L’auteur de l’attentat d’Istanbul est un jihadiste de l’Etat islamique
Huit Allemands tués parmis les 10 morts ; l'Iran a fermement condamné l'attentat ; Ban Ki-moon dénonce un "crime méprisable"

Huit Allemands figurent parmi les dix personnes tuées mardi par un attentat suicide dans le coeur touristique d’Istanbul et neuf autres ont été grièvement blessés, a annoncé le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier.
« D’après les premiers éléments dont disposent les autorités turques, huit Allemands ont été tués et neuf autres grièvement blessés », a indiqué Steinmeier à la presse, précisant tenir ses informations de son homologue turc.
Sous couvert d’anonymat, un responsable turc avait auparavant annoncé « au moins 9 » Allemands décédés.
« Nous ne nous laisserons pas intimider par le meurtre et la terreur », a poursuivi Steinmeier, sans reprendre à son compte les déclarations d’Ankara attribuant l’attentat au groupe djihadiste Etat islamique (EI).
L’attaque s’est produite en milieu de matinée dans le quartier de Sultanahmet, sur l’ancien hippodrome qui borde la basilique Sainte-Sophie et la Mosquée bleue, faisant au moins dix morts et quinze blessés.
Elle intervient alors que le pays est en état d’alerte maximum depuis l’attentat le plus meurtrier de son histoire, déjà signé par le mouvement djihadiste selon les autorités turques, qui avait fait 103 morts en octobre devant la gare d’Ankara.
L’auteur de l’attentat-suicide est un djihadiste du groupe de l’Etat islamique (EI), a affirmé le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu.
« Nous avons déterminé que l’auteur de cette attaque terroriste à Sultanahmet est un étranger membre de Daech (acronyme arabe de l’EI) », a dit Davutoglu lors d’une brève déclaration télévisée à Ankara.
« Il y a au moins 9 Allemands parmi les 10 tués », a déclaré ce responsable, qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a préalablement annoncé par téléphone à la chancelière allemande Angela Merkel que la plupart des personnes tuées lors de cette attaque étaient des touristes allemands, selon les médias turcs.
Davutoglu a également présenté ses condoléances à Mme Merkel et assuré que « les détails de l’enquête, menée méticuleusement, seront partagés avec la partie allemande et que tout sera fait pour les Allemands blessés », a précisé une source gouvernementale à l’AFP.
L’attaque a fait au mois 15 blessés, dont deux dans un état grave, selon un bilan provisoire du bureau du gouverneur de la plus grande ville de Turquie.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a condamné mardi l’attentat qui a frappé un quartier touristique d’Istanbul, dénonçant un « crime méprisable ».
Ban a souhaité dans un communiqué que « les responsables de cette attaque soient traduits en justice rapidement ».
Il a adressé « ses plus sincères condoléances » aux familles des victimes ainsi « qu’au gouvernement et au peuple de Turquie, d’Allemagne et d’autres pays » dont les ressortissants ont été touchés.
L’Iran a fermement condamné l’attentat d’Istanbul qui a fait mardi au moins 10 morts et quinze blessés, soulignant la nécessité de lutter contre « le terrorisme » et de régler les conflits dans la région, a rapporté l’agence officielle Irna.
Cette attaque « montre une nouvelle fois la nécessité d’un combat unifié des pays de la région et du monde contre le terrorisme, l’extrémisme et la nécessité d’un règlement immédiat des crises dans la région », a déclaré Hossein Jaber Ansari, le porte-parole de la diplomatie, en exprimant « sa solidarité avec le peuple et le gouvernement turcs ».
L’Iran et la Turquie s’opposent sur le conflit en Syrie. Le premier soutient politiquement et militairement le régime de Bachar al-Assad et le second appuie les rebelles et appelle au départ du président syrien.
La Coalition nationale syrienne, principale composante de l’opposition en exil, a condamné l’attentat suicide.
La coalition, elle-même basée à Istanbul, « condamne fermement l’explosion terroriste et présente ses condoléances aux familles des victimes », a indiqué la formation dans un communiqué publié sur internet.
Frontalière de la Syrie en guerre, la Turquie accueille, outre la principale formation de l’opposition syrienne, plus d’un million de réfugiés syriens sur son sol.
La Turquie participe également à la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis et qui mène des frappes contre l’EI en Syrie où le groupe djihadiste occupe de vastes régions.
La Coalition nationale a exprimé sa « reconnaissance envers le gouvernement turc et son peuple pour leur soutien à la révolte syrienne » et affirmé qu’elle continuerait à lutter contre « le terrorisme ».