L’artiste qui avait placé le drapeau dans son postérieur gagne un prix culturel
La ministre de la Culture Regev a qualifié Ariel Bronz de "symbole de calomnie" et elle a juré de continuer à faire avancer sa loi sur les "arts loyaux"
Un artiste controversé qui avait choqué le public en insérant un drapeau dans son postérieur il y a deux ans a reçu un prix culturel de la part de la municipalité de Tel Aviv, jeudi.
Ariel Bronz a été désigné gagnant du prix Rosenblum, cette année, pour les jeunes artistes prometteurs, recevant 9 000 shekels de la part de la municipalité.
La ministre de la Culture et des Sports Miri Regev a vivement critiqué la décision de distinguer Bronz – qu’elle a qualifiée de « ridicule » – et déclaré que cette remise de prix prouvait la nécessité d’adopter une loi controversée qui permettrait de retirer le financement gouvernemental aux institutions culturelles qui ne paraissent pas suffisamment « loyales » à l’Etat.
Bronz avait fait l’objet d’une enquête de la police en 2016 en raison des plaintes qui avaient suivi sa performance au cours d’un spectacle offert lors d’une conférence culturelle à Tel Aviv.
Bronz, qui portait des talons hauts et une jupe rose courte pendant son sketch, avait jeté des oranges au public avant de s’insérer le drapeau dans le derrière. Les ouvreurs s »étaient précipités pour le faire descendre de la scène sous les huées du public.
En Israël, calomnier le drapeau ou d’autres symboles de l’Etat est illégal. A l’issue d’une brève enquête, la police avait conclu que Bronz avait utilisé un drapeau blanc et non Israélien. Il n’y avait pas eu de poursuites.
Regev a estimé jeudi que la remise du prix à Bronz était encore une autre raison d’adopter la loi sur les « arts loyaux ».
« Cet ‘artiste’ n’est pas un symbole de promesse mais un symbole de calomnie », a-t-elle dit. « C’est un autre grand exemple de la raison pour laquelle je dois très rapidement promouvoir le projet de loi sur la loyauté dans les arts ».
Regev a été vivement critiquée par la communauté culturelle pour proposer un texte qui lui permettrait de ne pas financer sur fonds publics les organisations culturelles « qui œuvrent contre les principes de l’Etat ».