La police interroge le rabbin Zvi Tau sur des allégations d’abus sexuels et de viols
Quatre mois après l'ouverture de l'enquête, un influent rabbin de la ligne radicale est convoqué pour un interrogatoire par l'unité Lahav 433
La police a interrogé le rabbin Zvi Tau, un chef spirituel pour de nombreux nationalistes orthodoxes israéliens, quelque quatre mois après l’ouverture d’une enquête à son encontre pour des soupçons de viol et d’agression sexuelle.
Selon la police, l’unité d’enquête nationale Lahav 433 a convoqué Tau dans ses bureaux pour l’interroger « à la suite de nombreuses actions d’enquête. » La police a déclaré que Tau a été libéré sous caution après l’interrogatoire.
Selon la radio de l’armée, Tau a été confronté pendant son interrogatoire à l’une de ses accusatrices, Nechama Teena.
Tau, 85 ans, est le chef de l’influente yeshiva Har Hamor à Jérusalem ainsi que le chef spirituel du parti politique anti-LGBTQ Noam. Il a été accusé par de nombreuses femmes d’abus sexuels et de viols remontant à plusieurs dizaines d’années, dont deux ont été rendues publiques jusqu’à présent.
Les allégations contre Tau ont suscité un vif débat au sein du monde nationaliste religieux, car il n’est que le dernier d’une série d’influents rabbins au sein de cette communauté à être accusées de viol et d’abus sexuels ces dernières années.
Teena s’est exprimée publiquement pour la première fois en août, mais ses allégations ont été largement ignorées à l’époque par la police et les médias.
Après que Teena a commencé à organiser des manifestations devant la Knesset, accusant Tau de l’avoir violée, elle et d’autres personnes, et exigeant de savoir pourquoi la police israélienne refusait d’enquêter, au moins une autre femme s’est manifestée, publiant un témoignage vidéo enregistré à son domicile.
Toutefois, ces accusations n’auront probablement pas d’incidence directe et immédiate sur l’enquête, car le délai de prescription a expiré.
Un certain nombre d’autres femmes se sont également adressées anonymement aux médias ou ont parlé de leurs accusations à des responsables rabbiniques.
De nombreuses personnalités rabbiniques affiliées à la mouvance nationaliste religieuse ont demandé que Tau fasse l’objet d’une enquête, mais certains l’ont soutenu, qualifiant les allégations de rumeurs et de commérages.
Tau n’a pas encore répondu publiquement aux allégations portées contre lui.