La dirigeante de l’AIPAC condamne Trump et les délégués pour avoir insulté Obama
Lillian Pinkus publie une réprimande après les applaudissements du public de la conférence aux attaques contre le président

WASHINGTON – Le matin suivant le discours prononcé par le favori républicain à la présidentielle, Donald Trump, à la conférence politique annuelle de l’AIPAC, qui a été largement applaudi, la direction du lobby pro-Israël est montée sur scène pour condamner les délégués pour leur soutien à ce qu’elle a décrit comme son « attaque ad hominem » contre le président Barack Obama.
Les responsables laïcs et professionnels de l’AIPAC se sont tenus en rang devant les délégués pendant la fermeture de la session plénière de mardi matin, pendant que la présidente de l’AIPAC lisait un communiqué qui condamnait la réponse des délégués aux critiques d’Obama par Trump.
« Hier soir, quelque chose qui a le potentiel pour nous diviser est arrivée », a déclaré Pinkus aux délégués, soulignant qu’elle s’exprimait au nom de la direction de l’AIPAC, de son équipe professionnelle et de son conseil des directeurs.
« Nous déclarons sans équivoque que nous n’approuvons pas les attaques ad hominem et que nous nous offensons de ceux qui se sont élevés contre le président des Etats-Unis d’Amérique depuis notre scène », a-t-elle ajouté avec émotion d’une voix tremblante.
Le public a répondu par des applaudissements et des standing ovation, alors que les dirigeants de l’AIPAC se tenaient sur la scène, démontrant leur solidarité avec les morts de Pinkus.
Lundi soir, beaucoup des 18 000 délégués avaient applaudi avec enthousiasme quand Trump avait dit que « le président Obama est dans sa dernière année – yeah ! »
« Il pourrait être la pire chose qui soit jamais arrivée à Israël », avait-il continué.
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Un tel langage, a souligné Pinkus, ne reflète pas le message de l’AIPAC – ni sa base.
« Bien que nous puissions avoir des différends politiques, nous respectons profondément le mandat de président des Etats-Unis et notre président, Barack Obama, a continué Pinkus, qui a commencé son mandat en début de semaine.
« Il y a des personnes dans notre famille de l’AIPAC qui ont été profondément blessées hier soir », a continué Pinkus, la voix toujours tremblante. « Et pour cela, nous sommes profondément désolés. Nous sommes déçus que tant de personnes aient applaudi un sentiment que nous n’approuvons pas. »
« Laissez-nous refermer cette conférence en reconnaissant que quand nous disons ‘venez ensemble’, nous avons encore beaucoup à apprendre et nous avons encore beaucoup de travail à faire, parce qu’élargir la base du mouvement américain pro-Israël est essentiel, et l’unité est notre force, a-t-elle déclaré. Laissez-nous prendre ce moment pour nous promettre l’un à l’autre que pendant cette saison clivante et tendue politiquement, nous n’autoriserons pas ceux qui souhaitent diviser le mouvement par la gauche ou par la droite à réussir à le faire. »
Pour Pinkus, l’acrimonie évidente dans la session plénière de lundi n’était pas simplement embarrassante, elle a également contré le message initial de sa présidence.

Une semaine avant de commencer son mandat, la résidente de Dallas avait déclaré au Texas Jewish post qu’elle pensait que l’AIPAC devait « augmenter le nombre de personnes qui sont impliquées dans l’AIPAC et nous devons augmenter le nombre de personnes qui sont impliquées dans les politiques pro-Israël. »
Pendant l’entretien, elle avait prévenu que « notre environnement politique aujourd’hui est peut-être plus polarisé et plus clivant qu’à aucun autre moment de l’histoire récente. »
« Travailler de manière bipartisane devient difficile dans cet environnement », avait-elle ajouté.
L’AIPAC a fait face à un examen minutieux après avoir invité le controversé Trump à sa conférence politique annuelle, mais la direction de l’organisation a déclaré qu’au nom de l’égalité, tous les candidats avaient reçu des invitations.
Alors que certains délégués ont protesté contre le discours du magnat de l’immobilier en quittant la plénière du soir, d’autres ont applaudi son message agressif, dans lequel il a attaqué à plusieurs reprises l’administration – et sa rivale démocrate Hillary Clinton – pour l’accord nucléaire avec l’Iran et leur position sur les relations israélo-palestiniennes.