La France appelle de nouveau à la protection des civils palestiniens
"La France demande instamment aux parties de mettre en œuvre les demandes du Conseil de sécurité de l'ONU du 20 février", a déclaré la porte-parole du quai d'Orsay
Le gouvernement français a réitéré jeudi son appel au gouvernement israélien à protéger les civils palestiniens, dans un contexte de recrudescence de violences en Cisjordanie.
« La France demande instamment aux parties de mettre en œuvre les demandes du Conseil de sécurité des Nations unies du 20 février dernier, en particulier celles relatives à la cessation de toute violence à l’égard des civils », a déclaré Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
Cette déclaration intervient après un raid anti-terroriste israélien mardi en Cisjordanie qui a fait six victimes palestiniennes, dont l’auteur d’une attaque récente ayant coûté la vie à deux jeunes frères israéliens.
Trois Palestiniens, dont deux combattants du groupe terroriste du Jihad islamique palestinien ont par ailleurs été tués jeudi matin lors d’un échange de tirs avec des forces israéliennes dans le nord de la Cisjordanie.
« Il est d’autant plus urgent de rétablir une perspective politique en faveur d’une solution à deux États (…) pour apporter une paix juste et durable aux Israéliens et aux Palestiniens », a ajouté Legendre.
« La France condamne toutes les violences contre les civils », a rappelé Legendre.
Les tensions entre Israël et les Palestiniens sont vives depuis un an, l’armée israélienne menant des raids quasi quotidiens en Cisjordanie, dans le contexte d’une offensive anti-terroriste après une série d’attentats terroristes palestiniens meurtriers. Ces tensions se sont encore accrues ces dernières semaines, avec un cycle de raids israéliens et d’attaques de représailles palestiniennes, ainsi qu’une recrudescence de la violence de la part d’Israéliens ultra-nationalistes.
Mardi soir Catherine Colonna avait déploré la « dégradation continue ». « La violence engendre la violence et nous avons appelé les uns et les autres à d’autres comportements », avait ajouté la ministre française des Affaires étrangères lors d’une audition devant l’Assemblée nationale.
Catherine Colonna n’a pas directement répondu aux députés l’interpellant sur la possibilité de prendre des sanctions à l’encontre du gouvernement israélien mais elle a rappelé les condamnations récentes de la France relatives notamment aux « violences » commises par les résidents israéliens des implantations à l’encontre de civils palestiniens. « Ne dites pas que nous faisons rien », a également lancé la ministre.
« Le conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une déclaration présidentielle qui appelle à la fin des violences », avait-elle ajouté, soulignant que cela avait « fait l’objet de beaucoup d’efforts » de la France et de ses partenaires en particulier les Etats-Unis.
Elle avait par ailleurs souligné le « contraste saisissant entre les violences quotidiennes qui sont clairement à la hausse et les promesses de ce que les accords d’Abraham devaient apporter ».
Les accords d’Abraham avaient lancé le processus de normalisation entre Israël et plusieurs pays arabes.
Catherine Colonna avait jugé que ces accords, quoique « insuffisants », restaient « utiles parce qu’ils peuvent faire baisser la tension ».
Elle a également répété la position de la France, qui prône le rétablissement d’un « horizon politique en faveur d’une solution à deux États » pour apporter « une paix juste et durable » aux Israéliens et aux Palestiniens.