Kushner et Ivanka ont refusé de soutenir Trump après le 7 octobre, selon un nouveau livre
Dans All or Nothing, Michael Wolff révèle que Trump jugeait Miriam Adelson "si ennuyeuse" et qu’il était "obsédé" par Josh Shapiro lors de la campagne de 2024

JTA – Jared Kushner et Ivanka Trump, les personnalités juives les plus influentes de la famille de Donald Trump, ont catégoriquement refusé de lui apporter leur soutien alors qu’il adoptait une position ambiguë après le pogrom meurtrier du groupe terroriste palestinien du Hamas en Israël, le 7 octobre 2023, selon un nouveau livre du journaliste Michael Wolff.
Wolff est connu pour son style littéraire incisif et sa capacité à produire rapidement des récits politiques. Son dernier ouvrage, All or Nothing, paru cette semaine, revient sur la campagne présidentielle victorieuse de Trump en 2024, quelques mois seulement après les événements qu’il relate.
Le livre explore les hauts et les bas de la campagne, depuis le découragement provoqué par l’attaque du 6 janvier jusqu’au triomphe final, en mettant l’accent sur les difficultés judiciaires auxquelles Trump a dû faire face. De nombreuses anecdotes juives y sont rapportées, notamment autour de Boris Epshteyn, influent conseiller juif de l’ancien président.
Voici cinq anecdotes juives à retenir du livre de Wolff :
- L’équipe de Trump a tenté de l’empêcher de se comparer aux victimes des nazis. Après son inculpation pour complot fédéral, Trump a affirmé être persécuté comme l’avaient été les victimes des nazis, une comparaison qui lui a valu de vives critiques de la part de groupes juifs américains. Wolff rapporte que Trump faisait une fixette sur cette idée, et écrit que « toute l’équipe politique, ainsi que des avocats paniqués, tentaient de le dissuader de faire des références aux nazis, mais Trump refusait catégoriquement de céder. »
- Trump n’aurait guère apprécié ses rencontres avec Miriam Adelson, magnat des casinos qui a pris la relève de son défunt mari Sheldon en finançant des candidats républicains. « Elle est tellement ennuyeuse. Elle n’arrête pas de parler », aurait-il confié, selon Wolff, qui précise que Trump la soupçonnait en outre de lui mentir sur son intention de le soutenir financièrement. Pourtant, il a fini par recevoir plus de 100 millions de dollars d’Adelson, qui s’est ensuite retrouvée dans son cercle rapproché lors de son investiture.
- Kushner et Ivanka Trump auraient pris leurs distances avec Donald Trump et sa campagne après sa défaite en 2020, s’installant à Miami et se concentrant, pour Kushner, sur ses affaires. (« C’était une blague récurrente dans l’entourage de Trump de dire que Jared était une entité détenue à 100 % par la Maison des Saoud », écrit Wolff.) La fille et le gendre juif de Trump ont refusé de soutenir Trump ou de signer une déclaration affirmant qu’il n’était pas antisémite après le 7 octobre, lorsque Trump a initialement critiqué les dirigeants israéliens pour ne pas avoir empêché l’attaque contre Israël. (« Trump était contrarié par le fait que l’attaque contre Israël détournait l’attention de sa campagne », écrit Wolff.) « Non, Ivanka et moi ne le ferons pas. Nous n’irons pas mettre notre nom sur quelque chose et nous ne nous mêlerons pas de ce qui ne nous regarde pas », aurait déclaré Kushner, selon Wolff. « Nous n’allons tout simplement pas le faire cette fois-ci. »
- Le gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, a affirmé pendant la campagne que Trump était « obsédé » par lui, alors que Kamala Harris envisageait de le choisir comme colistier pour l’élection présidentielle démocrate. Wolff soutient que cette obsession était bien réelle. « Si mettre Shapiro sur le bulletin de vote assurait la Pennsylvanie à Harris, Trump était convaincu qu’il perdrait l’élection », écrit-il, ajoutant que Trump et son équipe en sont également venus à croire, comme beaucoup d’autres, que Shapiro préférerait briguer la présidence en 2028 plutôt que de quitter son poste et risquer une défaite en tant que vice-président. Au final, Harris a choisi le gouverneur du Minnesota, Tim Walz. Quant à Shapiro, il reste une figure populaire en Pennsylvanie, un État que Trump a remporté avec près de deux points d’écart, comme tous les autres swing states.
- Après la visite triomphale du président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, à l’université Columbia au printemps dernier pour dénoncer le campement d’étudiants pro-palestiniens, il a exhorté Trump à en faire de même. Mais il s’est heurté à un refus catégorique. « Pas d’étudiants, pas d’étudiants ! » aurait répondu Trump, fidèle à sa stratégie politique, écrit Wolff, qui consiste à n’apparaître que devant des publics acquis à sa cause. Depuis son investiture, Trump a signé un décret s’engageant à sévir contre les universités laissant prospérer l’antisémitisme et à expulser les étudiants étrangers soutenant des groupes terroristes.