La comédie musicale « We Will Rock You », inspirée de Queen, ambiance Tel Aviv
Boudé par la critique mais applaudi par les fans du monde entier, le spectacle conçu par Ben Elton avec les titres phares de Queen raconte une histoire dystopique
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
La première représentation de « We Will Rock You », la comédie musicale inspirée de Queen, a eu lieu mercredi soir à l’opéra de Tel Aviv, en prélude à une tournée de deux semaines. La critique a souvent eu la dent dure avec ce conte dystopique mais l’opéra était comble et le public israélien a adoré chaque minute de ces deux heures de spectacle.
La comédie musicale est inspirée du livret de Ben Elton et des chansons du célébrissime groupe de rock britannique dont l’histoire a souvent été racontée, en dernier lieu par le biopic de 2018 « Bohemian Rhapsody », avec Rami Malek dans le rôle du chanteur vedette, Freddie Mercury.
Ce spectacle n’a rien à voir.
C’est une sorte de conte sur la vie d’un groupe de bohémiens – un des nombreux mots clés chers à « Queen » qui émaille les dialogues – en lutte pour retrouver leur liberté de penser, s’habiller et écouter la musique qu’ils aiment dans un monde futuriste dirigé par KQ – Killer Queen – et ses hommes de main.
Les deux personnages principaux sont Galileo Figaro et Scaramouche – vous y êtes ? — l’homme et la femme qui échappent aux griffes de KQ et trouvent la bande de rebelles bohèmes.
Le groupe se cache dans le Heartbreak Hotel, pour y chanter « Crazy Little Thing Called Love », l’ode de Freddy Mercury à Elvis Presley, avant que l’enfer ne se déchaîne et que Galileo et Scaramouche ne doivent à nouveau prendre la fuite.
Les acteurs chantent et dansent beaucoup, reprenant de grands succès – « Radio Gaga », « Somebody to Love », « Killer Queen », « Under Pressure », « Who Wants to Live Forever », « Fat Bottomed Girls », « Don’t Stop Me Now », « Another One the Dust » – et bien d’autres titres emblématiques de Queen.
Les dialogues et l’histoire sont un peu difficiles à suivre et pas toujours très engageants, mais les chansons de Queen sauvent l’ensemble. L’interprétation est efficace, particulièrement celle de Nicolette Luisa (Scaramouche), Stuart Brown (Galileo) et Danelle Cronj (Oz), l’une des bohémiennes les plus importantes, qui tous n’ont rien à envier à l’impressionnante palette vocale du regretté Mercury.
Les adolescents seront peut-être plus sensibles à cette histoire futuriste. Les deux adolescents qui se sont joints à l’auteur de cet article pour la Première ont fait remarquer que l’histoire leur parlait.
Elton dit avoir été inspiré par « The Matrix ». Ceci explique cela.
Tout le public de l’Opéra de Tel Aviv, principalement composé de spectateurs plus âgés, s’est montré extrêmement enthousiaste, applaudissant et chantant à la demande, levant le poing et la lumière de leur portable au moment de « We Will Rock You », à la fin de la représentation.
Le public a paru sensible aux touches d’humour, comme cette référence à Elvis – « Pelvis » -, l’utilisation gratuite de jurons ou la référence à « Tel Aviv » ou « Ofra Haza ».
Depuis sa Première mondiale au Dominion Theatre, dans le West End de Londres, en mai 2002, le spectacle a tout autant été boudé par la critique qu’encensé par le public, et ce pendant plus de 12 ans, jusqu’en mai 2014.
Il est revenu à l’été 2023 au London Coliseum, avant de partir en tournée la semaine dernière et d’arriver à Tel Aviv.
L’idée d’une comédie musicale inspirée des chansons de Queen était en préparation depuis le milieu des années 1990, mais c’est Elton, comique et écrivain, qui a parlé avec les membres du groupe Brian May et Roger Taylor de cette histoire infusée des titres les plus emblématiques du groupe.
Brian May est à plusieurs reprises monté sur scène à Londres, après le rappel, pour interpréter « Bohemian Rhapsody », véritable pièce de résistance de cette comédie musicale à la gloire de Queen.
Mais pas à Tel Aviv. Du moins, pas encore.
« We Will Rock You », jusqu’au 14 septembre, à l’Opéra d’Israël.