La firme d’extraction de phosphate ICL Rotem frappe encore dans le Néguev
Les enquêtes initiales des liquides toxiques qui s'écoulent indiquent que de la pluie s'est mélangée à des tas de phosphogypse, un sous-produit radioactif utilisé dans la production d'engrais
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Une société d’extraction de phosphate dans le désert du Néguev, dont le bilan environnemental est médiocre, s’est retrouvée jeudi dans la tourmente après la découverte d’une eau de couleur verte s’écoulant de tas de phosphogypse, un sous-produit radioactif de l’industrie minière.
Le ministère de l’Environnement a déclaré qu’une enquête initiale indiquait que des pluies récentes s’étaient mélangées à du phosphogypse sec sur le site d’ICL Rotem – anciennement Rotem Amfert Negev Ltd.
L’eau s’écoulait vers les mines de phosphate de la société et s’éloignait du ruisseau Ashalim, a indiqué le ministère, ajoutant qu’il supervisait les efforts de pompage du liquide.
Les autorités ont déclaré qu’elles prenaient ce cas de pollution au sérieux et qu’elles feraient usage de leurs pouvoirs d’exécution, si nécessaire, après un examen approfondi.
L’entreprise exploite des roches phosphatées provenant de gisements de phosphate pour fabriquer des engrais.
En juin 2017, une paroi de l’étang d’évaporation de l’usine s’est effondrée, envoyant entre 100 000 et 250 000 mètres cubes ou plus d’eaux usées hautement toxiques se déverser dans le ruisseau Ashalim, tuant la faune et causant des préjudices environnementaux à long-terme.
Il y a deux ans, la société avait accepté de financer le nettoyage d’environ un million de mètre-cubes, selon les estimations, de phosphogypse en échange d’un prolongement de sa concession pendant trois ans. À l’époque, le ministère de l’Environnement avait estimé qu’il faudrait vingt ans et environ 325 millions de shekels pour nettoyer ce qui représente 80 % de tous les déchets industriels dans le pays, et pour régénérer le sol et l’eau pollués par ces infiltrations toxiques.
Un recours collectif intenté contre ICL et Rotem Amfert Negev Ltd. est en cours pour pollution présumée des ruisseaux et sources de Zin et Akrabim, au sud-est du ruisseau d’Ashalim.
Au début de l’année, ICL Rotem a été désignée comme l’entreprise ayant le plus fort impact négatif sur l’environnement dans le 11e classement annuel, couvrant 2021.
Elle a obtenu la première place en raison de violations répétées de la loi et des règlements chaque année, de 2019 à 2021.