthi proteste en prison pour demander de meilleures conditions [de détention], alors que les proches de ceux qu’il a tués souffrent toujours, il n’y a qu’une seule solution : la peine de mort pour les terroristes », a écrit Katz.
Mardi, sur la radio 103.fm, Katz a déclaré que la loi actuelle permettait l’application de la peine de mort aux terroristes, mais que les procureurs ne requéraient jamais cette peine.
Lundi, environ 1 100 prisonniers ont répondu à l’appel à la grève de la faim lancée par Barghouthi, l’ancien chef du Tanzim, la branche armée du Fatah, et le fondateur des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, un autre groupe terroriste du parti. Il a été condamné pour cinq chefs d’accusation de meurtre et une tentative de meurtre, et son implication dans quatre autres attentats terroristes. Il a été condamné à cinq peines de prison à perpétuité pour les meurtres et 40 ans pour la tentative de meurtre.
Israël a agi rapidement pour réprimer le mouvement en transférant Barghouthi dans une autre prison, où il a été placé à l’isolement.
« C’est une situation inacceptable, a déclaré Katz. Barghouthi aurait évidemment dû être condamné à mort, mais au lieu d’avoir ce qu’il mérite, il proteste pour [obtenir] de meilleures conditions [de détention]. »
Même si la peine capitale est légale en Israël, elle n’a été appliquée qu’une seule fois, en 1962, quand l’officier nazi Adolf Eichmann a été condamné à mort pour son rôle dans l’orchestration de l’Holocauste.
En 2015, la Knesset avait rejeté une proposition de loi du parti Yisrael Beytenu, qui aurait permis aux juges de condamner un terroriste à mort. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait ordonné aux députés de son parti, le Likud, de s’opposer à la législation, disant qu’elle nécessitait un examen juridique supplémentaire.
Elle avait été rejetée en première lecture.

La mesure, proposée par Sharon Gal, qui était alors député de Yisrael Beytenu, aurait facilité la condamnation à mort des individus jugés coupables de meurtres avec des motifs nationalistes.
La législation était soutenue par plusieurs députés du Likud, mais Yehuda Weinstein, qui était alors procureur général, avait indiqué qu’il bloquerait la proposition.
Le projet de loi sur la peine de mort était l’une des grandes promesses électorales d’Avigdor Liberman, à présent ministre de la Défense, pendant la campagne de 2015, mais il a abandonné cette réforme pendant les négociations qui ont permis l’entrée de son parti, Yisrael Beytenu, dans la coalition en mai 2015.
Un porte-parole de Katz a refusé de dire si le ministre chercherait à représenter la législation.