La CIJ examinera en avril la requête du Nicaragua contre l’Allemagne, accusée de faciliter un « génocide » à Gaza
La Cour internationale de Justice, basée à La Haye, tiendra des audiences les 8 et 9 avril pour que les deux pays puissent présenter leurs arguments
La plus haute juridiction de l’ONU, la CIJ, va entendre en avril les arguments de Managua et de Berlin suite à une requête du Nicaragua accusant l’Allemagne de faciliter un « génocide » dans la bande de Gaza en soutenant Israël.
La Cour internationale de Justice (CIJ), basée à La Haye, tiendra des audiences les 8 et 9 avril pour que les deux pays puissent présenter leurs arguments, a-t-elle annoncé dans un communiqué.
Le Nicaragua a déposé début mars une requête contre l’Allemagne devant la CIJ emboîtant le pas à l’Afrique du Sud qui avait déjà saisi l’institution en décembre en arguant que les opérations d’Israël à Gaza s’apparentaient à une violation de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
Pour Managua, l’Allemagne, en fournissant un appui politique, financier et militaire à Israël et en cessant de financer l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, « facilite ce génocide et, en tout état de cause, a manqué à son obligation de faire tout son possible pour l’empêcher ».
Selon la Cour, les audiences seront consacrées à la demande de « mesures provisoires » demandées par le Nicaragua avant que l’affaire ne soit étudiée en profondeur par les juges ».
Cette requête fait suite à la déclaration de la CIJ du 26 janvier selon laquelle Israël doit tout faire pour prévenir les actes de génocide.
Cette décision provisoire a été rendue alors que le tribunal s’apprête à examiner dans son intégralité la requête de l’Afrique du Sud rejetée par Israël comme « grossièrement déformée ».
Après qu’Israël a accusé des employés de l’UNRWA d’implication dans l’attaque du 7 octobre, une dizaine de pays, dont d’importants donateurs comme les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède ont annoncé suspendre leur financement à l’agence.
La guerre entre Israël et le Hamas a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent de commandos du Hamas infiltrés de la bande de Gaza dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1 160 personnes, en majorité des civils tués ce jour-là, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas et son offensive terrestre et aérienne a fait des milliers de morts à Gaza.
Selon l’ONU, 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine dans le territoire, en particulier dans le nord où les destructions, les combats et les pillages rendent presque impossible l’acheminement de l’aide humanitaire.