Israël en guerre - Jour 433

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La Marine va protéger les gisements de gaz contre le Hezbollah et le Hamas

Quatre nouvelles corvettes Sa'ar 6 de construction allemande devraient arriver fin 2019. D'ici là, l'armée va protéger les gisements marins avec les navires existants

Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Une corvette Saar 5 de la marine israélienne défend une plate-forme d'extraction de gaz naturel au large des côtes israéliennes, sur une photographie non datée. (Armée israélienne)
Une corvette Saar 5 de la marine israélienne défend une plate-forme d'extraction de gaz naturel au large des côtes israéliennes, sur une photographie non datée. (Armée israélienne)

La marine israélienne est chargée de défendre les eaux territoriales du pays, une zone qui est deux fois plus vaste que l’État lui-même et qui est de plus en plus peuplée de champs de gaz naturel et de routes maritimes très lucratives, et elle a besoin d’aide.

Pour les ennemis d’Israël, ces sites maritimes sont des « cibles privilégiées », et le groupe terroriste du Hezbollah soutenu par l’Iran au Liban et – dans une moindre mesure – le Hamas à Gaza ont tous les deux la capacité de les menacer, a déclaré lundi un haut responsable de la marine israélienne, parlant sous couvert d’anonymat.

L’officier supérieur a déclaré que la marine opère en supposant que le Hezbollah a accès aux missiles guidés terre-mer, le Yakhont, fabriqués par la Russie, bien qu’il ne dise pas explicitement si les renseignements israéliens indiquent que c’est effectivement le cas.

Un missile Yakhont dans une exposition russe en 1997. (Crédit : JNO/CC BY-SA/Wikimedia Commons)

Selon le responsable, le Hamas est moins en mesure d’acquérir des armes avancées en raison des blocus israélien et égyptien sur la bande de Gaza, mais il aurait néanmoins accès à deux types de missiles terre-mer : les missiles chinois C-802 et C-704.

Les deux groupes terroristes sont également censés développer des capacités navales, y compris des sous-marins autonomes, des drones suicides et des unités de commandos de plongée sous-marine, ont déclaré des responsables israéliens de la marine.

Certaines de ces armes ont déjà été déployées contre Israël lors de combats, par le Hezbollah lors de la Seconde Guerre du Liban en 2006 et par le Hamas lors de la guerre de Gaza en 2014. Le Hezbollah a réussi à endommager gravement l’INS Hanit de la marine avec un missile terre-mer lors du conflit de 2006, et le Hamas a fait appel à une unité de commandos marins dans le cadre d’une attaque côtière audacieuse – quoique finalement inefficace – à la plage de Zikim en 2014.

Une photo tirée d’images prises par les Forces de défense israéliennes montrant une tentative déjouée par des terroristes de Gaza d’infiltrer la base militaire de Zikim. (capture d’écran/IDF)

Pour contrer ces menaces, alors que les champs de gaz et les voies maritimes du pays prennent de plus en plus d’importance, les militaires investissent massivement dans la marine, modernisent les systèmes et l’intègrent mieux dans le reste des forces de défense israéliennes.

Dans les années à venir, une aide supplémentaire sera apportée sous la forme de quatre corvettes Sa’ar 6 ultra-modernes actuellement construites par une entreprise de Kiel, en Allemagne.

Rendu graphique par ordinateur d’une corvette Sa’ar 6, actuellement en construction pour la marine israélienne en Allemagne. (Forces de défense israéliennes)

Les navires de guerre de 300 pieds de long (90 mètres) seront bourrés de matériel de détection très sensible, d’armes offensives et d’intercepteurs de missiles défensifs.

« Nous les utiliserons systématiquement », a dit l’officier supérieur aux journalistes.

Leur mission première sera de protéger les plate-formes d’extraction de gaz naturel situées au large des côtes du pays.

Rendu graphique par ordinateur d’une corvette Sa’ar 6, actuellement en construction pour la marine israélienne en Allemagne. (Armée israélienne)

Depuis qu’un champ important – Noa North – a été découvert pour la première fois au large d’Ashkelon en 2000, Israël s’est orienté davantage vers le gaz naturel, dans l’espoir non seulement d’atteindre l’indépendance énergétique, mais aussi de devenir un exportateur de gaz. Ce désir s’est amplifié avec la découverte du champ gazier Tamar en 2009 et du gisement Leviathan en 2010, respectivement 200 et 400 fois plus important que celui de Noa Nord.

