L’actuel ministre de la Diaspora ne dirigera pas l’Agence juive
La commission de sélection a convoqué les candidats pour des entretiens - mais pas le Travailliste, dont le portefeuille une fois vacant pouvait aider à ancrer la coalition
Le ministre de la Diaspora ne figure pas parmi les candidats qui ont été finalement été retenus dans la dernière ligne droite de l’élection du président de l’Agence juive. La commission de sélection de l’Agence a commencé à inviter les candidats au poste pour des entretiens.
Le nom de Shai n’a pas été soumis par le gouvernement.
La possible nomination du ministre à la tête de l’Agence – dont le travail se consacre aux liens entretenus par Israël avec les communautés juives du monde entier – avait été signalée dans le cadre d’un remaniement possible du gouvernement dont l’objectif serait de satisfaire les demandes des membres de la coalition.
Parmi les personnalités qui ont été appelées à rencontrer la commission de sélection, Fleur Hassan-Nahoum, adjointe au maire de Jérusalem et co-fondatrice du UAE-Israel Business Council ; Danny Danon, ancien ambassadeur israélien aux Nations unies ; Omer Yankelevich, ex-ministre de la Diaspora ; Michael Oren, ancien député Koulanou et ex-ambassadeur d’Israël aux États-Unis et Michal Cotler-Wunsh, ancienne législatrice sous l’étiquette Kakhol lavan.
Pour sa part, Irina Nevzlin, directrice du Musée du peuple juif ANU et épouse de Yuli Edelstein, parlementaire du Likud, a retiré sa candidature.
La professeure Yaffa Zilbershats, présidente de la commission de la Planification et du budget au sein du Conseil de l’enseignement supérieur et l’ancien député du Likud, Uzi Dayan, n’ont pas été convoqués par la commission, ce qui signifie que leur candidature n’ira pas plus loin.
Une décision finale devrait être prise d’ici le mois de février – lors de la rencontre du conseil d’administration de l’Agence juive.
Cette instance est composée de dix membres – cinq membres de l’Organisation sioniste mondiale, trois représentants des FDNA (Jewish Federations of North America) et deux représentants de l’organisation Keren Hayesod-United Israel Appeal.
Au mois d’octobre, la presse israélienne avait fait savoir que les responsables gouvernementaux songeaient à choisir Shai, membre du parti Travailliste, pour diriger l’Agence juive et que son portefeuille serait alors transféré à Eli Avidar, législateur de la formation Yisrael Beytenu.
Cette initiative aurait résolu deux problèmes pour la coalition : celui de trouver un président approprié pour l’Agence juive à l’issue d’une controverse qui avait été déclenchée autour de l’ancien candidat, Elazar Stern, du parti Yesh Atid, et celui de la nécessité d’apaiser Avidar, un député rebelle insatisfait de son poste au sein du gouvernement.
Shai aurait été intéressé par ce mandat à la tête de l’Agence juive et il avait, semble-t-il, commencé à discuter avec les responsables concernés de cette possibilité.
Toutefois, le départ de Shai du gouvernement aurait affaibli sa faction Travailliste et la cheffe de la formation, Merav Michaeli, la ministre des Transports, aurait dû trouver un accord portant sur une forme ou une autre de compensation.
Avidar a intégré le parti Yisrael Beytenu d’Avigdor Liberman depuis 2019 mais les liens entre les deux hommes ont tourné au vinaigre, le député n’ayant pas obtenu de portefeuille ministériel comme il le souhaitait. Le jour de la prestation de serment du nouveau gouvernement, Avidar avait fait savoir qu’il ne pourrait plus aligner ses votes sur ceux de la formation.
Suite à des négociations entre Avidar et le bureau du Premier ministre Naftali Bennett, un compromis avait été trouvé, stipulant qu’Avidar deviendrait ministre au sein du bureau du Premier ministre en charge de la planification stratégique. Il devait hériter du portefeuille des renseignements une fois que Stern aurait quitté son poste pour prendre la tête de l’Agence juive.
Toutefois, le plan avait échoué quand Stern – choisi par la coalition pour la fonction – avait retiré sa candidature dans le cadre d’une controverse entraînée par des propos qu’il avait tenus et qui avaient laissé entendre qu’il avait ignoré des plaintes anonymes, peut-être même pour harcèlement sexuel, pendant qu’il était directeur des ressources humaines de Tsahal.
L’ancien chef de l’Agence juive, Isaac Herzog, a été élu président d’Israël au mois de juin.