Le Chef de la Ligue arabe va évoquer les efforts de paix arabes et français
Nabil Elaraby, ardent critique d'Israël, va se rendre à Ramallah et à Hébron mais va se tenir à distance de Jérusalem compte tenu de la tension élevée qui y règne
Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël
Le Secrétaire général de la Ligue arabe Nabil Elaraby va commencer mardi une visite de deux jours à Ramallah, visite durant laquelle il est prévu qu’il discute des initiatives de paix française et arabe avec le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas.
Elaraby va, d’après un communiqué publié par le bureau d’Abbas, arriver au complexe présidentiel de Ramallah par hélicoptère depuis la Jordanie à 13 heures. Ce sera la deuxième visite d’Elaraby au siège de l’AP depuis qu’il a pris ses fonctions en 2012.
Le chef de la Ligue arabe est également attendu pour une visite de la tombe de l’ancien dirigeant palestinien Yasser Arafat, de même qu’à la mosquée Ibrahim adjacente au Caveau des patriarches d’Hébron.
Une visite de la mosquée al-Aqsa au mont du Temple n’était pas prévue, a rapporté le journal Haaretz, en raison des tensions sur le site saint.
La visite intervient dans un contexte de discussions accrues concernant la possibilité de redémarrer des pourparlers de paix sur le Moyen-Orient, alors que la France a organisé une conférence multilatérale et qu’Israël a exprimé un intérêt d’explorer l’Initiative de paix arabe soutenue par la Ligue arabe.
Elaraby a assisté au sommet sur la paix de Paris au début du mois de juin, sommet qui s’est conclu par un avertissement que la violence et l’action colonisatrice mettaient en danger la solution à deux Etats, et avec un appel pour que se tienne une conférence internationale sur la question avant la fin de l’année. Israéliens et Palestiniens n’étaient pas invités à la conférence. Israël a rejeté la conclusion du sommet, alors que l’AP a salué la déclaration.
Durant une rencontre des ministres de la Défense arabes au Caire fin mai, rencontre qui avait pour but de discuter de l’initiative française, Elaraby, qui a toujours été un ardent critique d’Israël, a déclaré que l’Etat juif « était véritablement devenu aujourd’hui un bastion du fascisme, du colonialisme et de la discrimination raciale dans le monde ».
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a récemment offert son soutien à certains paramètres de l’Initiative de paix arabe, initiative qui promet à Israël des liens diplomatiques complets avec 57 Etats arabo-musulmans lorsque l’Etat juif aura finalisé un accord de paix avec les Palestiniens, dans un geste vu comme un changement de politique drastique.
L’annonce israélienne est arrivée après qu’il a été rapporté que les pays arabes avaient envoyé un message à Netanyahu indiquant leur volonté de discuter de changements dans l’Initiative de paix de 2002.
Elaraby, cependant, a rapidement répondu à l’annonce de Netanyahu sur l’Initiative de paix arabe, déclarant le 4 juin que la Ligue arabe rejetterait toute tentative d’amender la proposition.