Le projet n’a pas été sans polémiques tant dans le pays qu’à l’étranger. Sur le plan national, les Israéliens ont organisé des manifestations à grande échelle contre l’accord entre le gouvernement et les compagnies d’énergie pour les droits sur les sites, avec des militants et des économistes affirmant que les citoyens moyens ne bénéficieraient pas des retombées de la ressource naturelle.

Des manifestants à Tel Aviv protestent le 5 décembre 2015 contre un plan gouvernemental visant à contourner la réglementation antitrust afin d’approuver un accord gazier controversé avec le géant énergétique américain Noble Energy (Deuxième chaîne)

Sur le plan international, Israël est en conflit avec son voisin du nord, le Liban, sur une zone située au large des côtes des deux pays, connue sous le nom de bloc 9, où l’on suppose que le gaz est situé et que chacun revendique comme étant le sien.

Mercredi dernier, le Liban a lancé un appel d’offres pour l’exploration pétrolière et gazière offshore dans la région, déclenchant une escalade verbale avec Israël, le ministre de la Défense Avigdor Liberman qualifiant cette initiative de « très provocante ».

Israël produit actuellement 60 % de son électricité à partir du gaz naturel, et ce chiffre devrait passer à 75 % d’ici la fin de la décennie.

Tamar, située à 130 kilomètres au large de Haifa, est en activité depuis 2013, alors que l’extraction du Léviathan n’a pas encore commencé.

Le champ gazier de Tamar, à 24 km d’Ashkelon (Crédit: Moshe Shai/Flash90)

En 2012, la publication financière Bloomberg BusinessWeek estimait que les réserves de gaz naturel d’Israël représentaient environ 240 milliards de dollars.

Cette évaluation, conjuguée à la dépendance croissante du pays vis-à-vis des champs gaziers pour l’électricité, a conduit le gouvernement à reconnaître officiellement les sites comme des atouts stratégiques nationaux en 2013.

Cette année-là, le gouvernement a confié officiellement à la marine la responsabilité de défendre les champs gaziers, ce qui a entraîné la réaffectation de sommes importantes au projet.

Essai du nouveau « Dôme de fer maritime » israélien (Crédit : capture d’écran YouTube)

Les corvettes Sa’ar 6 seront équipées à la fois d’une version modifiée du Dôme de fer, connu sous le nom de Naval Iron Dome, et d’un intercepteur de missiles Barak 8.

L’officier supérieur a expliqué que le système « Dôme de fer maritime » répondra principalement à des attaques balistiques plus simples, tandis que le système Barak 8 est destiné à contrer des missiles guidés plus perfectionnés.

« Mais le Sa’ar 6 n’est pas seulement défensif, il est aussi capable d’attaquer à longue distance. Il est redoutable et peut répondre aux attaques », a déclaré l’agent. « Si je devais choisir, je choisirais le nôtre. »

Cependant, cela va prendre un peu de temps avant qu’ils n’arrivent au port de Haïfa, où ils seront basés. Le premier navire sera livré en novembre 2019, le second en juin 2020, le troisième en septembre 2020 et le dernier en février 2021.

Le Sa’ar 6 n’est pas seulement défensif, il est aussi capable d’attaquer à longue distance. Il est redoutable et peut résister aux attaques.

Ce n’est qu’une fois qu’ils arriveront que la marine et les sous-traitants locaux de la défense pourront se mettre au travail et équiper les navires avec la technologie israélienne la plus récente et la plus avancée, a déclaré l’officier. Le processus de mise en service des corvettes Sa’ar 6 devrait prendre plusieurs mois.

En novembre dernier, la marine israélienne a équipé un Sa’ar 5 existant, plus ancien et plus petit que le Sa’ar 6, d’une batterie « Dôme de fer maritime » qui doit servir de dispositif de sécurité provisoire.

En plus de l’achat des quatre corvettes Sa’ar 6 de pointe, le ministère de la Défense a annoncé un accord de 1,5 milliard de shekels (420 millions de dollars) en juillet dernier pour équiper la marine israélienne de systèmes maritimes destinés à protéger les champs de gaz et les couloirs de navigation du pays, comprenant des batteries de défense antimissile, la guerre électronique, des systèmes de navigation, des centres de commandement et de contrôle et du matériel de communication.

L’officier supérieur a indiqué que la marine améliorait également sa base de Haïfa afin de mieux accueillir les corvettes Sa’ar 6, avec notamment la construction d’une nouvelle cale sèche flottante.

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