L’armée avertit que le Hezbollah place Israël au bord « d’une escalade plus large »
Alors que les attaques transfrontalières se renforcent, le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari, a déclaré que "d'une manière ou d'une autre, nous garantirons le retour en toute sécurité des Israéliens chez eux - ce n'est pas négociable"
Les attaques transfrontalières en direction du territoire israélien qui ne cessent de s’intensifier de la part du groupe terroriste du Hezbollah, au Liban, sont susceptibles d’entraîner une grave escalade, a fait savoir dimanche l’armée israélienne.
« Les agressions croissantes du Hezbollah nous placent au bord de ce qui pourrait être une escalade plus large, une escalade qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour le Liban et pour la région toute entière », a affirmé le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, dans une déclaration vidéo en anglais.
Les frappes transfrontalières entre le Hezbollah et Israël se sont considérablement renforcées. Après des tirs de roquette qui ont déclenché d’importants incendies dans le nord du pays, l’État juif a tué, la semaine dernière, Taleb Abdullah, commandant de premier plan dans ces combats. Le groupe terroriste a riposté par des tirs de barrage de roquettes sans précédent en direction du nord du pays.
Deux responsables de l’ONU ont indiqué, dimanche, qu’il y avait « un risque très réel » d’erreur de calcul, sur la frontière sud du Liban, qui pourrait entraîner un conflit plus large entre les deux parties.
La coordinatrice spéciale de l’ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert et le dirigeant des forces de maintien de la paix des Nations unies au Liban, Aroldo Lazaro, ont indiqué dans un communiqué être « profondément inquiets » concernant une escalade potentielle le long de la frontière.
Par ailleurs, CBS News a signalé que les officiels américains craignaient de plus en plus qu’une guerre n’éclate après huit mois d’hostilités. Le Hezbollah avait commencé à attaquer Israël au mois d’octobre, en soutien au groupe terroriste du Hamas à Gaza.
Au vu des préoccupations de l’administration américaine, le site d’information Axios a fait savoir, vendredi, qu’Amos Hochstein, un conseiller de premier plan du président Biden, arriverait en Israël lundi pour tenter d’apaiser une situation qui est dorénavant au bord de l’explosion.
Hagari a indiqué que le Hezbollah « n’a cessé de renforcer ses attaques contre Israël. Depuis que le groupe terroriste a décidé de rejoindre la guerre qui avait été déclenchée par le Hamas, le 7 octobre, le Hezbollah a tiré plus de 5 000 roquettes, missiles anti-char et drones explosifs depuis le territoire libanais, prenant pour cible les familles, les habitations et les communautés israéliennes ».
Il a expliqué que l’organisation chiite « met en péril l’avenir du Liban dans le but de servir de bouclier au Hamas. Un bouclier pour protéger ces terroristes du Hamas qui ont assassiné des personnes âgées, qui ont violé des femmes, qui ont brûlé vifs des enfants et qui ont kidnappé des Juifs, des musulmans et des chrétiens pendant le massacre qu’ils ont commis le 7 octobre ».
« Quand nous disons que jamais nous ne laisserons un nouveau 7 octobre se reproduire sur nos frontières, nous sommes sérieux », a ajouté Hagari.
Notant « le refus opposé par le Hezbollah à se conformer à la résolution 1701 du Conseil de sécurité » – une résolution qui avait mis un terme à la Seconde guerre du Liban et qui avait obligé le groupe terroriste à se retirer au nord du fleuve Litani – Hagari a déclaré que « à cause des infrastructures militaires, des armes et des attaques menées contre Israël par le Hezbollah depuis la zone sud du fleuve Litani, dans le sud du Liban et en raison de l’incapacité des autorités libanaises à faire respecter la résolution 1701 au Hezbollah, Israël prendra les mesures nécessaires pour protéger ses civils jusqu’à ce que la sécurité soit restaurée sur notre frontière avec le Liban ».
Hagari a averti que « d’une manière ou d’une autre, nous garantirons le retour en toute sécurité des Israéliens chez eux – ce n’est pas négociable ».
« Les alliés de l’Iran continuent à traîner la région dans la destruction. Israël continuera à se battre face à l’axe du mal iranien sur tous les fronts – à Gaza, au Liban – alors que nous travaillons à offrir un avenir plus sûr au Moyen-Orient », a-t-il continué.
« Un 7 octobre ne peut plus se reproduire sur les frontières d’Israël, quelles qu’elles soient. Israël a le devoir de protéger la population israélienne. Nous assumerons la charge de ce devoir, indépendamment du prix qui sera à payer ».
Deux missiles tirés depuis le Liban, samedi, ont touché la base de contrôle aérien du mont Meron, une base militaire sensible. Tsahal a précisé qu’il n’y avait pas eu de blessé et que les capacités de l’unité n’avaient essuyé aucun dégât dans cette attaque.
Une frappe qui a été ultérieurement revendiquée par le Hezbollah, qui a affirmé avoir pris pour cible des équipements qui se trouvaient sur la base à l’aide de missiles de précision.
Le groupe terroriste s’en est pris à plusieurs reprises au mont Meron, situé à environ huit kilomètres de la frontière libanaise, depuis le début des hostilités. Il a tiré d’importants barrages de roquettes en sa direction, ainsi que des missiles de précision qui ont visé cette base de contrôle de trafic aérien et qui a été construite à son sommet.
Dans une autre frappe qui a eu lieu samedi, plusieurs drones remplis d’explosifs qui avaient été lancés par le Hezbollah, depuis le territoire libanais, sont tombés aux abords de Goren, une communauté du nord du pays, déclenchant un incendie. Tsahal a ouvert une enquête pour tenter de déterminer pourquoi les militaires n’étaient pas parvenus à les abattre avant l’impact.
Dans le cadre des efforts livrés pour apaiser les tensions au niveau diplomatique, le président français Emmanuel Macron a annoncé que Paris, Washington et Jérusalem allaient former un groupe de contact pour lutter contre l’escalade en cours entre l’État juif et le groupe terroriste chiite libanais – même si le ministre de la Défense Yoav Gallant a exclu vendredi toute implication israélienne dans cette initiative, des propos qui ont entraîné une querelle publique avec le ministère des Affaires étrangères.
Le Hezbollah attaque les communautés et les postes militaires israéliens qui se trouvent le long de la frontière quasi-quotidiennement depuis le 7 octobre – des frappes qui, selon le groupe terroriste, sont effectuées en signe de solidarité avec les Palestiniens de Gaza dans le contexte de la guerre qui oppose l’État juif au Hamas, une guerre qui avait été déclenchée par l’assaut meurtrier du 7 octobre.
Jusqu’à présent, les hostilités à la frontière ont causé la mort de dix civils du côté israélien, ainsi que celle de 17 soldats et réservistes de l’armée israélienne. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a identifié 342 de ses membres qui, selon le groupe terroriste, ont été tués par Israël au cours de ces accrochages, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 63 hommes armés appartenant à d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et des dizaines de civils, dont trois journalistes, ont perdu la vie.