La police recommande de reconnaître Sara Netanyahu comme « victime de crime »
L'épouse du Premier ministre pourrait influencer la conclusion d'un éventuel accord judiciaire avec les 4 suspects qui avaient tiré des fusées éclairantes sur la résidence privée du Premier ministre
La police israélienne a recommandé, dans la journée de vendredi, de reconnaître Sara Netanyahu comme victime d’un crime, trois semaines après que des fusées éclairantes ont été tirées en direction de la résidence privée des Netanyahu à Césarée.
Il n’y avait pas eu de blessé – la maison avait été endommagée. Ni le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ni son épouse n’étaient chez eux à ce moment-là.
Les victimes d’un crime ont légalement le droit d’être interrogées par les procureurs sur leur positionnement concernant tout accord qui pourrait être proposé aux personnes mises en examen dans le cadre de l’incident et sur la peine que les accusés pourraient se voir infliger de la part du tribunal. Les victimes d’actes criminels ont également droit à des indemnisations financières de la part de l’État.
« La loi sur les droits des victimes d’actes criminels définit une victime comme une personne ayant subi un préjudice direct du fait de l’acte criminel », a écrit la police dans un courrier adressé au tribunal.
« Conformément à la définition de la loi et aux accusations qui ont été portées et étant donné que le domicile personnel des Netanyahu a été endommagé à la suite du crime, ils ont le droit d’être reconnus comme victimes d’un crime et de faire valoir leurs droits. »
Les avocats de la Défense des quatre suspects qui sont accusés d’avoir participé au tir des fusées éclairantes le 16 novembre ont critiqué l’avis de la police.
« Il semble qu’au lieu de faire en sorte de promouvoir l’intérêt public, la police ait été motivée par le désir de se distinguer de façon plus personnelle », ont noté les avocats – une référence apparente à des affaires récentes dans lesquelles des agents de police de haut rang ont été accusés d’avoir illégalement changé leur politique dans le but de s’attirer les faveurs du ministre d’extrême-droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, et d’obtenir certains avantages professionnels.
Sara Netanyahu avait demandé aux autorités israéliennes d’être reconnue comme victime d’un crime – et plus précisément d’une tentative d’attentat terroriste.
Même si personne n’avait été blessé, Me Uriel Nizri, avocat de la famille Netanyahu, avait envoyé une lettre à la police et au service de sécurité du Shin Bet, déclarant que l’épouse du Premier ministre avait été la cible d’une « attaque terroriste grave avec des explosifs militaires qui ont été tirés sur sa maison, causant des dommages et un incendie sur les lieux ». Dans sa lettre écrite au nom de Sara Netanyahu, Nizri avait ajouté que l’épouse du Premier ministre avait été choquée de voir les médias minimiser la gravité de l’incident.
« Il s’agit d’un événement extrêmement grave, qui a aidé l’ennemi en temps de guerre et qui a porté atteinte à la sécurité du pays… de la manière la plus grave qui soit », avait expliqué Nizri.
Il avait également noté que l’incident avait eu lieu à une date proche de la date-anniversaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, affirmant que cela démontrait l’intention des suspects de blesser physiquement l’actuel chef de gouvernement.
Sara Netanyahu a également demandé à la police d’ouvrir une enquête pour tentative de meurtre à l’encontre des suspects.
Quatre suspects ont été mis en examen, cette semaine, pour des délits liés au terrorisme.
Le contre-amiral (réserviste) Ofer Doron, 63 ans, son fils Gal Doron, 27 ans, et deux autres militants anti-gouvernementaux de longue date, Itay Yaffe, 62 ans, et Amir Sadeh, 62 ans, ont été inculpés par le tribunal de district de Haïfa pour avoir commis un acte de terreur – notamment pour tentative d’incendie criminel.
Doron père et fils ont également été accusés d’obstruction à la justice pour avoir initialement menti aux enquêteurs sur l’identité de celui qui avait lancé l’une des fusées éclairantes.
Selon les procureurs, les quatre personnes ont été impliquées dans les tirs de deux fusées éclairantes sur la maison des Netanyahu dans la nuit du 16 novembre alors qu’elles manifestaient, comme chaque semaine, contre Netanyahu et son gouvernement.
Depuis que le gouvernement a lancé son plan controversé de réforme du système judiciaire au début de l’année dernière, les manifestants ont organisé des rassemblements quasi hebdomadaires devant le domicile du Premier ministre à Césarée. Alors que la guerre à Gaza a éclaté avec le pogrom commis dans le sud d’Israël par le groupe terroriste palestinien du Hamas, le 7 octobre 2023, les militants ont organisé des mouvements de protestation dans la ville côtière pour réclamer des élections anticipées et pour appeler le gouvernement à conclure un accord visant à obtenir la libération des otages israéliens détenus à Gaza et à rétablir la sécurité pour les habitants du sud et du nord déplacés par la guerre.