L’ambassadeur d’Israël en France dénonce une décision « clairement anti-israélienne » de la CPI
Invité sur France Info, Joshua Zarka appelle la France à ne pas appliquer le mandat d’arrêt
« C’est une décision entièrement arbitraire », a déclaré Joshua Zarka, ambassadeur d’Israël en France, ce 22 novembre, en réaction à la décision de la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre un mandat d’arrêt contre Benyamin Nétanyahou et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant.
C’est la première fois que la CPI émet de tels mandats à l’encontre de dirigeants d’un pays démocratique, une mesure sans précédent qui les expose à un risque de détention dans une grande partie du monde.
Les trois juges de la Chambre préliminaire I de la CPI ont rendu cette décision à l’unanimité, accusant les deux dirigeants de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre prétendument commis dans le cadre de la guerre actuelle contre le Hamas à Gaza. Pour Zarka, cette décision est « clairement anti-israélienne ».
Mon interview ce matin sur @franceinfo pour m'exprimer sur la décision de la CPI.
Une décision arbitraire et politique qui ne sert qu'à nourrir les discours anti-israéliens. pic.twitter.com/bDnJinUkZ0— Joshua L. Zarka (@yzarka) November 22, 2024
« Nous avons été attaqués par une organisation terroriste et génocidaire, dont l’objectif était de tuer le plus grand nombre possible d’Israéliens et de Juifs. Nous nous défendons de la meilleure façon possible, sans provoquer de famine ni cibler les civils. Et dans cette défense, la Cour pénale internationale essaie de nous empêcher d’agir », s’est insurgé l’ambassadeur. Il a également exhorté Emmanuel Macron à « suivre l’exemple donné par le président américain et d’autres » en refusant d’appliquer la décision de la CPI.
Le ministère des Affaires étrangères français a lui réagi dans un communiqué « Il ne s’agit pas d’un jugement, mais de la formalisation d’une accusation ». Le Quai d’Orsay ajoute que « la France prend acte de cette décision. Fidèle à son engagement de longue date en soutien à la justice internationale, elle rappelle son attachement au travail indépendant de la Cour, conformément au Statut de Rome ».
Cour pénale internationale | La Chambre préliminaire de la @CourPenaleInt a délivré les mandats d’arrêt demandés par le Procureur de la Cour le 20 mai dernier. Il ne s’agit pas d’un jugement mais de la formalisation d’une accusation.
Déclaration➡️ https://t.co/PXCPRAe2MP pic.twitter.com/uo07dvrW6t
— France Diplomatie???????????????? (@francediplo) November 22, 2024
Jeudi soir, l’ancien Premier ministre français Manuel Valls avait également réagi sur l’application de ce mandat d’arrêt. Interrogé sur LCI sur la question « Si Nétanyahu est sur le sol français, faut-il l’arrêter ? », il a répondu sans équivoque : « Si j’étais Premier ministre, non. Clairement non. »
????️ Si Manuel Valls était Premier ministre, il n'arrêterait pas Benyamin Netanyahou, malgré le mandat d'arrêt émis par la CPI contre le Premier ministre israélien
▶️ @DariusRochebin pic.twitter.com/0Jo7XLsIlm
— LCI (@LCI) November 21, 2024
L’ancien responsable socialiste a justifié sa position en rappelant que, bien que la France soit signataire du traité de Rome, il estime nécessaire de réviser les règles de la justice internationale. « Cette décision est purement politique », a-t-il conclu.