La police demande aux porteurs d’armes à feu de les avoir à la synagogue lors des fêtes
La police a signalé une hausse de 15 % des alertes, manifestement liées à Yom Kippour, la semaine prochaine ; les autorités invitent la population à redoubler de vigilance

La police a invité lundi les détenteurs d’armes à feu dûment autorisés à avoir leur arme avec eux à la synagogue pour les fêtes, au moment où les services de sécurité enregistrent une hausse des alertes terroristes à l’approche de Yom Kippour.
La police a déclaré par voie de communiqué qu’il y avait eu une augmentation de 15 % des alertes par rapport aux deux derniers mois et que les forces de l’ordre étaient en alerte accrue pour faire face à ces menaces.
Les propriétaires d’armes à feu titulaires d’un permis ont été invités à « porter leur arme en tout temps », ajoutant que le nombre d’alertes allait sans doute continuer à augmenter à l’approche de Yom Kippour, qui commence ce dimanche soir.
« Par conséquent, nous demandons aux fidèles titulaires d’un permis d’arme à feu de se déplacer avec leur arme pour les offices. Par ailleurs, nous appelons la population à la plus grande vigilance et l’invitons à signaler en temps réel tout incident inhabituel au numéro d’urgence de la police, le 100 », peut-on lire dans le communiqué.
La police s’est dite particulièrement attentive à la hausse inquiétante sur Internet des appels palestiniens à mener des attentats.
Lundi, une tentative d’attaque au couteau a eu lieu près de Jérusalem ainsi que trois fusillades contre les soldats israéliens en Cisjordanie, a déclaré l’armée.

La veille de Rosh HaShana, une explosion a eu lieu dans le parc HaYarkon de Tel Aviv aux premières heures de la matinée. Il n’y a pas eu de blessés. Deux suspects ont été interpellés.
Avant Rosh HaShana, la police avait pris la décision sans précédent de s’assurer de la présence d’au moins une personne armée dans chaque synagogue de Jérusalem, en raison de la forte menace terroriste.
Le contrôle des armes à feu en Israël a toujours été relativement strict : les permis sont en effet accordés aux demandeurs capables attester d’un besoin de sécurité spécial dans le cadre de leur travail ou de leur vie quotidienne. Le plus souvent, les titulaires de permis sont limités à la possession d’une seule arme à feu et de 50 balles à la fois.
Toutefois, le ministre d’extrême-droite de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, favorable à l’assouplissement des lois, a allégé la réglementation sur la détention d’arme au motif que, selon lui, la circulation d’un plus grand nombre de détenteurs d’armes permettra de mieux se défendre contre les attentats terroristes et les violences armées criminelles que la police et les autres forces de l’ordre ont du mal à contenir.
Les détracteurs de cette mesure mettent en garde contre les risques de l’augmentation de la circulation des armes à feu, que ce soit pour les suicides, les violences de genre, les violences sur la route ou les meurtres. Selon les données de l’Association pour les droits civils en Israël, sur les 32 femmes assassinées par arme à feu entre 2019 et 2021, neuf l’ont été par des personnes titulaires de permis d’armes à feu.
Les fêtes du Nouvel an juif se poursuivent jusqu’à la première semaine d’octobre, à la fin de Souccot.