Le chef de la division palestinienne du CGRI, l’un des cerveaux du 7 octobre, tué dans une frappe en Iran
Selon l'armée, Saeed Izadi a été visé dans une habitation sécurisée ; un responsable des forces al-Quds, chargé de l'approvisionnement en armes des proxies de l'Iran et le commandant d'une unité de drones ont aussi été tués
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Une frappe aérienne israélienne, sur le territoire iranien, a entraîné la mort de Saeed Izadi, le chef de la division de la Palestine au sein des Forces al-Quds du Corps des Gardiens de la révolution islamique, le bras armé du régime. Il avait aidé à financer et à armer le Hamas avant le pogrom commis par le groupe terroriste sur le sol israélien, le 7 octobre 2023, dans le cadre d’un plan qui visait à détruire Israël depuis de multiples fronts, a annoncé Tsahal dans la journée de samedi.
Izadi était « l’un des cerveaux » du massacre du 7 octobre 2023 et il était « l’un des rares hommes à en avoir eu connaissance avant sa mise en œuvre », a précisé l’armée israélienne.
Les militaires ont indiqué qu’il avait perdu la vie dans la nuit de vendredi à samedi alors qu’il se trouvait dans une habitation sécurisée de la ville de Qom, en Iran, « suite à une longue opération menée par les services de renseignement ».
En tant que commandant de la division palestinienne des forces al-Quds, la branche extraterritoriale du Corps des gardiens de la révolution islamique iranienne, Izadi était chargé de la coordination militaire entre les hauts responsables du CGRI, les officiels du régime iranien et les chefs du Hamas. Cela avait le cas, en particulier, avant le 7 octobre mais cela avait continué pendant la guerre, a déclaré l’armée israélienne.
« Izadi avait facilité le renforcement du soutien financier apporté par l’Iran au Hamas pour ses activités terroristes en lien avec l’État d’Israël et il avait maintenu des contacts directs avec les organisations terroristes palestiniennes » tant à Gaza qu’en Cisjordanie, a noté Tsahal.
Les militaires ont fait savoir qu’Izadi avait été en charge des forces du Hamas présentes au Liban pendant la guerre, ajoutant qu’il « s’était donné pour mission de reconstruire la branche militaire du Hamas et de veiller à ce que le groupe reste au pouvoir à Gaza ».
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— مملکته (@mamlekate) June 21, 2025
Selon l’armée israélienne, Izadi était « l’un des fondateurs et l’une des figures de proue du plan de destruction d’Israël mis au point par le régime iranien ».
Ce plan, selon les militaires, « visait à lancer une attaque en deux phases à l’encontre d’Israël et ce, sur plusieurs fronts ».
« Il y avait d’abord des tirs de barrage de missiles et de roquettes par le régime et ses proxies à travers le Moyen-Orient. Il y avait ensuite une invasion massive du territoire israélien par des dizaines de milliers de terroristes venus du Liban, de Gaza, de Syrie et de Judée-Samarie », a précisé l’armée, utilisant le terme biblique pour désigner la Cisjordanie.
Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, a estimé que la mort d’Izadi était « un des moments les plus importants de la guerre sur plusieurs fronts ». Il a ajouté qu’elle « rend plus sûr tout le Moyen-Orient ».
« Saeed Izadi était l’un des proches impliqués dans la planification et dans l’exécution du massacre du 7 octobre, et il a sur les mains le sang de milliers d’Israéliens », a dit Zamir lors d’une réunion, des propos qui ont été rapportés par Tsahal.
« Il était à la tête de l’axe Iran-Hamas et il était un confident de Sinwar et de Deif », a ajouté Zamir, faisant référence aux chefs du Hamas tués par Israël.
« Il s’agit d’une formidable réussite opérationnelle et en matière de renseignement de la part de l’Administration du renseignement et de la part de l’armée de l’air », a-t-il poursuivi, ajoutant : « Il n’y a plus de villes refuges au Moyen-Orient ».

