L’armée informe la famille du tueur d’Ansbacher de la démolition de sa maison
Arafat Irfaiya sera prochainement inculpé du viol et du meurtre de la jeune femme à Jérusalem

L’armée israélienne a informé mercredi la famille d’un Palestinien suspecté d’avoir violé et tué une Israélienne qu’elle avait l’intention de démolir son habitation de Hébron, a fait savoir l’armée.
Arafat Irfaiya, 29 ans et originaire de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, est en détention depuis son arrestation à Ramallah le mois dernier, après le meurtre d’Ori Ansbacher, près de Jérusalem.
« Aujourd’hui, 6 mars 2019, la famille du terroriste Arafat Irfaiya, a reçu une notification des plans de l’armée concernant la démolition de sa maison », a déclaré l’armée dans un communiqué.
« La famille du terroriste a la possibilité de faire appel de cette démolition », a ajouté l’armée.
Irfaiya devrait prochainement être inculpé.

Dimanche, il a comparu devant la Cour des Magistrats de Jérusalem, où un juge a accepté de prolonger sa détention jusqu’au 7 mars. Les procureurs ont annoncé qu’ils avaient l’intention de l’inculper dans les jours à venir.
Les autorités inculperont Irfaiya pour meurtre dans un contexte terroriste, viol et homicide.
Selon un reportage de la Douzième chaîne diffusé dimanche, Irfaiya aurait déclaré aux enquêteurs qu’il n’avait pas prévu de commettre une attaque et qu’il avait juste acheté une kippa afin d’entrer inaperçu en Israël.
« J’ai acheté une calotte il y a deux semaines pour entrer en Israël sans être soupçonné ou identifié comme un résident hors-la-loi », aurait déclaré Arafat Irfaiya aux enquêteurs, ajoutant qu’il n’avait mis personne au courant de ses projets.
« J’ai quitté ma maison pour tuer un Juif à cause de l’occupation et du traitement infligé aux Arabes aux checkpoints’, aurait-il dit aux enquêteurs.

Selon les médias, Irfaiya a déclaré aux enquêteurs qu’il avait croisé Ansbacher, 19 ans, par hasard, dans une région boisée aux abords de Jérusalem, où elle était assise sur une pierre en train d’écrire sur un journal. Il a alors décidé d’avoir un rapport sexuel avec elle, « qu’elle le veuille ou non ».
Irfaiya aurait ajouté qu’il avait poignardé Ansbacher à trois reprises. Il l’aurait traînée alors qu’elle tentait de résister. Il lui a donné un nouveau coup de couteau avant de la bâillonner avec sa propre écharpe et de la menotter.
Le suspect a déclaré qu’après l’agression, il avait pris le portable d’Ansbacher et avait détruit la carte sim.
Le mois dernier, les services de sécurité du Shin Bet ont annoncé que le meurtre était une attaque terroriste et ajouté qu’Irfaiya s’était prêté à une reconstitution du meurtre d’Ansbacher devant les enquêteurs et qu’il « s’était inclus dans le récit des faits ».
Le suspect aurait déclaré aux enquêteurs qu’il était entré en Israël à la recherche d’une victime juive parce qu’il voulait être un « martyr ».
« Je suis entré en Israël avec un couteau parce que je voulais devenir un martyr et tuer un Juif », aurait-il dit. « J’ai croisé la fille par hasard. »
Irfaiya a déclaré qu’après avoir franchi la Ligne verte, il a couru pour éviter d’être filmé par les caméras de surveillance.

Un porte-parole du Shin Bet avait déjà déclaré qu’Irfaiya avait passé du temps en prison pour des délits sécuritaires et qu’il était entré en Israël sans autorisation avant de commettre le meurtre. Les médias israéliens ont rapporté qu’il était affilié au Hamas mais aucun groupe terroriste n’a revendiqué l’attentat, en raison de la circonstance aggravante du viol.
La Treizième chaîne a rapporté qu’Irfaiya avait été arrêté en 2017 à l’entrée du mont du Temple à Jérusalem armée d’un grand couteau et avait déclaré que s’il était libéré, il « reviendrait avec un couteau ».
L’assassinat d’Ansbacher a choqué les Israéliens et a conduit les politiciens à faire appliquer une loi adoptée en juillet dernier qui donne au gouvernement le pouvoir de déduire des fonds des transferts fiscaux versés à l’Autorité palestinienne une somme équivalente à celle que l’AP consacre aux allocations et subventions destinées aux terroristes et à leurs familles.
Israël estime que la démolition des maisons des terroristes est un moyen efficace de dissuader les auteurs de prochaines attaques, même si cette pratique a été critiquée par les groupes de défense des droits de l’homme comme forme de punition collective et par certains analystes comme moyen de dissuasion inefficace.