La marine israélienne frappe pour la première fois un port houthi au Yémen
C'est probablement l'action offensive la plus éloignée à avoir été confirmée, à 1 800 km de distance ; des attaques précédentes avaient été menées par l'armée de l'air
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Pour la première fois, des navires lance-missiles de la marine israélienne ont frappé des infrastructures installées dans le port de Hodeida qui est contrôlé par les Houthis, dans l’ouest du Yémen, a annoncé l’armée dans un communiqué. Les attaques ont eu lieu dans la matinée de mardi.
Il n’y aurait pas eu de victimes.
L’armée israélienne a fait savoir que ces frappes étaient une riposte à de récente attaques au missile balistique et au drone houthis qui ont pris pour cible le territoire de l’État juif. La dernière a eu lieu dans la soirée de lundi.
Ces attaques des navires lance-missiles, mardi, sont probablement l’action offensive la plus éloignée à avoir jamais été confirmée par la marine israélienne. Hodeida se trouve à environ 1 800 kilomètres d’Israël.
Il s’agit de la onzième frappe israélienne ayant visé les Houthis depuis le début du conflit. Les dix précédentes avaient toutes été menées par l’armée de l’air israélienne.
Des responsables militaires avaient précédemment déclaré que les navires de la marine étaient utilisés pour procéder à certaines frappes à la place des avions de combat ou des drones traditionnels, en raison de leur disponibilité constante en mer et parce que les attaques peuvent ainsi être lancées plus discrètement.
Depuis les dernières attaques de l’armée de l’air israélienne au Yémen, le 28 mai, le groupe soutenu par l’Iran a tiré sept missiles balistiques et au moins un drone en direction de l’État juif. Un missile lancé lundi soir est retombé avant d’atteindre le territoire israélien.

Dans son communiqué, Tsahal a déclaré que la frappe de mardi matin « a visé à encore augmenter les dommages causés à l’utilisation militaire du port, qui a été pris pour cible par l’armée israélienne au cours des douze derniers mois et qui continue d’être utilisé à des fins terroristes. »
Le port est utilisé par les Houthis pour « transférer des armes et il constitue un nouvel exemple de l’exploitation cynique des infrastructures civiles par le régime terroriste houthi pour mener à bien ses opérations terroristes », ont ajouté les militaires.
Ces derniers avaient émis, lundi, un avertissement sommant les personnes concernées d’évacuer le port – ainsi que deux ports voisins, Ras Isa et Salif. Ces deux derniers n’ont pas été pris pour cible dans la matinée de mardi.
#عاجل تحذير لكل المتواجدين في الموانئ البحرية التي يسيطر عليها النظام الحوثي الإرهابي
⭕️ميناء رأس عيسى
⭕️ميناء الحديدة
⭕️ميناء الصليف????أمامكم تحذير هام وعاجل????
نظرًا لقيام النظام الحوثي الإرهابي باستخدام الموانئ البحرية لصالح أنشطته الإرهابية نحث جميع المتواجدين في هذه الموانئ… pic.twitter.com/8Yjo0HA4Dt
— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) June 9, 2025
Dans le sillage de cette attaque, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a mis en garde le groupe soutenu par l’Iran, lui demandant de ne pas poursuivre ses frappes à l’encontre d’Israël.
« Nous avons averti l’organisation terroriste houthie que si elle continuait à tirer sur Israël, elle s’exposerait à une réponse puissante et elle serait soumise à un blocus naval et aérien », a indiqué Katz.
« C’est ce que nous avons fait aujourd’hui et c’est ce que nous continuerons à faire à l’avenir », a-t-il ajouté.

Les Houthis, dont le slogan appelle à « la mort à l’Amérique, la mort à Israël [et] à la malédiction sur les Juifs », avaient commencé à attaquer Israël et le trafic maritime plus généralement au mois de novembre 2023, un mois après le massacre perpétré par le Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre.
Ces frappes s’étaient arrêtées lorsqu’un cessez-le-feu avait été conclu entre Israël et le Hamas, au mois de janvier 2025.
À ce stade, ils avaient tiré plus de 40 missiles balistiques et des dizaines de drones d’attaque, en plus de missiles de croisière, sur Israël. L’un d’entre aux avait entraîné la mort d’un civil et fait plusieurs blessés à Tel Aviv, au mois de juillet, provoquant la première frappe israélienne au Yémen.
Depuis le 18 mars, date à laquelle l’armée israélienne a repris son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza, les Houthis au Yémen ont lancé 47 missiles balistiques et au moins onze drones en direction d’Israël. Plusieurs ont raté leur cible.