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La championne olympique juive de lutte Amit Elor condamne l’antisémitisme

Après avoir évité le sujet avant les JO de Paris, Amit Elor publie une vidéo dans laquelle, arborant le pin's jaune des otages, elle dit "mes grands-parents ont gagné. J'ai gagné"

Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Amit Elor, médaillé d'or olympique américain en lutte, s'exprimant contre l'antisémitisme en portant un insigne jaune des otages, le 9 août 2024. (Crédit : Capture d'écran vidéo)
Amit Elor, médaillé d'or olympique américain en lutte, s'exprimant contre l'antisémitisme en portant un insigne jaune des otages, le 9 août 2024. (Crédit : Capture d'écran vidéo)

JTA – La médaillée d’or olympique de lutte des États-Unis, Amit Elor, s’est exprimée contre l’antisémitisme jeudi, après s’être largement abstenue d’évoquer son identité juive avant les Jeux de Paris.

« Il y a 80 ans, mes grands-parents ont survécu à la Shoah, mais l’antisémitisme est toujours autour de nous », a déclaré Elor dans une vidéo publiée sur Instagram et TikTok. La vidéo comprend un commentaire dirigé à son encontre disant « ta place est dans la chambre à gaz » avec un triangle rouge inversé, un symbole pro-Hamas, posté par un compte présentant exclusivement des messages anti-Israël.

Le triangle rouge inversé est lié au groupe terroriste palestinien du Hamas, qui l’a utilisé dans des vidéos de propagande produites par son aile armée, les Brigades Ezzedine al-Qassam, pour désigner des cibles israéliennes. Il a depuis été adopté par les manifestants anti-Israël.

« Mes grands-parents ont gagné. J’ai gagné », a déclaré Elor en brandissant sa médaille d’or, le visage encore meurtri par ses combats olympiques.

« L’humanité gagnera. Plus jamais », a-t-elle ajouté.

Dans la vidéo, Elor porte un pin’s jaune, symbole de soutien aux otages israéliens enlevés lors du pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël par le Hamas, et emmenés de force à Gaza. Les deux grands-pères d’Elor se sont installés en Israël après avoir survécu à la Shoah, et elle est née de parents israéliens aux États-Unis.

Elor publie fréquemment sur les réseaux sociaux, où elle a plus de 200 000 abonnés sur Instagram, mais elle s’était abstenue de publier des messages sur les questions juives et Israël à l’approche des Jeux.

Après le 7 octobre, elle a publié quelques messages apolitiques destinés à transmettre l’espoir et la force après l’assaut barbare et sadique du Hamas. Elle a reçu des « messages horribles et effrayants » en réponse, dont des menaces de mort, a-t-elle déclaré à la Jewish Telegraphic Agency avant les Jeux.

D’autres posts apolitiques, comme dire « Joyeux Hanoukka » ou écrire son nom en hébreu, ont également attiré des remarques racistes, a-t-elle dit, ce qui l’a incitée à éviter le sujet.

« Il est important pour moi d’être fidèle à moi-même. Je veux être vraie », a déclaré Amit. « Tout en moi veut s’exprimer et dire ce que je pense de la situation, mais il y a des choses que j’évite complètement – surtout après 1972 à Munich, ce qui est arrivé aux athlètes israéliens. Ce ne serait tout simplement pas judicieux pour moi en ce moment. »

À LIRE : JO : Entre tragédie familiale et antisémitisme en ligne, la lutteuse Amit Elor vise l’or

Outre l’antisémitisme, Elor a dû faire face à une tragédie personnelle sur le chemin des Jeux olympiques. Son frère aîné, Oshry, a été assassiné en 2018, et son père, Yaïr, est décédé subitement en 2022.

Elor s’est imposée comme l’une des athlètes américaines les plus dominantes aux Jeux de Paris, remportant la lutte libre dans la catégorie des 68 kilogrammes, devenant ainsi la plus jeune médaillée d’or olympique américaine de l’histoire et prolongeant cinq ans sans avoir perdu un seul match de lutte.

Sa victoire a été célébrée dans les médias israéliens et, après avoir remporté la médaille d’or, elle a été photographiée tenant un ruban jaune pour les otages. Les athlètes n’ont pas été autorisés à porter en réalité les pin’s à Paris, conformément à une interdiction générale d’affichage politique.

Elle est la première lutteuse américaine s’identifiant comme juive à remporter les Jeux olympiques depuis Henry Wittenberg en 1948.

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