Israël en guerre - Jour 469

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Lapid : Netanyahu a trompé le peuple et menti à ses électeurs sur l’immunité

Les efforts du Premier ministre pour éviter les poursuites judiciaires ont paralysé le pays, déplore le numéro 2 de Kakhol lavan, qui promet de déjouer ses plans

Le co-président de Kakhol lavan Yair Lapid fait une déclaration aux médias à la Knesset, le 13 mai 2019. (Noam Revkin Fenton/Flash90)
Le co-président de Kakhol lavan Yair Lapid fait une déclaration aux médias à la Knesset, le 13 mai 2019. (Noam Revkin Fenton/Flash90)

Le numéro deux du parti Kakhol lavan, Yair Lapid, a reproché mardi au Premier ministre Benjamin Netanyahu d’avoir « menti de façon éhontée à ses électeurs » au sujet d’une éventuelle demande d’immunité en vue d’éviter les poursuites judiciaires dont il fait l’objet dans trois affaires.

En effet, si Netanyahu veut éviter les procès, il est dans l’obligation de soumettre une requête officielle auprès du président de la Knesset, Yuli Edelstein, avant mercredi soir. Et, selon de multiples informations transmises par les médias en hébreu, il aurait bien décidé de le faire – mais il n’a pas encore formellement agi dans ce sens.

Dans le passé, Netanyahu est toujours resté assez évasif au sujet de l’immunité. Il avait déclaré à la Douzième chaîne au cours d’une interview inattendue qu’une telle possibilité était « impensable ».

« La requête d’immunité de Netanyahu constitue une fraude et un abus de confiance », a écrit Lapid mardi, en faisant allusion à deux chefs d’inculpation retenus contre le Premier ministre, qui doit également répondre de pots-de-vin.

A LIRE : Etat d’Israël vs. Netanyahu : détails de l’acte d’accusation du Premier ministre

« Netanyahu a trompé le public et menti de façon éhontée à ses électeurs. Ce mensonge l’a aidé à plonger le pays dans une paralysie politique qui dure depuis un an maintenant. Et nous ne laisserons pas cela se poursuivre. Nous serons le bouclier défensif de la démocratie israélienne », a-t-il affirmé.

Les accusations de corruption qui planent au-dessus du Premier ministre sont largement considérées comme l’une des principales raisons expliquant ses échecs à former un gouvernement à la suite des deux élections législatives de 2019.

A maintes reprises, Kakhol lavan a manifesté son refus de rejoindre une coalition placée sous l’autorité de Netanyahu tant que ce dernier serait soupçonné d’actes répréhensibles aux yeux de la loi.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’un événement marquant la huitième nuit de Hanoukka, le 29 décembre 2019 (Crédit : Tomer Neuberg/FLASH90)

« Nous ne laisserons pas Bibi transformer Israël en Turquie », a ajouté Lapid, en référence au président autoritaire turc Recep Tayyip Erdogan.

Selon de nouvelles dispositions introduites en 2005 à la loi sur l’immunité par la Knesset, les membres de la législature ne bénéficient plus d’une immunité automatique, ils doivent la réclamer lors d’une séance plénière à la Knesset si nécessaire.

Une telle requête, si elle devait être approuvée dans le cas du Premier ministre, empêcherait Netanyahu d’être officiellement mis en examen tant qu’il resterait membre du Parlement.

Il n’est pas du tout sûr que le Premier ministre parvienne à obtenir une majorité susceptible de soutenir cette demande au Parlement. Mais rien que le fait de lancer cette procédure devrait lui permettre de reporter un éventuel procès de plusieurs mois.

La demande devra être prise en compte par la Commission de la Knesset avant d’être votée en séance plénière – mais en raison de l’absence d’un gouvernement dûment élu et dans le contexte d’impasse politique qui frappe le pays, avec de nouvelles élections législatives prévues en mars, la Knesset ne pourra réexaminer et prendre une décision sur une éventuelle immunité qu’après la formation d’une coalition – si elle se forme – à l’issue du vote du 2 mars.

Kakhol lavan a fait savoir dans un communiqué publié lundi soir qu’en raison « des intentions de Netanyahu » de réclamer l’immunité, l’un de ses membres, Avi Nissenkorn, avait décidé d’appeler à ce que soit organisé, mercredi, une réunion de la Commission des arrangements, dont il est à la tête, pour débattre de la possibilité de créer une commission de la Knesset.

