La petite-fille de Yaffa Adar inquiète pour les otages sans double nationalité
La famille de cette Israélienne, enlevée à Nir Oz par le Hamas et emmenée à Gaza à bord d'une voiturette de golf, s'inquiète du manque de pression pour libérer les otages sans passeport étranger
La famille d’une Israélienne détenue à Gaza par le groupe terroriste palestinien du Hamas s’est inquiétée samedi du fait que les otages sans nationalité étrangère qui ont été capturés par les terroristes pourraient être désavantagés, suite à la libération vendredi de Judith Raanan, qui a la double nationalité américaine et israélienne, et de sa fille Natalie.
Adva Adar, dont la grand-mère Yaffa Adar, âgée de 85 ans, a été enlevée dans le kibboutz Nir Oz lors du massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, a déclaré à la chaîne publique israélienne Kan qu’elle était heureuse pour la famille de Judith et de Natalie, mais qu’elle était inquiète pour ceux qui ne peuvent pas faire pression sur d’autres pays pour obtenir la libération de leurs proches.
Des images diffusées en ligne montrent Yaffa Adar emmenée par des terroristes dans une voiturette de golf jusqu’à l’enclave.
« L’idée qu’ils libéreront au compte-gouttes les otages qu’ils veulent, ceux qui ont une nationalité étrangère, me fait penser à ce que cela signifie pour ceux qui ont une nationalité étrangère. L’idée de ce que cela signifie pour ceux qui n’ont pas de nationalité étrangère, pour ceux qui n’ont pas ces leviers de pression, est très effrayante », a déclaré Adva.
« D’un point de vue personnel, ma grand-mère et de nombreuses personnes âgées qui sont malheureusement retenues prisonnières avec elle n’ont pas le privilège de pouvoir attendre que le Hamas libère tous les ressortissants étrangers ou quoi que ce soit de ce genre. »
« Ma grand-mère n’a pas le temps. L’idée qu’un autre Shabbat passe sans qu’elle soit là est difficile, douloureuse et très préoccupante », a déclaré Adva.
« Nous n’avons pas les moyens de pression des bi-nationaux, nous ne sommes que des Israéliens. Et c’est absurde de devoir s’excuser pour cela », a-t-elle poursuivi. « Ma grand-mère est née dans ce pays, elle l’a construit de ses deux mains, et il n’est pas possible que cela ne suffise pas à la libérer de sa captivité. Il n’est pas possible que quelqu’un doive avoir une nationalité étrangère pour qu’une pression suffisante soit exercée afin de libérer les personnes âgées de l’emprisonnement. Cette conversation en soit est absurde. »
Adva a déclaré avoir rencontré beaucoup d’empathie de la part des responsables de l’aide internationale et des diplomates, mais elle a déploré le fait que l’empathie ne suffise pas à aider sa grand-mère.
« En fin de compte, ma grand-mère a besoin de ses médicaments pour le cœur et les reins, et l’empathie ne sera pas d’une grande aide maintenant. Au-delà de l’empathie, nous avons besoin d’action, et cette action, avant toute chose, consiste à leur donner leur traitement médical et à les renvoyer chez eux », a-t-elle rappelé.
Le Hamas a jusqu’à présent refusé les demandes d’accès aux otages formulées par la Croix-Rouge, ce qui suscite de vives inquiétudes quant au bien-être des captifs qui ont besoin de médicaments et de ceux qui ont été blessés au cours de la prise d’otages.
Judith et Natalie, enlevées au kibboutz Nahal Oz le 7 octobre, ont été remises vendredi par le Hamas à la Croix-Rouge, qui les a ensuite transférées en Israël. Le mécanisme exact du transfert n’a pas été encore dévoilé. Le Hamas a déclaré que la libération avait été faite « pour des raisons humanitaires ».
Cette mesure a été largement perçue en Israël comme une manœuvre de relations publiques, le Hamas souhaitant réhabiliter quelque peu son image depuis que ses terroristes ont perpétré des massacres sanglants de civils israéliens lors de l’assaut sans précédent du groupe terroriste contre les localités du sud du pays.
Le porte-parole du Hamas, Abu Obeida, a déclaré samedi que le Hamas avait proposé de libérer deux autres otages le lendemain selon les mêmes procédures, mais qu’Israël avait refusé de l’accepter.
En réponse, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que « nous ne répondrons pas aux mensonges de la propagande du Hamas ».
« Nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que tous les otages et les disparus rentrent chez eux », a déclaré le bureau du Premier ministre.
Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a souligné samedi soir que l’armée faisait « tout, 24 heures sur 24, en tant que priorité nationale, pour ramener tout le monde à la maison (…) à leurs familles, et pour localiser les disparus ».
Évoquant la libération des deux ressortissantes américaines, un journaliste a demandé à Hagari si les efforts déployés pour libérer les otages étaient « sélectifs » en fonction de leur nationalité.
Hagari a souligné que les efforts du pays visaient à libérer « tous les otages ».
« Il s’agit d’une mission nationale, c’est ce que nous voyons devant nos yeux et c’est ainsi que nous continuerons à travailler », a-t-il déclaré.
Israël est en guerre contre le Hamas depuis le 7 octobre, date à laquelle 2 500 terroristes ont franchi la frontière israélienne à partir de la bande de Gaza dans le cadre d’une attaque dévastatrice sur plusieurs fronts. Plus de 1 400 civils ont été massacrés et au moins 210 personnes – dont des Israéliens et des ressortissants étrangers – ont été prises en otage sous un déluge de milliers de roquettes tirées sur les villes israéliennes.
Des familles entières ont été exécutées dans leurs maisons et plus de 260 ont été massacrées lors d’un festival en plein air, souvent au milieu d’actes d’une horrible barbarie de la part des terroristes, dans ce que le président américain Joe Biden a qualifié de « pire massacre du peuple juif depuis la Shoah ».
Israël affirme qu’environ 1 500 terroristes du Hamas ont été tués lors des affrontements avant que Tsahal ne reprenne le contrôle de la région attaquée.
En réponse, Israël s’est engagé à éradiquer le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Le ministère de la Santé de Gaza, controlé par le Hamas, a déclaré que les frappes avaient tué plus de 4 300 Palestiniens. Le bilan communiqué par le groupe terroriste ne peut être authentifié de manière indépendante et comprendrait ses propres terroristes, ainsi que les victimes d’une explosion survenue dans un hôpital de la ville de Gaza le 17 octobre, causée par un missile du Jihad islamique palestinien dirigé contre Israël et que le Hamas a imputé à ce dernier. Israël a produit des preuves montrant que l’explosion a été causée par une roquette gazaouie qui avait raté son tir. Les États-Unis, citant également leurs propres données, ont approuvé la version israélienne.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.