Los Angeles : le suspect soupçonné de la mort d’un manifestant pro-israélien libéré
Le chef de la police estime que les circonstances du coup mortel porté à Paul Kessler ne sont pas claires. Une fédération locale dit qu'un manifestant pro-palestinien l'a frappé avec un mégaphone
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
La police a brièvement détenu le suspect de la mort d’un homme juif, dans les environs de Los Angeles, mais l’a remis en liberté après un interrogatoire sans effectuer d’interpellation, ont déclaré mardi les autorités locales.
La Jewish Federation of Greater Los Angeles a publié lundi un communiqué indiquant que le suspect, un manifestant pro-palestinien dont le nom n’était pas révélé, avait frappé Paul Kessler, 69 ans, à la tête avec un mégaphone lors d’une altercation en marge de deux rassemblements opposés sur la guerre entre Israël et le Hamas, dimanche.
Kessler a succombé à ses blessures lundi matin.
Les responsables du comté de Ventura, où s’est déroulée l’altercation, se sont abstenus de faire les mêmes déclarations que la fédération juive locale, assurant ne pas disposer de suffisamment de preuves.
Ils ont déclaré que Kessler avait certes subi des blessures du côté gauche du visage, mais non létales, mais que c’était le coup reçu à la tête en tombant au sol qui avait causé les blessures qui ont causé sa mort, quelques heures plus tard.
« Ce qui s’est précisément passé avant que M. Kessler ne tombe à la renverse n’est pas clair pour le moment », a déclaré le shérif du comté de Ventura, James Fryhoff.
La mort de Kessler « fait l’objet d’une enquête pour homicide » et les enquêteurs n’excluent la possibilité d’un crime de haine, a-t-il ajouté.
Le médecin légiste en chef de Ventura, Chris Young, a précisé qu’« un décès par homicide ne signifiait pas nécessairement qu’un crime avait été commis », mais que la mort résultait des actions d’une autre personne.
BREAKING:
A Jewish man named “Paul” has died in hospital after having been hit in the head by an anti-Israel protester in Los Angeles.
He is the first Jewish person to have been killed during an anti-Israel protest in the West. pic.twitter.com/bCHzkbKm0k
— Visegrád 24 (@visegrad24) November 7, 2023
Fryhoff a ajouté que la police ignorait ce qui s’était passé avant que Kessler ne tombe au sol et faisait en sorte d’obtenir des informations de la part des témoins, ajoutant que les blessures au visage ont pu être causées par un mégaphone, sans que cela soit pour l’instant confirmé.
« Des témoins ont fait des déclarations contradictoires à propos de l’altercation et de l’identité de l’agresseur », a indiqué Fryhoff. « Certains témoins étaient pro-palestiniens, d’autres étaient pro-Israël. »
Toujours selon Fryhoff, le suspect « est resté sur les lieux de sa propre volonté » et a expliqué à la police avoir été de ceux qui ont composé le 911 pour appeler les secours.
Le suspect a été interpellé lors d’un contrôle routier, plus tard dans la journée et son domicile a fait l’objet d’une perquisition. Il a ensuite fait l’objet d’un nouvel interrogatoire.
La maire de Los Angeles, Karen Bass, a qualifié mardi la mort de Kessler de « coup dur pour notre région au moment où les tensions continuent de monter partout dans le monde ».
« A mesure que les détails se précisent, nous disons avec force que nous condamnons les violences et l’antisémitisme », a-t-elle déclaré.
Fryhoff a précisé que les patrouilles seraient renforcées autour des mosquées et des synagogues des environs.
La mère de l’étudiant de Cornell qui a menacé des Juifs a dit que son fils souffrait de problèmes mentaux
Par ailleurs, mardi, la mère de l’étudiant de l’Université Cornell accusé d’avoir proféré des menaces en ligne contre des Juifs du campus a fait savoir que son fils souffrait de problèmes mentaux et a publié des excuses immédiatement après les messages.
Patrick Dai, 21 ans, fait face à des charges fédérales suite à la publication de menaces de mort ou de blessure envers autrui en utilisant des communications interétatiques en raison de ce que les autorités ont qualifié de propos menaçants sur le forum en ligne Greek Life, à la fin du mois dernier. Ces propos, anonymes, parlaient de tirer sur des Juifs ou de les poignarder, sur ce campus du nord de l’État de New York. Ils ont alerté les étudiants et conduit la police à renforcer les mesures de sécurité sur place.
Selon la plainte fédérale, Dai a admis être l’auteur de ces messages menaçants lors d’un entretien avec les autorités chargées de l’application de la loi.
La mère de Dai, Bing Liu, a déclaré à l’Associated Press, à l’occasion d’une interview téléphonique, que son fils a proféré ces menaces sous l’influence de médicaments pour traiter la dépression et l’anxiété. Elle a également fait état d’un message d’excuses qui, selon elle, lui a été remis par les avocats de son fils après avoir pu consulter les preuves recueillies.
Ce message anonyme, évoqué en premier par le Democrat and Chronicle de Rochester, présente des excuses à la communauté de Cornell pour ses « déclarations polémiques ». Il ajoute que ni la dépression, ni la solitude pas davantage que l’isolement ne sont des excuses pour des menaces terroristes.
« C’est honteux d’appeler à la violence contre les gens à cause d’une guerre cruelle qui se déroule à des milliers de kilomètres de là », peut-on lire dans le message publié quelques heures après les menaces en ligne. « C’est d’autant plus honteux qu’il n’y a aucune excuse pour s’en prendre à des civils innocents, et encore moins à mes camarades de classe. »
Liu a déclaré que les procureurs et le FBI auraient dû communiquer les excuses afin que le public ait une image plus complète de ce qui s’est passé.
« Les gens.. devraient connaître toute l’histoire », a déclaré Liu, qui décrit son fils comme quelqu’un de gentil et de serviable qui se soignait pour être en meilleure santé mentale.
Un courriel demandant une confirmation et des informations sur ce point a été adressé au défenseur public fédéral de Dai. Le FBI et les procureurs fédéraux ont déclaré ne pas avoir de commentaires.
Dai avait récemment pris trois semestres de pause. Un antidépresseur lui a été prescrit cette année, mais Dai s’est plaint que le médicament n’était pas efficace. Ses proches, originaires de Pittsford, dans la banlieue de Rochester, devaient voir un thérapeute afin d’envisager un changement de traitement, explique sa mère.
Toujours selon elle, son fils passait tous ses week-ends chez ses parents à cause de sa dépression, y compris celui durant lequel les menaces ont été proférées en ligne. Elle a ramené Dai à Cornell le matin du 30 octobre.
Dai a été placé en garde à vue le lendemain et suspendu de Cornell. Il est détenu dans une prison du nord de l’État de New York dans l’attente d’une audience destinée à examiner une demande de libération sous caution, jeudi.
Sa mère se dit inquiète pour la santé mentale de son fils.