Le chef de la Histadrut Avi Nissenkorn à la cour nationale du travail à Jérusalem, le 5 décembre 2017 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Cette affaire est litigieuse au niveau juridique et a récemment donné lieu à moult dénigrements et querelles sur la question de la compétence nécessaire de la commission des Arrangements pour former une commission parlementaire sous l’autorité d’un gouvernement transitoire.

Lundi, la Treizième chaîne a indiqué que Netanyahu avait d’ores et déjà informé Edelstein de son intention de demander l’immunité. Une information qui a été immédiatement démentie par le bureau du président de la Knesset, et un porte-parole qui a confié au Times of Israel que « aucune requête n’a été déposée ».

Ce reportage diffusé à la télévision, qui n’a pas fait connaître ses sources, a précisé que Netanyahu avait écrit dans son courrier qu’il souhaitait faire face à la justice, mais seulement après son départ de la politique. Il aurait affirmé dans sa missive qu’un procès, à l’heure actuelle, compromettrait la volonté de l’électorat et nuirait à la Knesset dans la mesure où de nombreux témoins dans ces dossiers étaient actuellement députés.

Il aurait également évoqué une discrimination à son encontre, d’autres mises en examen n’ayant pas été prononcées contre d’autres responsables politiques et clamé que les charges avaient été annoncées de « mauvaise foi », le procureur général Avichai Mandelblit ayant pris une décision trop rapide après l’audience de pré-inculpation dans un procès entaché par de nombreuses fuites d’informations auprès des médias.

Netanyahu devait faire une déclaration en direct lundi soir devant les médias, mais cette dernière a été annulée, laissant présumer à de nombreux observateurs qu’il avait souhaité annoncer qu’il allait faire une demande d’immunité.

Préparant le terrain pour cette requête, Netanyahu a déclaré à des militants du Likud lors d’un événement organisé dimanche soir que réclamer l’immunité face à des poursuites judiciaires n’est pas anti-démocratique mais qu’il s’agissait plutôt d’ « une pierre angulaire de la démocratie ».

S’exprimant devant ses partisans lors d’une cérémonie d’allumage de bougies pour Hanoukka au Dan Panorama Hotel de Tel Aviv, Netanyahu a fait savoir qu’il annoncerait s’il chercherait à obtenir une immunité face aux mises en examen pour corruption énoncées à son encontre dans les quarante-huit heures.

« La seule immunité que je cherche aujourd’hui, c’est l’immunité face à la propagande oiseuse », a-t-il déclaré, attaquant la formation rivale du Likud, Kakhol lavan, qui « raconte des c***eries en permanence sur l’immunité, l’immunité, et encore et toujours plus d’immunité ».

Une requête d’immunité auprès de la Knesset est considérée comme impopulaire auprès de tous les électeurs – et notamment parmi un grand nombre de soutiens avoués du Premier ministre, comme Miri Regev. Un sondage paru dimanche soir, dont les résultats ont été révélés par la Douzième chaîne, a fait savoir que 51 % des Israéliens étaient opposés à une telle initiative contre 33 % qui se sont prononcés en sa faveur.

Le procureur général Avichai Mandelblit prend la parole lors d’une conférence sur la justice à Tel Aviv, le 4 novembre 2019. (Flash90)

Le procureur général Avichai Mandelblit a annoncé, au mois de novembre, sa décision d’inculper le Premier ministre dans trois dossiers pour corruption.

Netanyahu est mis en examen pour fraude et abus de confiance dans les trois affaires et pour pots-de-vin dans l’une d’elle.

Il nie pour sa part tout acte répréhensible et accuse la police, les médias et le ministère public de « tentative de coup d’État » à son encontre.

De son côté, la Haute Cour de justice va examiner mardi lors d’une audience, le droit d’un député, en proie à des mises en examen, à former ou non une coalition. Dans une vidéo, Netanyahu a critiqué cette audience : « certains tentent d’entraîner la Cour suprême dans l’arène politique, de diffamer et de déjouer au niveau juridique ma candidature au poste de Premier ministre. Je ne peux pas imaginer que la Cour suprême et l’État d’Israël tombent dans ce piège. Dans une démocratie, seul le peuple décide de qui le gouvernera, et personne d’autre. Cela a toujours été le cas et ce sera toujours le cas ».

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