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La police s’excuse d’avoir malmené un jeune trisomique de Jérusalem-Est

Un policier mis en cause a dit à la famille de Muhammad Aljoni regretter l'incident ; selon le père du jeune homme de 24 ans, son fils ignorait ce qui se passait au rassemblement

Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Muhammad Aljoni, un jeune trisomique bousculé par la police lors d'une manifestation à Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, le 21 février 2022. (Capture d'écran)
Muhammad Aljoni, un jeune trisomique bousculé par la police lors d'une manifestation à Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, le 21 février 2022. (Capture d'écran)

La police a présenté ses excuses, mardi, à la famille d’un jeune trisomique palestinien qui avait été malmené par les agents, lundi, dans le cadre d’un mouvement de protestation.

En effet, sur des images filmées lors d’une manifestation organisée dans le quartier sensible de Jérusalem-Est, des membres de la police des frontières avaient été filmés en train de bousculer un jeune trisomique en train de crier, en état visible de détresse.

Une vidéo qui a largement circulé sur internet, entraînant l’indignation des députés arabes israéliens. Ahmad Tibi, à la tête de la Liste arabe Unie et membre de la Knesset, a partagé la vidéo et donné le nom du jeune homme qui s’appelle Muhammad Aljoni.

La police a expliqué avoir tenté de faire partir le jeune homme, disant qu’il avait appelé à s’en prendre à des Juifs. Elle a ajouté qu’il avait ensuite été confié à un proche qui l’avait emmené avec lui et qu’il n’avait pas été placé en détention en raison de son syndrome.

Mardi, un haut-responsable de la police de Jérusalem s’est rendu auprès de la famille du jeune homme pour présenter ses excuses, blâmant également partiellement les manifestants pour l’incident.

« Je regrette cet incident. Nous, en tant que policiers et vous, en tant que membres de la famille, nous devons faire en sorte d’éviter que de tels incidents se reproduisent à l’avenir. Les incitations à la violence à l’encontre des Juifs peuvent, de manière générale, entraîner des violences et des troubles et nous ne le permettrons pas », a dit le commandant Sami Marciano. « Laissons les personnes à besoins particuliers et les enfants en-dehors des conflits et des manifestations. »

« D’un autre côté, nous, en tant que policiers, nous avons le devoir de nous préoccuper des personnes à besoins particulier et de faire preuve à leur égard de compréhension quand nous les rencontrons », a-t-il continué.

Le père d’Aljoni a déclaré à la Treizième chaîne, mardi, que le jeune homme ne faisait que traverser la manifestation à laquelle il n’avait eu aucunement l’intention de se joindre.

« Il a simplement répété ce que disaient les manifestants. Il ne connaît pas la différence entre Arabes et Juifs. Il est âgé de 24 ans mais c’est comme s’il avait sept ans. La nuit dernière, il n’a pas pu dormir, il avait tellement peur », a expliqué son père.

« Imaginez s’il avait été votre fils », a-t-il continué en s’adressant au commandant.

Un manifestante a toutefois fait savoir à Ynet, lundi, qu’Aljoni venait régulièrement aux rassemblements.

« On connaît ce jeune parce qu’il vient à toutes les manifestations, à tous les événements organisés, et on le respecte à cause de sa trisomie. C’était la pagaille, tout le monde criait – il était là et il a crié comme les autres. Puis on a vu que la police allait s’en prendre à lui spécifiquement pour le faire taire. Ils l’ont frappé malgré son handicap », a-t-elle raconté.

Tibi a déclaré à la Douzième chaîne mardi que la police ne pouvait pas ne pas avoir remarqué la trisomie du jeune homme.

« Et malgré ça, malgré les cris des gens, à côté, qui demandaient qu’on le laisse tranquille… Ils ont continué à le bousculer, à tenter de l’immobiliser. Il a eu très peur », a-t-il déclaré.

Tibi a ajouté qu’Aljoni était un camarade de classe d’Iyad Halak, un jeune autiste qui avait été abattu par la police à Jérusalem, en 2020. Les agents avaient pris le téléphone qu’il tenait à la main pour une arme à feu.

Tibi a douté qu’Aljoni se soit prêté à des incitations à la violence, estimant qu’il était difficile de comprendre ses paroles. « Et même s’il a tenu de tels propos, on voit très bien qui il est et il a été traité de manière brutale et violente, quoi qu’il arrive », a continué Tibi.

Ayman Odeh, de la Liste arabe unie, a indiqué que la trisomie du jeune homme « n’a pas dissuadé la police de l’agresser ».

« Muhammad et la famille Aljoni, en plus de tous les résidents de Sheikh Jarrah, doivent faire face à l’occupation violente », a écrit Odeh, qui a ultérieurement corrigé sa publication en notant qu’Aljoni était un résident de la ville mais qu’il n’était pas originaire du quartier de Sheikh Jarrah.

Le quartier sensible de Sheikh Jarrah est devenu un symbole du conflit israélo-palestinien alors que les nationalistes juifs tentent de faire partir les résidents arabes du secteur dans le cadre de querelles portant sur la propriété des biens immobiliers de la zone, une querelle vieille de plusieurs décennies.

Les tensions dans le quartier ont été l’un des facteurs ayant aidé à déclencher la mini-guerre qui a opposé, l’année dernière, Israël aux groupes terroristes de Gaza et les mouvements de protestation ont continué depuis. La police a aussi été aux prises avec les Israéliens de droite à Sheikh Jarrah.

Un tribunal de Jérusalem a reporté à une date indéterminée l’expulsion d’une famille palestinienne d’une habitation du quartier, désamorçant potentiellement un dossier qui a contribué de manière forte aux tensions à Sheikh Jarrah.

La police a aussi été vivement critiquée, mardi, pour avoir bousculé des supporters de football à Haïfa, lundi – c’est l’incident le plus récent de violences similaires lors d’événements sportifs.

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