La BBC licencie une responsable accusée d’antisémitisme et négationnisme
L'ex-coordinatrice principale à la radio BBC Three, Dawn Las Quevas-Allen, relaie des théories du complot antisémites et le déni de la Shoah depuis plusieurs années sur Facebook

La BBC a annoncé lundi qu’elle avait licencié une responsable qui avait fait l’objet d’un examen minutieux pour avoir partagé publiquement une pléthore de messages antisémites sur Facebook.
« La personne concernée n’est plus employée par la BBC », a déclaré un porte-parole de la chaîne britannique au Telegraph.
Dawn Queva, qui utilise Facebook sous le nom de Dawn Las Quevas-Allen, était la coordinatrice principale des programmes et chargée de la planification de la diffusion sur BBC Three.
La réponse de la BBC, suite à l’information publiée jeudi par Deadline n’épiloguait pas sur le cas de Queva, mais a rappelé que la radio « ne tolère aucune forme d’antisémitisme, d’islamophobie ou d’une quelconque forme d’abus. Nous prenons ces accusations au sérieux et prendrons les mesures disciplinaires appropriées si nécessaire ».
Cela fait maintenant plusieurs années que Queva promeut des théories du complot antisémites et négationnistes sur Facebook. Dès 2014, elle parlait d’Israël comme d’« IsraHELL », des Juifs ashkénazes comme des « AshkeNazis » et de la Shoah comme de « la Shoah supposée du faux peuple juif en Europe ». Dans cette même publication de 2014, elle qualifiait son futur employeur, la BBC, de ramassis de crétins fanatiques de la radio (« Bigoted Broadcasting Cretins »).
Elle a continué à publier des contenus anti-juif à la faveur de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, qualifiant les Juifs israéliens d’imposteurs dans l’État d’Israël. Le 13 janvier, elle a écrit : « Les JuIFS sont des convertis khazars d’Europe subcontinentale du VIIe siècle, pour la plupart descendants des Ukrainiens ». Il s’agit là d’un discours antisémite répandu selon lequel les Juifs ashkénazes ne descendraient pas des Israélites, mais d’une peuplade turque connue sous le nom de Khazars, qui, selon une théorie que rien n’accrédite, se serait convertie au judaïsme.
Dans une autre publication du 13 janvier, Queva a explicitement nié la Shoah, écrivant que « les nomades, parasites et voleurs juifs nous rabattent les oreilles avec leurs 6 millions de morts, dont ils n’ont pas la preuve, en faisant obligeamment l’impasse sur les dizaines de millions de Russes également morts lors de la Seconde Guerre mondiale ».
Le 26 janvier, elle a qualifié les Juifs de « parasites de l’apartheid nazi », et encore jeudi soir, elle publiait une vidéo affirmant que c’est en fait Israël qui a manigancé la guerre dont il porte l’entière responsabilité.
La guerre d’Israël contre le Hamas a éclaté le 7 octobre dernier, lorsque des milliers de terroristes ont traversé la frontière de Gaza pour envahir des communautés israéliennes et y tuer près de 1 200 personnes, essentiellement des civils qui se trouvaient chez eux et les festivaliers d’une rave en plein air, sans oublier les 253 personnes prises en otage et conduites à Gaza.
Israël a réagi en se jurant d’éliminer l’organisation terroriste et de libérer les otages, en lançant une offensive à grande échelle à Gaza qui, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, aurait fait plus de 27 000 victimes.
Ces chiffres, qui ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante, pourraient comprendre des civils et membres du Hamas tués à Gaza, par exemple par des tirs ou roquettes égarés des organisations terroristes. L’armée israélienne affirme avoir tué près de 10 000 hommes armés à Gaza, en plus du millier de terroristes abattus en territoire israélien le 7 octobre.
Les publications de Queva ont souvent été supprimées ou assorties de limitations d’accès par Facebook par le passé, jusqu’au mois dernier, lorsque l’activité de son groupe Facebook a été limitée en raison de harcèlement et de discours de haine. Elle a qualifié cette action contre son compte de « restrictions anti-black klu klux klan blanc/sioniste ».
La radio a pour sa part été critiquée pour son empressement à rapporter des affirmations non vérifiées – et réfutées par la suite – selon lesquelles une frappe aérienne israélienne était responsable d’une explosion meurtrière à l’hôpital al-Ahli de Gaza, le 17 octobre. Elle avait par la suite également présenté ses excuses, expliquant avoir été trop rapide pour attribuer les torts.
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Enfin, début janvier, la BBC a de nouveau présenté des excuses pour un reportage diffusé en décembre dans lequel elle accusait l’armée israélienne d’exécuter des Palestiniens dans la bande de Gaza.