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Opinion

Ken Livingstone, utiliser Hitler pour diaboliser Israël

En entretenant la notion obscène qu’Hitler était sioniste, l’ancien maire de Londres espère convaincre les Anglais que ceux qui exècrent à juste raison les nazis devraient de la même manière être exécrés et s’opposer à Israël

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

L'ancien maire de Londres, Ken Livingtsone, et Naz Shah à Bradford, en avril 2015, avant son élection en tant que députée du Parti travailliste. (Crédit : Wikimedia Commons, goodadvice.com, CC BY-SA 4.0)
L'ancien maire de Londres, Ken Livingtsone, et Naz Shah à Bradford, en avril 2015, avant son élection en tant que députée du Parti travailliste. (Crédit : Wikimedia Commons, goodadvice.com, CC BY-SA 4.0)

Ken Livingstone, l’ancien maire de Londres dont la liste de critiques d’Israël et de déclarations antisémites est méprisable, a soigneusement choisi sa dernière agression. Défendant une députée du Parti travailliste, Naz Shah, qui a été suspendue du parti pour avoir appelé à « relocaliser » Israël aux Etats-Unis – en d’autres termes, à démanteler le seul Etat juif du monde, Livingstone a inséré mercredi Hitler, les nazis et le sionisme dans le débat montant en affirmant que « avant de devenir fou et de finir par tuer six millions de juifs », Hitler avait « soutenu le sionisme ».

Le contenu et les retombées de la tentative de Livingstone de réécrire l’histoire ont dominé les médias britanniques pendant toute la journée de jeudi, ont fait les Unes de beaucoup de quotidiens britanniques vendredi, et continuent à résonner, instillant le mensonge dans des dizaines de millions d’esprits.

Son révisionnisme obscène a été succinctement corrigé par les historiens Andrew Roberts et Roger Moorhouse.

Roberts a écrit : « L’idée qu’Hitler ait jamais voulu un Etat juif pleinement réussi et fonctionnel en Palestine, le rêve des sionistes, est absurde ; comme le sait sans aucun doute M. Livingstone. La seule raison pour laquelle Ken Livingstone convoque le Führer dans son interview est pour être aussi vicieux et odieux qu’il peut possiblement l’être à tout Juif l’écoutant, plutôt que de marquer sincèrement un point historique valide sur les politiques de migration du troisième Reich dans les années 1930. »

Mais cette réfutation catégorique d’historiens éminents n’a pas pris la place centrale de l’histoire en cours. Parmi tous le chaos et les annonces à la minute près des déclarations de Livingstone, le scandale qu’elles ont causé, sa suspension du parti, et les appels à l’exclure définitivement, le mensonge cynique de Livingstone, sa description immonde et ridicule d’Hitler en figure sioniste, n’a pas été énergiquement défiée par la majorité de la couverture médiatique grand public.

Livingstone doit être plutôt ravi.

En plantant et entretenant la notion qu’Hitler et les sionistes faisaient équipe, qu’Hitler a été par extension un facteur de la mise en place d’Israël, Livingstone sert et avance ses efforts de longue date pour diaboliser Israël, ce qui est le mieux pour l’isoler et l’affaiblir.

Ce que Livingstone voudrait faire croire aux Anglais, c’est qu’une égalité peut être établie entre les nazis, la quintessence même du mal, et les sionistes qu’il hait tant. Tous ceux qui exècrent à juste titre les nazis – Livingstone devait espérer convaincre ces dizaines de millions de spectateurs, auditeurs et lecteurs – devraient de la même manière exécrer et s’opposer aux sionistes et à Israël.

Jeremy Corbyn vient d'être annoncé comme le nouveau leader du parti d'opposition travailliste britannique, à Londres le 12 septembre, 2015. (Crédit : AFP PHOTO / BEN STANSALL)
Jeremy Corbyn vient d’être annoncé comme le nouveau leader du parti d’opposition travailliste britannique, à Londres le 12 septembre, 2015. (Crédit : AFP PHOTO / BEN STANSALL)

Jeremy Corbyn, le chef récemment élu du parti travailliste, qui a succédé à l’incapable Ed Miliband après l’échec des élections générales de l’année dernière, était visiblement mécontent de devoir suspendre Shah mercredi, et réticent à suspendre son allié Livingstone jeudi.

Corbyn, après tout, est aussi un détracteur inlassable d’Israël qui a décrit les représentants du Hamas et du Hezbollah, des organisations terroristes qui tuent des civils, prennent leurs propres populations en otage comme bouclier humain et cherchent ouvertement à détruire Israël, comme ses « amis ».

La victoire de Corbyn à la direction du parti Travailliste était inattendue, et ses positions sur plusieurs sujets cruciaux sont contraires à celles de beaucoup des députés du parti, de ses militants et de ses électeurs.

Mais dans une Grande-Bretagne tourmentée par les divisions sociales, une Grande-Bretagne assaillie par les inégalités économiques, une Grande-Bretagne où beaucoup en ont assez d’un establishment perçu comme arrogant et indifférent, la sagesse populaire pensant que Corbyn, radicalement antisystème, ne pourrait pas devenir Premier ministre semble stupide. Il suffit de regarder les Etats-Unis et Donald Trump.

Le rabbin libéral anglais Danny Rich a rapidement reconnu jeudi ce que Livingstone faisait. « Affirmer qu’Hitler était sioniste n’est pas seulement une grande perversion historique, mais assimile directement le nazisme au sionisme, a écrit Rich. Cela suggère qu’ils partagent des objectifs et des valeurs ; il est coupable par association. Il est difficile de penser à une connexion plus offensante. »

Le député britannique John Mann (Crédit : Autorisation)
Le député britannique John Mann (Crédit : Autorisation)

Mais c’est une connexion qui a été délibérément faite par Livingstone, une connexion qu’il continue à affirmer avec suffisance, pour servir un agenda diabolisant Israël qui est partagé par le dirigeant de son parti.

Peu après le mensonge « Hitler était sioniste » sorti par Livingstone, il a été confronté par un député du Parti travailliste, John Mann, qui dirige une commission parlementaire luttant contre la montée de l’antisémitisme au Royaume-Uni. Furieux et scandalisé, Mann a dit à Livingston qu’il « réécrivait l’histoire », et était un « défenseur nazi » et un « raciste répugnant ».

Plutôt que de rendre hommage à Mann pour avoir restauré l’honneur et l’intégrité du Labour, Corbyn l’a fait punir par le whip du parti, son autorité disciplinaire, et il a été dit à Mann que sa conduite était « totalement inappropriée ».

C’est lamentablement le visage de la direction du parti Travailliste britannique aujourd’hui, de l’opposition de Sa Majesté, d’un probable prochain gouvernement du Royaume-Uni : une direction tâchée par l’antisémitisme, réticente à ne serait-ce que suspendre les coupables, et critique de ceux qui dans ses rangs s’opposent à eux.

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