Le ministre de la Défense, Israel Katz, a déclaré qu’Izadi « avait financé et armé le Hamas avant le massacre du 7 octobre ».
« C’est une grande réussite pour les services de renseignement israéliens et pour l’armée de l’air israélienne. Justice pour les personnes assassinées et pour les otages ! Le bras long d’Israël atteindra tous ses ennemis », a dit Katz.
Au début de l’année, le ministre avait révélé l’existence d’un document des services de renseignement qui montrait que les chefs du Hamas de l’époque, Yahya Sinwar et Muhammad Deif, avaient envoyé un courrier à Esmail Qaani, le commandant des forces al-Quds au sein du Corps des Gardiens de la révolution islamique, au mois de juin 2021, afin d’obtenir son soutien pour le plan d’invasion d’Israël du groupe terroriste – un plan qui avait finalement été mis à exécution le 7 octobre 2023.
« Dans ce document, ils (les chefs du Hamas) demandaient au commandant des forces al-Quds du Corps des gardiens de la révolution islamique de transférer 500 millions de dollars pour détruire l’État d’Israël », avait expliqué Katz.
Izadi « avait accepté cette demande et leur avait répondu que l’Iran, malgré la situation économique difficile et le sort réservé à la population iranienne, continuerait à verser de l’argent au Hamas, car la lutte contre Israël et les États-Unis était la priorité absolue du régime iranien », avait continué le ministre à l’époque.
Un deuxième commandant tué, recherché depuis 2009
Dans une autre frappe aérienne qui a eu lieu cette nuit, Behnam Shahriyari, un haut responsable des forces al-Quds, a été tué dans l’Ouest de l’Iran, a annoncé samedi matin l’armée. Elle a précisé qu’il avait été pris pour cible alors qu’il circulait en voiture à plus d’un millier de kilomètres d’Israël.

Shahriyari dirigeait l’unité 190 des forces al-Quds, l’unité chargée du transfert clandestin d’armes aux proxies de la république islamique, en particulier en direction du Hezbollah libanais, des groupes terroristes palestiniens à Gaza et des Houthis au Yémen.
Israël cherchait à pouvoir prendre l’individu pour cible depuis 2009 – et Tsahal a estimé que son assassinat était « un coup dur porté à la capacité des organisations terroristes qui entourent l’État d’Israël à se réarmer après avoir subi de lourdes pertes aux mains de l’armée israélienne dans le cadre de la guerre ».
L’armée a ajouté que Shahriyari était responsable de tous les transferts d’armes du régime iranien à ses groupes mandataires à travers le Moyen-Orient.
Selon Tsahal, le responsable iranien « a œuvré, pendant de longues années, à armer diverses organisations terroristes afin de faire avancer le plan du régime iranien visant à détruire l’État d’Israël ».
« Shahriyari a travaillé directement avec les organisations terroristes du Hezbollah et du Hamas, ainsi qu’avec le régime houthi et d’autres groupes, fournissant de nombreux missiles et roquettes qui ont été tirés sur le territoire israélien pendant la guerre », a poursuivi le communiqué.
Les militaires ont fait remarquer qu’en plus de l’approvisionnement en armes, Shahriyari avait joué un rôle déterminant dans le financement du terrorisme, supervisant le transfert annuel de centaines de millions de dollars à des organisations terroristes.
L’armée a déclaré que Shahriyari avait utilisé « ses relations privilégiées » en Turquie et au Liban pour faire transiter les fonds via un réseau de sociétés écrans, de bureaux de change et de trafiquants.
Le chef de l’unité de drones du CGRI tué
De surcroît, le commandant de l’unité de drones de l’armée de l’air du CGRI a perdu la vie, vendredi, lors d’une frappe aérienne israélienne, a déclaré Tsahal.
Aminpour Joudaki était le commandant du 2e régiment des drones au sein de la force aérospatiale du CGRI et « il jouait un rôle de premier plan » au sein de cette unité depuis l’élimination de son précédent commandant, Mohammad-Bagher Taherpour, le 13 juin, a précisé l’armée.
« Dans le cadre de ses fonctions, Aminpour Joudaki a mené des centaines d’attaques aux drones contre le territoire israélien depuis la région d’Ahvaz, dans le sud-ouest de l’Iran », ont fait savoir les militaires.
BREAKING
An #Israeli drone strike targeted an apartment in the Gisha neighborhood, central #Tehran. pic.twitter.com/ThcBuRHBJP— Barzan Sadiq (@BarzanSadiq) June 20, 2025
Un scientifique nucléaire iranien, Isar Tabatabai-Qamsheh, et son épouse ont par ailleurs été tués lors d’une frappe israélienne à Téhéran, d’après l’agence de presse semi-officielle Mehr.
Selon certaines informations, le scientifique aurait été tué il y a deux jours lors d’une frappe de drone sur un appartement à Téhéran.

Israël affirme que son offensive de grande envergure menée contre les principaux responsables militaires iraniens, les scientifiques spécialisés dans le nucléaire, les sites d’enrichissement d’uranium et le programme de missiles balistiques est nécessaire pour empêcher la république islamique de réaliser son projet déclaré de détruire l’État juif.
L’Iran a riposté en lançant plus de 470 missiles balistiques et environ un millier de drones en direction d’Israël.
Selon les autorités de la Santé et selon les hôpitaux, les attaques iraniennes ont fait 24 morts et des milliers de blessés en Israël. Certains missiles ont touché des immeubles d’habitation, entraînant d’importants dégâts.