Kieran Culkin, d’enfant star aux Oscars
Kieran Culkin, qui n'est pas juif, a apporté une "énergie peu commune", "un bon sens du timing et une grande intelligence" sur le plateau de tournage, avait confié Jesse Eisenberg

Après une enfance passée devant les caméras, Kieran Culkin a remporté dimanche l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour sa performance dans « A Real Pain », un long-métrage bouleversant sur la famille et l’amitié, avec en toile de fond la mémoire de la Shoah.
L’acteur de 42 ans, une des stars de la série « Succession », a devancé Youra Borissov (« Anora »), Edward Norton (« Un parfait inconnu »), Guy Pearce (« The Brutalist ») et Jeremy Strong (« The Apprentice »).
« J’ai déjà oublié ce que je voulais dire pour mon discours de 20 secondes. Je n’ai aucune idée de comment je suis arrivé là. J’ai juste joué des rôles toute ma vie. Ça fait simplement partie de ce que je fais », a réagi l’acteur, submergé par l’émotion.
Avant la statuette de meilleur acteur, son interprétation dans le long-métrage de Jesse Eisenberg « A Real Pain » lui avait déjà permis de décrocher un Golden Globe et un Critics Choice Awards.
Ce film met en scène deux cousins juifs, Benji (Kieran Culkin) et Dave (Jesse Eisenberg, aussi auteur et réalisateur) qui partent en voyage organisé en Pologne pour honorer la mémoire de leur grand-mère, survivante de la Shoah.
Depuis sa mort, Benji a perdu ses repères et veut retrouver la complicité qu’il partageait enfant avec David, un jeune papa complètement débordé. Les deux cousins, aux caractères opposés, vont se retrouver dans ce voyage mémoriel, visitant notamment un camp de concentration.

La performance de Kieran Culkin, à la fois subtile et tape-à-l’oeil, est mise au service d’un personnage tantôt sentimental, tantôt explosif.
Dans une interview avec le New York Times, l’acteur américain a qualifié le scénario de « merveilleux ».
« Je voulais juste me présenter, ne pas répéter et ne pas trop y penser car le personnage est spontané et surprenant », a-t-il ajouté.
C’est la sœur de Jesse Eisenberg qui, après avoir lu le scénario, a pensé à Kieran Culkin pour interpréter Benji, a raconté le réalisateur lors d’une interview à USA Today.
Kieran Culkin, qui n’est pas juif, a apporté une « énergie peu commune », « un bon sens du timing et une grande intelligence » sur le plateau de tournage, a confié à l’AFP Jesse Eisenberg lors d’une interview à Paris.
« Succession »
Né le 30 septembre 1982 à New York dans une famille de sept enfants, Kieran Culkin a commencé à jouer la comédie très jeune. Il a notamment eu le rôle du cousin de Kevin, joué par son frère Macaulay, dans le classique de Noël « Maman j’ai raté l’avion ! », en 1990.
L’acteur a ensuite enchaîné les rôles dans des films, à la télévision ou au théâtre. Il a notamment joué dans « Le père de la mariée » (1991) ou encore « Maman, j’ai encore raté l’avion! » (1992).
En 2002, il connaît le succès pour son rôle dans « Igby » avec Claire Danes, Bill Pullman et Susan Sarandon. Sa performance lui vaut même une nomination aux Golden Globes.
Par la suite, l’acteur se produit à Broadway ou sur les planches londoniennes et joue dans deux pièces du dramaturge Kenneth Lonergan. Des expériences qui ont en partie poussé Jesse Eisenberg à le choisir pour « A Real Pain ».
S’ensuit une série de rôles dans divers projets, jusqu’au jour où il est choisi pour prendre les traits de Roman Roy dans la série « Succession », chronique noire et grinçante des querelles intestines d’une richissime famille aux commandes d’un vaste empire médiatique. La série est plébiscitée par le public comme par les critiques.
Kieran Culkin remporte un Emmy, deux Critics Choice Awards et un Golden Globe pour ce rôle.
Après « A Real Pain », l’acteur sera la voix d’un des personnages de « La Ferme des animaux » d’Andy Serkis, l’adaptation du roman éponyme de George Orwell, qui devrait sortir cette année, selon le site IMDb.
Marié et papa de deux enfants, l’acteur a confié au New York Times qu’il jouait la comédie pour vivre et non pas l’inverse.
« C’est agréable. Mais ce qui est réel, c’est moi à la maison avec mes enfants, quand je leur lis des livres et je leur chante des chansons jusqu’à ce qu’ils s’endorment. C’est le but de la vie. Le reste, je le fais pour pouvoir revenir à cela », a-t-il expliqué.