L’armée française tire des leçons des combats à Gaza
Si les militaires français ont déjà été confrontés aux combats urbains, notamment en Afghanistan et au Mali, la pratique n'est pas "totalement maîtrisée" selon une source militaire
La guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, démarrée le 7 octobre, s’apprête à entrer dans son 70e jour – et elle semble encore bien loin d’être terminée. Selon Europe 1, les combats à Gaza sont suivis par les armées du monde entier – et en particulier par l’armée française –, qui pourraient tirer des leçons en termes de stratégie militaire des pratiques et expériences rencontrées.
La forte capacité de mobilisation en Israël, la force morale de ses citoyens, la singularité des tunnels à Gaza, les combats urbains dans des zones très denses, la petite taille de la zone de combats (la bande de Gaza fait 365 km2, un peu plus de trois fois la taille de la ville de Paris), les pièges armés, le nombre d’otages, l’utilisation intense de drones et de robots et les autres nouvelles pratiques employées par l’armée israélienne, notamment au niveau de l’intelligence artificielle, donnent en effet au conflit une dimension tout à fait unique et inédite.
Ainsi, l’armée française suivrait « à distance, mais attentivement, ce qu’il s’y passe », selon la radio. Si les militaires français ont déjà été confrontés aux combats urbains, notamment en Afghanistan et au Mali, cette pratique, qui exige une organisation et une préparation extrêmement rigoureuse, n’est pas « totalement maîtrisée », a confié à Europe 1 une source militaire.
Cette préparation semble d’autant plus importante que, selon les prévisions, sept personnes sur dix vivront dans des villes en 2050.
Alors que les forces armées françaises se retirent du Sahel, la France reste engagée sur plusieurs théâtres d’opérations à travers le monde.
La France et Israël entretiennent une coopération militaire, qui repose notamment sur des échanges de renseignements, en particulier dans la lutte anti-terroriste.
Selon le rapport 2023 soumis par le ministère des Armées en juillet dernier au Parlement, la France a exporté près de 200 millions d’euros d’armement à Israël entre 2013 et 2022. Le pays est ainsi un important exportateur d’armes à Jérusalem, après les États-Unis, première source étrangère d’approvisionnement pour le pays – Washington représentait pour Israël près de 92 % des importations d’armes de 2017 à 2021. L’Allemagne et l’Italie sont aussi de gros vendeurs européens.
Selon ce rapport, les armes exportées par la France vers Israël incluent des « bombes, torpilles, roquettes, missiles, autres dispositifs et charges explosifs et matériels et accessoires connexes comme suit et leurs composants spécialement ». Des systèmes de haute technologie de guidage des missiles et des bombes, ainsi que des pistolets mitrailleurs, sont aussi exportés.
Israël est néanmoins aussi un grand exportateur d’équipements militaires, ayant vendu pour plus de 12,5 milliards de dollars d’armes à différents pays tels que l’Inde, l’Azerbaïdjan ou encore les Philippines en 2022. Les exportations israéliennes de défense ont ainsi doublé en moins d’une décennie, et ont augmenté de 50 % en 3 ans.
Si Emmanuel Macron avait, fin octobre depuis Jérusalem, suggéré l’idée de mobiliser une coalition internationale contre le Hamas, à l’instar de celle déployée contre l’État islamique en Irak et en Syrie, l’idée n’a – comme il était prévisible – jamais abouti. La France et son chef de l’État ont d’ailleurs depuis pris position en faveur d’un « cessez-le-feu » à Gaza, notamment par son récent vote à l’Assemblée générale de l’ONU d’une résolution qui ne condamnait pas les atrocités du Hamas.