La mère de Yotam Haïm prêche l’unité dans la tragédie
Iris Haïm rappelle que "nous sommes tous responsables de la situation si nous voulons continuer à vivre ensemble"
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Iris Haïm, dont le fils Yotam a été tué par erreur en décembre par l’armée israélienne alors qu’il tentait d’échapper à la captivité à Gaza, a souligné jeudi l’importance de l’unité nationale et de la responsabilité mutuelle, en expliquant ses propos largement relayés selon lesquels elle n’éprouvait aucune colère à l’égard des soldats qui avaient tué son fils.
« Chaque personne vivant en Israël qui a servi dans l’armée ou qui a un enfant dans l’armée sait qu’un tir accidentel nuit non seulement à la personne qui est tuée mais aussi à la personne qui l’a tuée, et peut la blesser si gravement qu’elle se tue elle-même, et c’est ce que je ne voulais pas », a expliqué Iris lors d’une conférence du Forum israélien de défense et de sécurité à Ashkelon.
« Je ne suis pas une invitée ici », a-t-elle déclaré à propos de sa vie en Israël. « J’ai des responsabilités. Je suis propriétaire. Nous le sommes tous et nous avons la responsabilité de cet endroit. Nous ne sommes pas des invités qui peuvent venir, émettre des critiques et repartir. Nous sommes tous responsables de la situation ici si nous voulons continuer à vivre ensemble. »
« Nous ne sommes pas des victimes, personne ne fera de nous des victimes. Nous sommes maîtres de notre situation et nous déciderons comment relever la tête et penser différemment. »
Iris a également mentionné sa conversation avec la mère ultra-orthodoxe de l’un des soldats tués le 7 octobre, qui s’est battu devant la maison où Yotam a été kidnappé.
« Cela m’a montré à quel point nous sommes un seul peuple avec un seul cœur », a-t-elle affirmé, rappelant que jusque-là, elle se tenait à l’écart des ultra-orthodoxes. « Cela m’a rapprochée d’une communauté que je ne connaissais pas. »
Elle a ajouté qu’elle refuse de porter les plaques militaires produites en signe de solidarité avec les otages de Gaza, expliquant qu’elle est en profond désaccord avec le message qui y est inscrit : « Notre cœur est captif à Gaza ».
« Mon cœur est avec moi. Mon cœur s’inquiète pour Yotam, pour mes autres enfants, pour mon mari, pour tous ceux qui sont avec moi. Je ne suis pas d’accord pour que le [groupe terroriste palestinien du] Hamas kidnappe aussi mon cœur », a-t-elle expliqué.
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