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Lapid et Gantz demandent une pause des manifestations à Yom HaZikaron

"Nous ne devons pas violer le caractère sacré de la journée", ont dit les rivaux de Netanyahu, rejoignant une demande du Premier ministre dans une rare démonstration d'unité

Des civils et des soldats se rendent sur les tombes à l'occasion de la journée commémorative des soldats israéliens tombés au combat et des victimes du terrorisme, au cimetière militaire Nahalat Yitzhak, à Tel Aviv, le 4 mai 2022. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
Des civils et des soldats se rendent sur les tombes à l'occasion de la journée commémorative des soldats israéliens tombés au combat et des victimes du terrorisme, au cimetière militaire Nahalat Yitzhak, à Tel Aviv, le 4 mai 2022. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Yair Lapid et Benny Gantz, des députés de l’opposition de premier plan, ont rejoint un rare appel à l’unité qui a été lancé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et par le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant qui ont demandé aux Israéliens de laisser de côté leurs divisions à l’occasion de Yom HaZikaron, qui aura lieu cette semaine.

Ce communiqué conjoint qui a été émis vendredi est survenu alors des rumeurs laissent entendre de manière croissante, depuis quelques jours, que les ministres appartenant au gouvernement de la ligne dure pourraient être hués et interpellés, mardi prochain, à l’occasion des cérémonies prévues pour la journée de commémoration des soldats tombés sur le front et des victimes du terrorisme, ce qui a entraîné l’annulation de certaines interventions. Vendredi, la ministre May Golan, une personnalité controversée qui a été choisie pour prendre la tête de la mission diplomatique israélienne à New York, a été la dernière à annoncer qu’elle ne prendrait pas part aux cérémonies officielles.

Alors que les petits mouvements de protestation sont chose commune lors des événements de Yom HaZikaron – ils sont souvent le fait des proches des défunts – la perspective d’une bataille politique autour du plan gouvernemental de réforme du système judiciaire israélien qui arriverait jusque dans les cimetières, lundi soir et mardi, a entraîné l’inquiétude d’une profanation du caractère sacré de la journée et d’une offense douloureuse faite aux familles.

En même temps, l’événement est aussi l’occasion d’illustrer la profondeur de la crise pour de nombreux Israéliens qui estiment que le péril représenté par le plan de refonte du système judiciaire doit prendre le pas sur la solennité de la journée et qui affirment qu’ils ne font que protéger la nation pour laquelle les soldats honorés lors de Yom HaZikaron se sont sacrifiés.

« Nous ne devons pas violer le caractère sacré de la journée de commémoration. C’est une journée où les conflits doivent se taire pour laisser l’espace nécessaire à la douleur et au devoir de mémoire », indique le communiqué conjoint qui a été rédigé par les quatre députés.

« Le caractère sacré de ceux qui sont morts pour Israël et le respect que nous avons pour les familles qui ont perdu un être cher doivent nous rassembler par-delà de tous les différends », poursuit le communiqué. « Nous sommes tous frères lorsque nous nous tenons devant la stèle de ceux que nous avons tant aimés ».

« Depuis 75 ans, depuis que l’État d’Israël a été créé, Yom HaZikaron est un symbole d’unité, d’amour du peuple et d’amour de la terre – une journée où nous nous unissons aux disparus et où nous nous tenons aux côtés des familles en deuil. Et cela devra être la même chose cette année. Dans la mort, nos défunts nous donnent l’ordre de vivre », dit-il.

Netanyahu, Gallant, Lapid et Gantz avaient chacun émis leurs appels respectifs au respect de Yom HaZikaron mais la décision de diffuser un communiqué conjoint témoigne de leurs inquiétudes réelles de voir survenir d’éventuels troubles.

Lapid, ancien Premier ministre dont la formation Yesh Atid est la plus importante de l’opposition et Gantz, qui dirige HaMahane HaMamlahti, ont tous les deux assidûment cherché à éviter de s’aligner publiquement avec Netanyahu et avec son cabinet jusqu’à présent, fuyant même des rencontres susceptibles d’être pourtant considérées comme anodines.

A gauche, Gantz, au centre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, Yair Lapid. (Crédit : Hadas Parush, Noam Revkin Fenton, Hadas Parush/ Flash90)

Un appel similaire à l’unité a été lancé vendredi par le maire de Modiin, Haim Bibas, qui est aussi président de la fédération des Autorités locales. Il s’est associé à cette occasion au le maire de Jérusalem Moshe Lion, au maire de Tel Aviv Ron Huldai et à plus de 115 autres chefs de municipalités de tout le pays.

« Nous appelons le public tout entier à faire preuve de recueillement et de respect mutuel en cette journée particulière et nous demandons aux Israéliens de se tenir aux côtés des familles en deuil en souvenir de tous ceux qui sont morts pour Israël », ont dit les maires.

Le président de l’organisation Yad Labanim avait déclaré, au début de la semaine dernière, que des milliers de proches de soldats tombés au combat avaient demandé que les politiciens ne prennent pas part – et même qu’ils s’abstiennent de prendre la parole – lors des cérémonies prévues dans les cimetières militaires.

Ben-Shem avait averti que des confrontations verbales, et même physiques, pourraient éclater dans les cimetières militaires si les ministres du gouvernement et les députés – en particulier ceux qui n’ont pas fait leur service – assistaient aux dites cérémonies dans les cimetières les plus emblématiques.

« J’espère vraiment que le gouvernement comprend bien à quel point la question est sensible », avait commenté Ben-Shem au micro de Kan, en parlant des cérémonies militaires de Yom HaZikaron.

Évoquant le tout récent projet de loi du gouvernement qui accorderait aux étudiants ultra-orthodoxes des yeshiva une exemption de principe du service militaire plus tôt encore qu’actuellement, Ben-Shem avait déclaré que le fait, pour des politiciens qui n’ont pas fait leur service militaire, de participer aux cérémonies de Yom HaZikaron reviendrait à « allumer des feux de joie dans un cimetière ».

Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité intérieure, devrait notamment prendre la parole à un événement à Beer Sheva. Il n’avait pas effectué son service militaire, Tsahal ayant refusé sa présence en raison de son implication, à l’adolescence, dans les mouvements ultra-nationalistes.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant rendant visite à des Israéliens blessés lors d’une attaque terroriste, à l’hôpital Beilinson, le 26 mars 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/FLASH90)

Vendredi, Golan, du Likud, a annoncé qu’elle ne pourrait pas se rendre à une cérémonie prévue en Israël parce qu’elle sera en déplacement de travail aux États-Unis.

Elle a fait savoir qu’elle avait toujours voulu faire son service, mais que la situation socio-économique de sa famille l’en avait empêchée. Elle a déclaré qu’elle avait connu « une jeunesse à risque » en raison de sa mère célibataire et très malade dont il avait fallu qu’elle s’occupe.

« C’est quelque chose que je regrette vraiment mais je sais aussi que je n’ai pas eu le choix et que je ne pouvais pas faire autrement », a écrit Golan dans un longue publication parue sur les réseaux sociaux.

Le bureau de Netanyahu avait annoncé, au début de la semaine dernière, que le Premier ministre avait offert à Golan de devenir la prochaine consule générale à New York, entraînant l’indignation des chefs communautaires juifs en raison de propos racistes tenus par cette dernière dans le passé.

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