La mission iranienne à l’ONU espère que « notre riposte ne se fera pas au détriment d’une trêve »
Pour Téhéran, établir une paix "durable" à Gaza est une "priorité" ; un responsable du CGRI déclare que le pays suivra l'ordre de Khamenei d'imposer "un dur châtiment" pour la mort de Haniyeh
L’Iran est prête à exécuter l’ordre donné par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, d’infliger « un châtiment dur » à Israël en réponse à l’assassinat du chef du bureau politique du groupe terroriste palestinien du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, a déclaré vendredi un commandant adjoint du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé de l’Iran, cité par des agences de presse locales.
« Les ordres du guide suprême concernant la punition sévère d’Israël et la vengeance pour le sang du martyr Ismaïl Haniyeh sont clairs et explicites […] et ils seront mis en œuvre de la meilleure façon possible », a déclaré Ali Fadavi, cité par les médias iraniens.
L’Iran et le Hamas accusent Israël d’avoir perpétré l’assassinat de Haniyeh le 31 juillet. Israël n’a ni revendiqué ni nié la responsabilité de cet assassinat, qui a alimenté les craintes que la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien dans la bande de Gaza ne se transforme en un conflit plus large au Moyen-Orient.
Interrogé par les journalistes sur les déclarations de Fadavi, le porte-parole de la Maison Blanche chargé de la sécurité nationale, John Kirby, a assuré que les États-Unis étaient prêts à défendre Israël et qu’ils disposaient de nombreuses ressources dans la région. « Lorsque nous entendons une telle rhétorique, nous devons la prendre au sérieux, et c’est ce que nous faisons », a-t-il ajouté.
La mission de l’Iran auprès des Nations unies a déclaré plus tard dans la journée de vendredi que la réaction de Téhéran à l’assassinat de Haniyeh par Israël était « une question totalement distincte » des efforts déployés pour négocier un cessez-le-feu dans la guerre à Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël.
« Toutefois, nous espérons que notre réponse sera programmée et conduite de manière à ne pas nuire au cessez-le-feu potentiel », a déclaré la mission lorsqu’on lui a demandé si l’Iran pourrait retarder ses représailles jusqu’à la fin des pourparlers sur l’accord de « trêve contre libération d’otages », la semaine prochaine.
Les États-Unis, l’Égypte et le Qatar ont appelé jeudi Israël et le Hamas à se rencontrer pour des négociations le 15 août à Doha ou au Caire afin de finaliser un cessez-le-feu à Gaza et un accord sur la libération des otages. La délégation israélienne sera présente, tandis qu’un responsable du Hamas a déclaré à Reuters que le groupe terroriste palestinien « étudiait » la nouvelle offre.
« Notre priorité est d’établir un cessez-le-feu durable à Gaza ; tout accord accepté par le Hamas sera également reconnu par nous », a déclaré la mission iranienne auprès des Nations unies à New York.
« Le régime israélien a violé notre sécurité nationale et notre souveraineté par ses récents actes de terrorisme. Nous avons le droit légitime de nous défendre, une question qui n’a rien à voir avec le cessez-le-feu à Gaza », a-t-elle poursuivi.
« Des canaux officiels directs et intermédiaires pour échanger des messages ont toujours existé entre l’Iran et les États-Unis, dont les deux parties préfèrent taire les détails. »
Interrogé sur les informations iraniennes, un porte-parole du Département d’État américain a déclaré : « Nous ne voulons pas spéculer sur les actions que le régime iranien va entreprendre. »
Le porte-parole a indiqué que les États-Unis étaient en contact permanent avec leurs partenaires dans la région et au-delà, et a ajouté : « Lors de ces conversations, nous avons entendu un consensus clair : personne ne devrait escalader ce conflit. »
« Nous sommes engagés dans une diplomatie intense avec des alliés et des partenaires qui communiquent ce message directement à l’Iran. Nous avons communiqué ce message directement à Israël », a assuré le porte-parole.
La guerre a éclaté lorsque quelque 3 000 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué près de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
On estime que 111 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 39 otages dont le décès a été confirmé par l’armée. Deux autres personnes et deux corps de soldats retenus en otage avant la guerre se trouvent également à Gaza.
En réponse à ce pogrom, le plus meurtrier de l’histoire du pays et le pire mené contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas et de mettre fin à son règne de seize ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
Près de 39 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël dit avoir tué 15 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre.
À ce jour, 331 soldats israéliens ont été tués au cours de l’opération terrestre contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza.